Pollens et allergies : quels effets sur la santé ?

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Par Cécile Fratellini

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20% des enfants et 30 % des adultes souffrent d’allergies au pollen en France. Et cela ne se résume pas au rhume des foins au printemps, mais peut s’étaler sur toute l’année ou presque… Explications.

Tous les pollens provoquent des allergies.

FAUX. Tous les pollens ne sont pas allergisants. « Le potentiel allergisant, c’est la capacité de l’espèce à donner des allergies. Et ce potentiel varie d’une espèce à l’autre. Ainsi, les bouleaux par exemple sont très allergisants alors que les pins ne le sont pas », explique Samuel Monnier, ingénieur en aérobiologie au RNSA*. Le site www.vegetation-en-ville.org permet de connaître les espèces ayant un pollen allergisant. Un conseil avant de planter une haie : diversifiez les essences afin de diminuer la concentration de pollen et ainsi limiter le risque d’allergies.

*RNSA : réseau national de surveillance aérobiologique

Les pollens sont présents uniquement au printemps.

FAUX. Ils sont présents dans l’air presque toute l’année, de janvier à octobre. « Nous avons 80 capteurs dans toute la France afin de mesurer les pollens dans l’air. On les met en place en début d’année avec les cyprès (très présents dans le sud de la France) et on les enlève en octobre avec l’ambroisie. Entre temps, il y aura eu les arbres, les graminées, les herbacées… », précise Samuel Monnier. Donc peu de répit pour les personnes allergiques ! Pour les aider et gérer leur allergie, une application Alertes pollen existe avec des alertes et un système de géolocalisation.

La météo joue un rôle dans l'émission des pollens.

VRAI. Les pollens allergisants sont transportés par le vent sur plusieurs dizaines de kilomètres. En cas de période ensoleillée et venteuse, les émissions de pollens sont plus importantes et se dispersent dans l’air. Ces journées ne sont pas favorables aux personnes allergiques qui risquent d’être gênées. Au contraire, une journée pluvieuse permet de plaquer les pollens au sol.

La rhino-conjonctivite est la principale manifestation de l’allergie au pollen.

VRAI. Le nez qui coule et qui se bouche, les yeux rouges qui piquent et qui larmoient : ce sont les principaux symptômes de la rhino-conjonctivite liée à l’allergie au pollen. La rhinite peut évoluer vers l’asthme ou la surinfection avec des sinusites, des troubles du sommeil, des pertes d’odorat, de la fatigue… Des manifestations cutanées comme l’eczéma et l’urticaire existent aussi. Devant la répétition des symptômes, on doit consulter un allergologue et faire des tests pour déterminer à quel pollen on est allergique.

On peut guérir d’une allergie au pollen.

VRAI ET FAUX. Il est possible d’anticiper la saison pollinique en se lavant bien le nez et en prenant des antihistaminiques (médicament qui permet de limiter les symptômes de l’allergie) pendant un mois par exemple. Une désensibilisation peut être envisagée. Son principe : rendre le patient tolérant à l’allergène soit par des injections hebdomadaires, soit par des gouttes ou comprimés à prendre par la bouche quotidiennement. Et ce pendant plusieurs années. Le patient peut être complètement « guéri » ou parfois ressentir encore quelques symptômes au moment de la pollinisation.

Il existe des allergies croisées entre pollen et aliment.

VRAI. Une personne allergique au pollen peut également développer une allergie alimentaire, c’est ce qu’on appelle une allergie croisée. Ainsi, si elle est allergique au pollen de bouleau, elle pourra être allergique à la pomme, si c’est au pollen de cyprès, elle pourra être allergique à la pêche. Les symptômes sont plus ou moins importants. Ils se manifestent par des démangeaisons dans la bouche ou dans le fond de la gorge par exemple. Les manifestations peuvent être d’autant plus graves si elles sont associées à un effort. Quelqu’un qui mange une pêche et qui part courir en période de pollinisation peut faire une chute de tension, un œdème de Quincke (gonflement de la peau)…

Ruth Navarro, allergologue, membre du conseil d’administration de la Société française d’allergologie (SFA)

« D’ici 2050, une personne sur deux sera allergique dans le monde »

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Crédit photo : DR

« L’allergie est un véritable enjeu de santé publique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), d’ici 2050, une personne sur deux sera allergique dans le monde. Et cela a un coût. L’allergie, ce n’est pas juste le nez qui coule. On constate ces dernières années une augmentation du nombre de personnes allergiques. Il y a plusieurs raisons. Le réchauffement climatique intervient : les quantités de pollen sont plus grandes et les périodes de pollinisation plus longues. La pollution joue également un rôle car elle irrite les muqueuses et les rend plus sensibles. D’autre part, elle agit directement sur les pollens en modifiant leur paroi, entraînant la libération des protéines allergéniques. Enfin, pour limiter les gênes respiratoires, quelques conseils : bien se laver le nez, aérer tôt le matin ou tard le soir, ne pas étendre le linge dehors car le pollen va se poser dessus, se laver les cheveux le soir pour éliminer les pollens, ne pas courir en période de grande charge pollinique… »

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