Santé : le gouvernement mise sur la prévention

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Par Jacques Linard

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© Steve Debenport/ Getty Images

Traitements antitabac remboursés à 100 %, vaccination antigrippe en pharmacie, dépistage gratuit du cancer du col de l’utérus… La santé passera par la prévention.

« Une vraie politique de prévention permettrait de préserver près de 100 000 vies par an », a déclaré Édouard Philippe, Premier ministre, le 26 mars 2018 à l'occasion de la présentation du plan « Priorité prévention » du gouvernement.

La réorientation du système de santé vers un système moins tourné vers le soin et plus vers la prévention a été un thème de la dernière campagne présidentielle. Le fait est que la France, comme nombre de pays industrialisés, a construit sa santé autour du curatif. Pourtant, comme dit un adage populaire « Mieux vaut prévenir que guérir ».

Ce plan, a rappelé le Premier ministre, s’adresse à tous : « pour chaque tranche d’âge et pour chaque risque il cible ce qui marche, il généralise, facilite, informe, soutient financièrement».

Il représente ainsi un investissement de 400 millions d’euros sur 5 ans et comporte 25 mesures adaptées aux différents âges de la vie.

 

Développer les dépistages et la vaccination

Le dépistage est déjà largement utilisé en matière de prévention. On sait que détecter rapidement l’existence d’une maladie renforce l’efficacité des traitements. C’est particulièrement vrai dans le cas des cancers, comme celui du col de l’utérus qui sera au centre de la troisième campagne de dépistage (après celle contre le cancer du sein et celle développée cette année contre le cancer colorectal). Cette campagne sera associée à une prise en charge intégrale des examens.

Dans le même objectif de détecter précocement, le plan de prévention proposera aux personnes handicapées un bilan de santé annuel pour « repérer les besoins de soins courants dont ceux en santé bucco-dentaires ».

Après avoir décidé de rendre obligatoires onze vaccins pour les enfants, le gouvernement décide de généraliser la vaccination contre la grippe par le pharmacien. Cette pratique est expérimentée depuis cette année dans deux régions avec succès (Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes).

 

Renforcer les traitements et l’accompagnement

Mesure phare du plan, le recours aux traitements antitabac sera renforcé. Déjà, l’augmentation du prix des cigarettes a fait chuter, en ce début 2018, les livraisons aux buralistes de 16 %. Le forfait de 150 euros actuellement en vigueur sera progressivement remplacé par un remboursement intégral des traitements. Selon Agnès Buzin, ministre de la Santé et des Solidarités, 73 000 décès par an sont imputables au tabac.

Pour agir sur le « bien vieillir », la consultation proposée par la Sécurité sociale ou les caisses de retraite au moment du départ en retraite sera systématisée. Cette consultation doit permettre de repérer et de prévenir les risques de perte d’autonomie.

La prévention ne s’arrêtera pas là car elle entrera dans les murs des établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Un plan de 15 millions d’euros par an leur permettra de freiner l’aggravation de l’état de santé de leurs résidents ainsi que leur perte d’autonomie.

 

Agir sur nos comportements

Parce que la santé commence dans l’assiette, les cantines scolaires devraient, dans deux ans, accompagner tous les repas du logo à cinq couleurs Nutriscore. Une mesure qui devrait « contribuer à l’éducation nutritionnelle des enfants ». De façon générale, l’école sera largement mobilisée pour la promotion de la prévention.

De même, des actions particulières seront prises pour favoriser l’activité physique pour prévenir l’obésité.

La pédagogie passera également par une campagne nationale de sensibilisation aux troubles auditifs des jeunes, accompagnée par une action de repérage de ces problèmes.

Comme la prévention doit être l’affaire de tous, le plan prévoit également la formation d’une grande partie de la population aux gestes de premiers secours. Un volet particulier concernera les attitudes face à une situation de détresse mentale (violence, risque de suicide…).

Enfin, et cela répond aux attentes d’une population de plus en plus importante, un site internet public devrait, d’ici fin 2018, apporter une large information sur les produits chimiques contenus dans les produits de consommation courante.

Prise isolément, chacune des 25 mesures a une portée différente. L’intérêt de ce plan est de les réunir sous un objectif commun : que la prévention entre vraiment dans la réalité du système de santé.

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