Quels sont les bienfaits de l’activité physique sur la santé ?

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Par Émilie Gilmer

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Non seulement l’activité physique réduit le risque de tomber malade, mais elle améliore la qualité de vie en entraînant des effets bénéfiques sur la mémoire, le sommeil et la santé mentale. Décryptage.

Un style de vie « actif » fait gagner au moins sept ans d’espérance de vie à un adulte, selon Santé Publique France*. Ce constat, étayé par la littérature scientifique, s’explique par un phénomène très simple : l’activité physique – c’est-à-dire tout mouvement corporel qui entraîne une dépense énergétique au-dessus de celle du repos éveillé – agit simultanément sur toutes les fonctions de notre organisme.

« À la différence d’une molécule qui a un but bien précis, l’activité physique met en œuvre un ensemble de mécanismes et entraîne des effets bénéfiques à différents échelons : cardiovasculaire, métabolique, cognitif, ostéo-articulaire, psychique, précise Samuel Vergès, directeur de recherche à l’Inserm/Université de Grenoble. Aucun médicament n’est capable de ça ! »

L’activité physique booste notre système immunitaire

Première vertu : l’activité physique nous rend moins vulnérables. « Lorsque nous sommes en mouvement, nos gènes libèrent des hormones qui font baisser l’inflammation chronique dans notre organisme, ce qui nous préserve de nombreuses maladies, explique le professeur François Carré, cardiologue et médecin du sport au CHU de Rennes. Autrement dit, nous sommes génétiquement programmés pour bouger. »

Les effets sont désormais connus : trente minutes quotidiennes d’activité physique diminuent de 30 % le risque de développer une maladie chronique telle que le cancer, le diabète, l’hypertension artérielle et les maladies respiratoires.

Bien qu’aucune étude n’en atteste pour l’instant, l’infection au Covid-19 serait elle aussi concernée. « Les individus physiquement actifs auraient moins de risques d’être contaminés et, s’ils le sont, de développer une forme grave », affirme François Carré.

Elle rend les traitements plus efficaces

L’activité physique a un effet renforçateur sur les médicaments. C’est le cas pour le diabète de type 2 ou l’hypertension modérée où elle fait partie intégrante du traitement. « C’est le cas aussi pour le cancer où le fait d’augmenter sa masse musculaire permet de mieux tolérer une chimiothérapie », remarque le professeur François Carré.

Elle joue également un rôle dans la prévention des récidives. Selon la Ligue contre le cancer, l’activité physique pratiquée après un cancer localisé du sein réduirait le risque de rechute d’environ 50 %.

Notons par ailleurs qu’un programme d’entraînement, mis en œuvre au sein du CHU de Rennes, donne actuellement des résultats probants dans le traitement du Covid long**. « On demande aux patients de monter et descendre d’un step (ou d’une marche d’escalier) pendant 15 minutes, trois fois par semaine, explique François Carré. On obtient une amélioration de la qualité de vie de 45 % et une amélioration du capital santé (c’est-à-dire notre espérance de vie "en bonne santé") de 17 %. »

L’activité physique nous aide à mieux dormir

Autre argument, et non des moindres, l’activité physique engendre un sommeil plus réparateur. Joëlle Adrien, neurobiologiste et directrice de recherche à l’Inserm, le souligne. « Une marche active en plein air, par exemple, encourage notre horloge biologique à bien fonctionner. Le résultat est que l’on sent mieux le moment de l’endormissement et que l’on dort d’un sommeil plus profond et de meilleure qualité. »

Dormir mal, à l’inverse, nous enferme dans un cercle vicieux. « On reste à la maison pour "se reposer", mais l’inactivité compromet la qualité de notre sommeil, ce qui nous fatigue encore davantage », précise l’experte.

Elle renforce notre mémoire

Plus étonnant : bouger nous aiderait à conserver notre faculté de mémoire. Une étude américaine*** a par exemple démontré que la pratique d’une activité physique régulière a pour effet d’augmenter la taille de l’hippocampe qui occupe un rôle clé dans le fonctionnement de la mémoire. En effet, tandis que l’hippocampe rétrécit avec l’avancée en âge – phénomène qui peut marquer l’entrée dans la maladie d’Alzheimer s’il s’accélère et prend de l’ampleur – l’étude témoigne du fait que ce rétrécissement est réversible…

Les IRM menées par les scientifiques américains en attestent : à partir de 55 ans, une marche rapide de 40 minutes trois fois par semaine, entraîne une augmentation de l’hippocampe d’environ 2 % après un an de pratique.

L’activité physique participe à notre équilibre psychique

Notons, par ailleurs, que notre moral profite aussi de l’activité physique ! « Bouger provoque la libération des hormones du bien-être comme la dopamine, la sérotonine ou les endorphines, explique le professeur François Carré. Cela a pour effet de prévenir – ou d’atténuer – le stress, l’anxiété et les symptômes dépressifs comme la tristesse ou le manque d’énergie. »

Actuellement, l’activité physique est d’ailleurs prescrite en première intention dans les dépressions d’intensité légère à modérée, avant même les médicaments ou la psychothérapie.

* « Activité physique en prévention et traitement des maladies chroniques », 3 nov. 2020, Santé publique France.

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