Si l’on pense souvent à la mort subite qui peut toucher les nourrissons, on peut aussi en être victime à l’âge adulte. Elle se définit par une perte de connaissance suivie d’un décès dans les vingt-quatre heures. La mort subite survient généralement sans signes avant-coureurs et surprend par sa brutalité.
« Elle est, dans 90 % des cas, d’origine cardiaque et concerne plus souvent les hommes », estime le professeur Gérard Helft, cardiologue et représentant de la Fédération française de cardiologie (FFC).
Selon l’âge à laquelle elle apparaît, la mort subite peut avoir des causes différentes. « Après 40 ans, elle est due, dans 80 à 90 % des cas, à une maladie coronarienne, connue ou non, qui affecte les artères qui alimentent le cœur, explique le professeur. Cette pathologie est liée à des facteurs de risques que sont la cigarette, l’hypertension, le diabète ou une hypercholestérolémie.
Avant 40 ans, une maladie cardiaque méconnue et sans symptôme est, le plus souvent, en cause. Il peut s’agit d’une hypertrophie – le cœur se dilate et grossit – ou d’un trouble du rythme cardiaque généralement d’origine génétique. » Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est donc pas la pratique sportive en tant que telle qui provoque la mort subite, mais bien une pathologie sous-jacente. « Les décès pendant la pratique sportive sont très rares, rassure le cardiologue. Chaque année, moins de mille cas de mort subite pendant le sport sont constatés, tous âges confondus, en France. La plupart sont liés à une maladie coronaire non traitée. »
Pour limiter le risque de survenue de la mort subite, la prévention est la clé. Le médecin traitant peut ainsi à tout moment conseiller au patient de consulter un cardiologue. Toutefois, certaines situations nécessitent d’aborder le sujet prioritairement avec son généraliste. C’est le cas notamment s’il existe des antécédents familiaux. « Il est important de consulter et de passer des examens pour détecter une éventuelle anomalie, insiste le cardiologue. On pourra ainsi mettre en place un traitement et une surveillance adaptés. »
Autre cas qui doit amener à prendre rendez-vous : la reprise de l’activité sportive. « Le médecin pourra alors proposer au patient de réaliser une épreuve d’effort », indique le professeur Helft. Cet entretien est aussi l’occasion d’aborder la lutte contre les facteurs de risques cardiovasculaires. « Pour les plus jeunes, prévoir une consultation et un électrocardiogramme peut aussi être utile », ajoute-t-il.
« Quels que soient son âge ou sa condition physique, il faut respecter les dix règles d’or du sportif pour préserver son cœur. »
Si la victime est inconsciente et ne respire pas normalement, il faut mettre en place rapidement les gestes de premier secours. Commencez par appeler le 15 (Samu) ou le 18 (pompiers). Si une autre personne est présente, demandez-lui d’appeler et d’aller chercher un défibrillateur automatisé externe (DAE) s’il y en a un à proximité. Pendant ce temps, débutez le massage cardiaque : alternez 30 compressions thoraciques et 2 insufflations, ou 100 compressions par minute jusqu’à l’arrivée du DAE – suivez alors les instructions sur la machine – ou celle des secours.