Prise de poids pendant la grossesse : ne culpabilisez pas

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Par Isabelle Coston (ANPM/France Mutualité)

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La grossesse s’accompagne nécessairement d’une prise de poids. Généralement comprise entre 11 et 16 kilos, celle-ci dépend notamment des habitudes alimentaires et de l’activité physique de la future maman. Prenez le temps de bien manger et de bouger. Mais, surtout, ne vous angoissez pas inutilement.

Grossir pendant la grossesse, quoi de plus normal ? Même si certaines stars affichent sur les réseaux sociaux un ventre ultraplat alors qu’elles sont enceintes de six ou sept mois, il n’est pas question de les imiter et de risquer de souffrir de carences en suivant un régime draconien. Mais ce n’est pas une raison pour se laisser aller à manger tout ce qui fait plaisir, sans discernement !

Une prise de poids excessive risque d’avoir des conséquences pour la mère comme pour l’enfant. Elle peut notamment entraîner des douleurs lombaires, un diabète gestationnel ou de l’hypertension artérielle, qui peuvent compliquer l’accouchement. « Un poids gestationnel important augmente non seulement le risque d’obésité chez l’enfant, mais aussi chez la mère après la grossesse », ajoute Isabelle Derrendinger, conseillère au Conseil national de l’Ordre des sages-femmes et directrice de l’Ecole de sages-femmes de Nantes.

Surveiller sans se stresser

Selon Santé publique France, pour une femme de poids « normal » (c’est-à-dire ayant un indice de masse corporelle [IMC] autour de 23), la prise de poids considérée comme « idéale » pendant la grossesse est de 12 kilos en moyenne. Mais « l’idéal n’existe pas », souligne Isabelle Derrendinger, qui s’insurge contre cette notion. « Une femme passe sa vie à contrôler son poids. Alors laissons-la vivre sa grossesse sans en rajouter », plaide-t-elle. Par ailleurs, la professionnelle de santé constate « une forte prévalence du surpoids dans la population générale et, a contrario, une augmentation inquiétante du taux de maigreur chez certaines jeunes filles, qui ont un IMC inférieur à 18, quand la moyenne est fixée entre 18,5 et 25 ».

Selon elle, cette obsession de la minceur et cette tendance générale au surpoids sont le résultat de deux phénomènes de société. « D’une part, une vision déformée des jeunes femmes sur ce que doit être leur corps, entretenue par les magazines féminins et les réseaux sociaux, et, d’autre part, une tendance à la malbouffe, encouragée par un marketing trompeur faisant croire au consommateur que certains produits transformés, saturés en matières grasses et en sucre, sont bons pour la santé ».

Bannir la « junk food »

La sage-femme refuse les injonctions, qu’elle juge culpabilisantes et contre-productives. Elle préfère discuter avec les patientes de leurs habitudes alimentaires et « rappeler des évidences oubliées, telles que préférer l’eau aux boissons sucrées, éviter les assiettes trop grandes qui font surestimer les portions, manger assis et prendre le temps de mâcher chaque bouchée, lâcher son téléphone pour partager son repas avec sa famille ou ses amis ». Elle leur conseille également de cuisiner elles-mêmes afin d’éviter les aliments transformés, pauvres en nutriments, mais souvent trop riches en graisses et en sucre.

« En privilégiant la qualité des aliments et en pratiquant une activité physique quotidienne, comme la marche ou la natation, pendant au moins trente minutes par jour », la prise de poids ne sera plus une préoccupation, assure-t-elle aux futures mères. À celles qui ont un vrai problème de surpoids, en revanche, la sage-femme préconise de se surveiller tout au long de la grossesse. Et pour celles qui souffrent d’obésité, les recommandations médicales sont d’essayer de ne pas prendre de poids du tout.

Inévitables vergetures ?

Les vergetures sont dues à des ruptures des structures profondes de la peau (fibres collagènes et élastiques) résultant des variations brutales de poids. Or, en plus d’être à l’origine d’une prise de poids importante, la grossesse s’accompagne d’une modification hormonale, ce qui favorise leur apparition.

Pour les limiter, il est conseillé de manger équilibré, d’éviter le grignotage, de bien s’hydrater (en buvant de l’eau et non des sodas) et, bien qu’il n’existe pas de produit miracle, de masser quotidiennement sa peau avec une crème hydratante.

Par Isabelle Coston (ANPM/France Mutualité)

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