Urologue : quand les hommes doivent-ils consulter ?

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Par Benoît Saint-Sever (ANPM-France Mutualité)

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Des difficultés à uriner, des troubles de l’érection, un problème de fertilité… : une consultation chez l’urologue peut s’avérer nécessaire. Ce médecin est en effet le spécialiste de l’appareil urogénital masculin.

« Les hommes ne doivent pas avoir peur de consulter un urologue, affirme le docteur Antoine Faix, urologue spécialiste des sujets ayant trait à l’homme et ancien responsable du comité d’andrologie et de médecine sexuelle de l’Association française d’urologie (AFU). Il est le mieux placé pour améliorer la qualité de vie des patients qui souffrent de troubles urinaires, sexuels ou de la fertilité. » Le tabou ou la gêne liés à la localisation des symptômes mais aussi le déroulé du rendez-vous peuvent rendre certains hommes réticents à l’idée de consulter. S’il n’est pas toujours facile d’aborder ces sujets avec son entourage ou avec un professionnel de santé, l’urologue est pourtant un interlocuteur à privilégier. Il est en effet le spécialiste de l’appareil urogénital. Il diagnostique, traite et prend en charge les affections qui touchent les organes urinaires et reproducteurs.

Les femmes et les enfants aussi

L’urologue ne prend pas uniquement en charge les affections masculines. Il peut également diagnostiquer et traiter les pathologies du système urogénital chez les femmes, comme les problèmes urinaires. « Ces derniers ne sont pas seulement un souci de la femme âgée mais ils peuvent survenir à tout âge, rappelle le docteur Antoine Faix, urologue. Des fuites urinaires peuvent apparaître à la suite d’un accouchement par exemple. » Des urologues spécialisés en pédiatrie s’occupent par ailleurs des enfants qui ont une malformation de l’appareil urinaire ou génital ou encore en cas d’énurésie, le « pipi au lit ».

Une gêne, un changement : prendre rendez-vous

Uriner moins fort, trop souvent ou, plus globalement, ressentir une perte du confort mictionnel sont des signes qui doivent alerter. « Dès que l’on ressent un changement, quelque chose d’inhabituel, il faut consulter en premier lieu son médecin traitant, dans le cadre du parcours de soins coordonnés, qui va vous orienter vers l’un des 1 200 urologues qui exercent en France », confirme Antoine Faix. Ce praticien intervient également en cas de problèmes d’ordre sexuel (trouble de l’érection ou de l’éjaculation, baisse de la satisfaction, etc.) qui surviennent le plus fréquemment autour de la cinquantaine. Il est aussi compétent pour traiter un trouble de la fertilité. « Aujourd’hui, un couple sur neuf a des difficultés à concevoir un enfant, précise le docteur Faix. Dans 40 % des cas, l’homme est impliqué dans l’infertilité. » Enfin, il pratique le dépistage du cancer de la prostate. « L’AFU le recommande pour les hommes entre 50 et 75 ans et dès 45 ans chez les personnes qui ont des antécédents familiaux ou qui sont originaires des Antilles, indique l’urologue. Il consiste en un toucher rectal et un dosage par une prise de sang du PSA (antigène prostatique spécifique, NDLR). Ce dépistage est particulièrement important car le cancer provoque 8 000 morts par an en France, et en le traitant, on améliore le confort de vie et la sexualité. »

Questionner pour comprendre

La consultation en urologie se déroule de manière classique. Elle débute par une série de questions sur l’état de santé général du patient, ainsi que sur ses antécédents médicaux et familiaux. « Puis je lui demande de me décrire précisément ses symptômes, explique le docteur Faix. S’il a des problèmes urinaires, de quelle nature sont-ils ? Je vais également l’interroger sur sa sexualité, car les deux problèmes peuvent être liés. De même, un souci de dysfonction érectile peut s’avérer être un symptôme sentinelle d’une autre pathologie comme une coronaropathie, un diabète, du cholestérol…» S’en suit alors un examen de la zone urogénitale, voire de l’ensemble du corps. C’est souvent cette partie de la consultation, pourtant nécessaire, qui peut angoisser certains. « Les hommes n’ont pas l’habitude de se faire examiner, à la différence des femmes qui vont régulièrement chez le gynécologue depuis leur adolescence, constate Antoine Faix. Il ne faut pas avoir peur et faire confiance au professionnel de santé qui connaît bien son métier. » Dans un second temps, l’urologue peut demander un bilan biologique ou radiologique. Avec tous ces éléments, il pourra alors poser son diagnostic et proposer un traitement, médicamenteux ou chirurgical adapté à la situation.

Par Benoît Saint-Sever (ANPM-France Mutualité)

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