Mon enfant est intellectuellement précoce : le comprendre et l’aider

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Par Isabelle Coston (ANPM/France Mutualité)

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On ne les appelle plus « surdoués » mais plutôt enfants intellectuellement précoces ou à haut potentiel. Ces jeunes qui font preuve d’une intelligence surprenante et, souvent, d’une grande sensibilité représenteraient 2,3 % de la population scolarisée. Afin de les aider à développer leurs aptitudes et à s’épanouir, les parents doivent connaître leur particularité.

On en parle beaucoup plus aujourd’hui. Pourtant, la proportion d’enfants intellectuellement précoces (EIP) dans la population n’a pas évolué. Elle est toujours de 2,3 % parmi les enfants âgés de 6 à 16 ans. Si chacun d’entre eux est différent, tous en ont en commun d’être dotés de capacités remarquables dans un ou plusieurs domaines.

Mais contrairement aux idées reçues, haut potentiel intellectuel ne signifie pas que l’enfant est un génie et va réussir sans problème à l’école. Certains peuvent même connaître des difficultés, voire se retrouver en situation d’échec ou de phobie scolaire. Or l’EIP a un fort besoin de réussir socialement afin de donner un sens à sa vie pour être heureux. Il est donc très important de l’identifier, d’autant plus que ce dernier a tendance à se sous-estimer.

« L’école commence réellement à prendre conscience de la nécessité d’offrir un enseignement adapté à ces élèves qui ont des besoins spécifiques », souligne Vlinka Antelme, présidente de l’association pour les enfants précoces (Afep). Depuis 2012, il y a d’ailleurs un référent EIP dans chaque région académique.

Reconnaître un enfant précoce

Pour que l’enfant se sente à l’aise dans le milieu scolaire, mieux vaut repérer sa précocité le plus tôt possible. « On peut, en cas de doute, s’adresser au psychologue de l’Éducation nationale ou à un psychologue en libéral, qui pourra effectuer un test de quotient intellectuel (QI), indique Vlinka Antelme. On parle d’enfant intellectuellement précoce lorsque le QI est égal ou supérieur à 130 ».

L’analyse des différents items du test permet de mieux cerner le profil de la personne et son type d’intelligence, d’un point de vue quantitatif et qualitatif. « Etre surdoué, ce n’est pas être quantitativement plus intelligent que les autres, mais fonctionner avec une intelligence qualitativement différente en termes de mécanisme, de processus et de vitesse de transmission des informations, expliquait la psychologue clinicienne Jeanne Siaud-Facchin, à l’antenne de Radio France. Être surdoué, c’est surtout fonctionner avec une immense sensibilité, une très forte réactivité émotionnelle. »

Les recherches, et notamment l’imagerie à résonance magnétique (IRM) cérébrale fonctionnelle, ont par ailleurs montré une architecture cérébrale différente chez les EIP.

Un décalage avec les autres enfants

« Déjà tout petit, il voulait tout comprendre. En maternelle, il avait déjà appris à lire sans aide et son vocabulaire était beaucoup plus riche que celui des autres enfants de son âge. Ses jeux et ses centres d’intérêt étaient différents et il recherchait davantage la compagnie des enfants plus âgés, voire des adultes dans la cour de récréation », se rappelle Axelle, qui regrette de n’avoir découvert que son fils était intellectuellement précoce que lorsqu’il avait 8 ans. « En CE2, son instituteur nous a convoqués pour se plaindre de son comportement, parce que Julien ne tenait pas en place, raconte la maman. Les autres enfants avaient tendance à le rejeter, il a même été harcelé. »

Les tests ont permis à ses parents de mieux le comprendre et d’adapter leur éducation. Ils le font également suivre par une psychomotricienne. Autre spécificité : ces enfants ont pour la plupart des facultés sensorielles plus développées que la moyenne. « Julien souffre d’hyperacousie et a parfois du mal à supporter le bruit en classe », confirme Axelle.

Une grande curiosité intellectuelle

Le cerveau de l’enfant intellectuellement précoce est traversé par de nombreuses idées, de multiples interrogations. Il ne se repose que très rarement et cherche constamment des réponses. Il n’est d’ailleurs pas rare que ces enfants aient des questionnements existentiels très jeunes.

« Soyez à l’écoute. Mais avant de répondre à l’une de ses interrogations, incitez-le plutôt à réfléchir par lui-même pour trouver la réponse, afin de ne pas susciter d’angoisses, conseille Vinka Antelme. Ce sont des enfants dotés d’une grande mémoire, qui enregistrent tout et à qui il ne faut jamais faire de promesses si l’on n’est pas sûr de pouvoir les tenir. »

Pour en savoir plus :

Consultez les sites de l’association française pour les enfants précoces (Afep) et de l’association nationale pour les enfants intellectuellement précoces (ANPEIP).

Par Isabelle Coston (ANPM/France Mutualité)

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