Octobre rose : ramer pour lutter contre le cancer du sein

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Par Peggy Cardin-Changizi

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© FFA

Les bienfaits de l'aviron pour le corps et l'esprit ne sont plus à démontrer. Mais après un cancer du sein, comment le pratiquer ? Grâce au programme développé par la Fédération française d’aviron, de nombreuses femmes poursuivent ou découvrent la discipline en confiance et en douceur.

L'aviron est un sport de glisse qui se pratique en équipe dans un esprit de convivialité. Activité complète, portée et non traumatisante, il est reconnu pour ses bienfaits sur les appareils cardio-vasculaire et locomoteur.

Pour permettre aux femmes qui ont été opérées du sein, et plus largement aux personnes en ALD (affections de longue durée) de pratiquer la discipline sans risques, la Fédération française d'aviron a développé depuis 2012 un programme Aviron Santé permettant aux clubs d'intégrer le réseau Sport Santé Bien-Etre. Une soixantaine de clubs sur un total de 430 en France sont ainsi labellisés. « L’Aviron Santé repose sur quatre principes — régularité, adaptabilité, sécurité et progressivité (RASP) — et se distingue d’une approche compétitive par l’intensité, la cadence et le temps de travail préconisés », explique Yvonig Foucaud, conseiller technique national de la Fédération. « Ce programme apporte ainsi à un public plus fragile un accès à l’aviron avec un accompagnement et un suivi personnalisé, bienveillant et progressif. Les adhérents commencent par des sessions en salle (indoor), puis évoluent souvent vers des entraînements sur l’eau, toujours sous le regard avisé des coachs Aviron Santé et des kinésithérapeutes ».

C’est ce qui a séduit Laurence, 57 ans, pratiquante Aviron Santé. « J'ai découvert l’Aviron Santé en novembre 2016 grâce à un flyer distribué à l'occasion d'Octobre rose, à l’Hôpital Forcilles (77) où j’étais suivie. Je suis allée au club de l'Aviron Marne Joinville, qui se trouvait près de chez moi, pour une séance d'essai, tout d'abord sur ergomètre puis sur l'eau. Ce n'est pas l'activité physique première à laquelle on pense pouvoir accéder. Pourtant c’est un sport complet, qui se pratique en équipe, en extérieur ou en salle, avec un coach formé par la Fédération française d'aviron pour encadrer des personnes souhaitant reprendre l'activité physique en douceur. »

Réduction du risque de récidives

Les bénéfices de l’aviron pour les femmes atteintes d’un cancer du sein, Jocelyne Rolland, kinésithérapeute à Paris, les connaît. « On sait aujourd'hui qu’une activité physique endurante et musclante réduit le risque de récidives et améliore la qualité de vie des patientes, insiste la professionnelle de santé. L'aviron sur l'eau ou en salle, c'est tout cela à la fois et c'est certainement le sport qui sollicite le plus le corps. Pratiquant moi-même cette activité, j’ai réalisé qu’elle était idéale pour les femmes opérées d'un cancer du sein. Cela permet de les remuscler après les chimiothérapies, de redresser leur buste refermé sur la zone opérée, et de lutter contre les raideurs articulaires et la fatigue d'après-traitement. »

Dans cette optique, Jocelyne Rolland a développé, il y a trois ans, un concept autour de l’aviron indoor, baptisé Avirose. Après avoir installé des ergomètres dans son cabinet, elle propose son idée à la Fédération française d'aviron, qui accepte d'intégrer l'entraînement Avirose dans la catégorie Aviron Santé. « Je voulais que ce dispositif d'entraînement se concrétise par une compétition, poursuit-elle. Or, tous les ans il existe des championnats de France d'aviron indoor à Paris. Les participants réalisent une course virtuelle sur des machines à ramer. Mon idée était que les femmes, une fois entraînées, puissent accéder à cette compétition et montrer, in fine, ce qu’elles étaient capables de faire. »

Un challenge en équipe

Et c’est ainsi que depuis 2018, le challenge Avirose voit des équipes de quatre femmes, dont au moins deux opérées du sein, s'affronter sur un relais de 2 000 mètres, dans la bonne humeur et avec un dress code rose de rigueur ! « C’est une épreuve d’endurance et de dépassement de soi, confie Isabelle, 50 ans, participante du challenge 2020. La maladie m’a permis de rencontrer cette discipline. Je me suis tout de suite sentie bien dans ce sport. C’est pour cela que je me suis inscrite dès ma première année au Challenge Avirose. »

Une démarche sportive et thérapeutique qui a permis à de nombreuses femmes de renforcer aussi bien leur corps et leur moral que leur esprit d'équipe.

Par Peggy Cardin-Changizi

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