Le bilan de santé, vous connaissez ? Il s’agit d’un examen périodique de santé organisé par l’Assurance Maladie et proposé aux assurés sociaux du régime général de santé (CPAM) ou de la Mutualité Sociale Agricole (MSA). « Tout le monde peut en bénéficier en faisant une demande par téléphone ou en ligne sur le site de l’Assurance Maladie (AMELI), explique le Dr Thierry Henique, médecin responsable du CPSP (Centre de Prévention et de Santé Publique) de la Sarthe (72). Néanmoins, certains profils sont prioritaires comme les personnes de plus de 16 ans éloignées du système de santé classique par manque d’information ou de moyen ».
Cela peut concerner des jeunes (16-25 ans), des personnes en situation de précarité (bénéficiaires du RSA et de la Complémentaire Santé Solidaire, demandeurs d’emploi…), de handicap, en arrêt de longue maladie ou qui ne bénéficient pas ou plus d’un suivi médical régulier réalisé par le médecin traitant, ni de dispositifs de prévention comme les dépistages des cancers. Ce bilan de santé permet à ces patients de s’inscrire ou de se réinscrire dans un parcours de santé ».
Ces patients « prioritaires » reçoivent alors une invitation de l’Assurance Maladie pour aller réaliser ce bilan dans un Centre d’Examen de Santé (CES), géré par la CPAM. Il y en a 85 dans toute la France. Pour trouver le CES le plus proche de chez soi, il suffit de se connecter sur son compte Ameli.
Le bilan de santé dure en moyenne 1 heure. Il est personnalisé en fonction de l’âge, du sexe, des antécédents familiaux, des habitudes de vie et des facteurs de risque. « Certains thèmes comme « addictions », « vie affective et sexuelle » ou « nutrition » ciblent davantage les 16-25 ans. Alors que la prévention des troubles cardiovasculaires, la prévention des risques de chutes et la participation aux dépistages organisés du cancer s’adresseront aux seniors », poursuit le médecin. Certaines consultations personnalisées sont d’ailleurs proposées au sein de ces centres : c’est le cas en nutrition (en cas de surpoids par exemple), en diabétologie et en tabacologie.
Le patient se présente le jour de sa convocation, à jeun, pour une série d’examens réalisés sur un même site par une équipe pluridisciplinaire. Selon des critères géographiques ou sociaux, le bilan peut se dérouler en une ou deux fois. « Si c’est un patient éloigné du parcours de santé, on lui fera l’intégralité des examens le même jour puisqu’il s’est déplacé. En revanche, si le patient habite à proximité du CES ou qu’il est suivi régulièrement par un médecin traitant, on lui proposera un second rendez-vous à une semaine d’intervalle afin de s’appuyer sur les résultats des analyses biologiques réalisées au premier rendez-vous ».
En effet, le bilan de santé débute par des examens biologiques (prise de sang et analyse d’urines) afin de détecter d’éventuelles pathologies (diabète, hypercholestérolémie…), puis par un examen dentaire. Le parcours se poursuit avec un examen paramédical réalisé par une infirmière qui va prendre un certain nombre de mesures (poids, taille, tension artérielle), réaliser quelques tests (électrocardiogramme, tests visuels et auditifs) et remplir un questionnaire médical afin de de mieux définir les besoins du patient. Enfin, un examen médical complet avec un médecin conclut le dispositif : rappel vaccinal, sérologies (MST, HIV…), examens complémentaires, dépistage… « Lors de cet entretien, un point sera fait, pour les patientes, sur les examens gynécologiques. Si elles ne sont pas à jour, le médecin leur proposera de faire un frottis ».
Les résultats de tous les examens réalisés sont transmis par voie postale et, sur accord écrit du patient, au médecin traitant. « On ne se substitue pas à la médecine de ville, insiste le Dr Henique. On définit les actions de prévention ou médicales à mener à l’issue du bilan, et selon les résultats on oriente vers un médecin ».
Le bilan de santé comprend également une information sur l’accès aux droits quant à la prise en charge des frais de santé, quant à la possibilité de demander la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) ou encore la PUMa…
Ce rendez-vous périodique est réalisable tous les 5 ans. Il est intégralement pris en charge par l’Assurance Maladie pour les assurés sociaux.