Masques et coronavirus : mode d’emploi

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Par Patricia Guipponi

Temps de lecture estimé 4 minute(s)

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Quel masque porter pour se protéger du Covid-19 ? Comment le mettre, le retirer ? Peut-on en fabriquer ? Le Dr Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux, répond à ces questions.

Les divers types de masques et leur efficacité

On distingue quatre types de masques de protection respiratoire. Leur efficacité varie en fonction du modèle. Plus la maille de composition du masque est petite et moins les particules peuvent passer. Il y a d’abord les masques FFP*. « Le masque chirurgical, le FFP1, sert pour opérer en temps normal », explique le docteur Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux. Il filtre au minimum 80 % des poussières, bactéries et virus.

« On a ensuite le masque FFP2. Son niveau de filtration est de l’ordre de 94 %. Celui du masque FFP3 est de 99,8 %. Ces deux prototypes sont les plus protecteurs pour celui qui les porte et pour ses contacts ». Ces masques sont réservés aux soignants et aux personnes les plus exposées au Covid-19.

Le masque en tissu, « fabriqué avec du polyéthylène et du coton par les industriels face à la pénurie des masques FFP », est moins performant que les trois autres. Cependant, c’est une solution barrière pour les déplacements de première nécessité. « Il ne filtre qu’à peu près 60 % des particules », poursuit Philippe Vermesch. Mais « comme le masque chirurgical, il évite d’envoyer la salive à distance et limite la pollution de la personne qui est en face ».

* Par FFP, on entend « Filtering Face Piece », qui se traduit par « pièce faciale filtrante ».

Les masques faits maison et les alternatives

Il est possible de fabriquer son masque en tissu. Nombre de tutoriels fleurissent sur la toile. L'Association française de normalisation (Afnor) a posté le sien à l’attention des particuliers et des industriels. « Le CHU de Grenoble a été le premier à donner les explications pour confectionner son masque maison. Toutefois, si on n’est pas doué en couture, ou que l’on doute de bien faire, on peut se rapprocher des entreprises qui en proposent. C’est toujours plus sûr », conseille le médecin.

Les alternatives, comme le foulard ou la visière, sont beaucoup moins efficaces que les masques. « Le foulard va maintenir les postillons. Mais si le virus passe à travers les mailles, comme il reste en suspension dans l’air, celui qui est en face de vous ne sera pas protégé ». La visière permet surtout d’éviter à son porteur de recevoir des projections sur le visage. « C’est toujours mieux que rien », admet Philippe Vermesch.

Le positionnement du masque est important

Avant de manipuler le masque, il faut se laver les mains. Puis, le positionner de façon à recouvrir le nez et la bouche. Les élastiques ou lanières doivent être ramenés au-dessus des oreilles. « On le prend par les bords, au niveau des élastiques, sans toucher l’intérieur ou l’extérieur », précise le Dr Vermesch. L’avantage du masque est qu’il va « inciter à ne plus mettre les mains à la bouche, sur le visage. Cet évitement devient instinctif ».

Une fois porté, on enlève le masque par l’arrière, sans toucher le devant. Les modèles en tissu sont réutilisables, lavables à haute température (60 degrés). Les masques jetables sont à mettre dans les poubelles à déchets médicaux. « Tout le monde n’y a pas accès. De ce fait, ils sont jetés dans la benne à ordures classique. Le virus meurt au bout de 3 à 4 jours sur le papier ».

Philippe Vermesch préconise le port du masque dès qu’une sortie s’impose. « C’est nécessaire pour se protéger soi et autrui. Cela le sera aussi au moment du déconfinement ». Même pour ceux qui ont déjà été infectés par le coronavirus. « Un sérieux doute subsiste sur la question de l’immunité. De ce fait, il n’y a pas d’autre solution que le port du masque. Le vaccin ne sera prêt que dans de nombreux mois ».

Petites mains et bénévoles

Certains industriels se sont reconvertis dans la fabrication de masques homologués (FFP). Partout en France, les entreprises du secteur du textile se sont, elles aussi, mises à confectionner des masques en tissu, non homologués. La plateforme A vos masques met en relation localement les personnes qui cousent, ou les entreprises qui fabriquent gracieusement des masques en tissu, avec ceux qui en ont besoin (aide aux personnes, paramédical, agroalimentaire…). L’initiative est totalement bénévole.

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