La myopie est un défaut de vision « de loin », dû à une anomalie de la longueur ou de la courbure de l’œil. Il existe différents types de myopie. La plus fréquente est la myopie axile : la distance entre la cornée et la rétine est trop importante. Elle apparaît le plus souvent durant l’enfance, plus rarement à l’adolescence et chez les jeunes adultes. Elle évolue progressivement, de l’enfance (à partir de 2 pics, à 6-8 ans puis à 3-16 ans) jusqu’à 20 -25 ans, où l’on considère qu’elle se stabilise.
On repère souvent la myopie à l’école, quand l’enfant n’arrive pas à bien voir au tableau. « On sait maintenant que quand elle apparaît avant 10 ans, cela va évoluer vers des myopies fortes qui peuvent être sources de complications », explique Arnaud Sauer, professeur en ophtalmologie au CHU de Strasbourg. Ces complications peuvent être des maculopathies, une dégénérescence du nerf optique, un décollement de rétine ou encore une cataracte plus précoce. Néanmoins, les myopies fortes ne concernent que 2 % des myopes.
La myopie de courbure, beaucoup plus rare, est liée à une courbure excessive de la cornée. Elle peut apparaître dès 5-6 ans.
Enfin, la myopie d’indice peut apparaître chez les personnes âgées, après 70 ans, en lien avec la cataracte.
Plus de 26 millions de Français sont aujourd’hui myopes. Ce chiffre devrait encore augmenter, comme c’est le cas dans le monde entier, depuis les années 50. « La myopie est une épidémie sans virus, sans contagion qui devrait affecter près de 5 milliards de la population mondiale, dont 10 à 20 % souffriront de formes graves pouvant aller jusqu’à la cécité », alerte le Professeur Ramin Tadayoni, chef de service d’ophtalmologie à l’Hôpital Fondation Rothschild.
Les myopes sont de plus en plus nombreux, et la myopie apparaît de plus en plus tôt chez les enfants, on constate davantage de formes fortes (au-delà de – 6 dioptries).
Si la myopie est liée en partie à des facteurs génétiques, l’augmentation actuelle est liée aux changements de mode de vie des dernières décennies.
La vie urbaine entraîne une baisse de l’exposition à la lumière du jour, notamment avec davantage de travail « de bureau », et beaucoup de travail en vision de près et sur écran. « Une étude récente suggère également que cette augmentation soit liée à une sursaturation en images dans les villes », ajoute Arnaud Sauer.
On ne guérit pas de la myopie. Il existe néanmoins plusieurs moyens de ralentir son évolution (« freination » de la myopie).
Une fois que la myopie est stabilisée, on peut la corriger par la chirurgie réfractive. Réalisée au laser, en ambulatoire et sous anesthésie locale, c’est une opération très courante. Cependant, elle peut être plus délicate chez certaines personnes, si la cornée est trop fine ou si une astigmatie, ou presbytie sont associées à la myopie. Cette opération n’est cependant pas prise en charge par l’Assurance maladie car considérée comme une opération de confort. En moyenne, il faut compter 1 500 à 2000 euros par œil.