Urticaire : quand la peau réagit trop

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Par Paola Da Silva

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L’urticaire est une réaction cutanée dont les causes sont souvent difficiles à identifier. Démangeaisons, angoisse des complications… Les conséquences au quotidien peuvent être gênantes. Types d’urticaires, causes, traitements : tour d’horizon d’une affection très invalidante.

L’urticaire ne se définit pas comme une maladie en soi, mais comme une réaction de la peau. « L’urticaire se manifeste par des plaques rouges œdémateuses sur la peau, gonflées et irritantes », détaille le Dr Marc Perrussel, dermatologue à Auray (56) et praticien au sein de l’hôpital Pontchaillou du CHU de Rennes. « Elle ressemble à des piqûres d’orties. Elle est souvent fugace et peut changer d’endroit sur le corps. Sa principale caractéristique est qu’elle démange énormément. »

L’urticaire peut toucher tout le monde, toutes les parties du corps et peut se manifester à n’importe quel âge, y compris chez le sujet âgé. Elle n’est pas forcément d’origine génétique, comme peut par exemple l’être l’eczéma.

Deux types d’urticaire distincts

Il existe deux types d’urticaire : l’urticaire aiguë et l’urticaire chronique. « Dans le cas de l’urticaire aiguë, l’éruption disparaît dans un délai de six semaines maximum. Au-delà, on parle alors d’urticaire chronique », explique le Dr Marc Perrussel. L’urticaire aiguë est souvent d’origine allergique. « Le problème, c’est que dans 70 % des cas, on ne sait pas quel allergène a provoqué cette réaction. Quand on le sait, c’est souvent dû à un médicament, et notamment à la pénicilline ». Des réactions allergiques à la nourriture (arachide, œufs…) ou à des facteurs environnementaux (pollen, acariens ou produits chimiques par exemple) peuvent également se produire. L’urticaire aiguë peut aussi être d’origine infectieuse ou virale (hépatite B notamment).

Dans le cas de l’urticaire chronique, la peau réagit à des éléments (l’eau, la pression, le frottement d’un vêtement…). C’est alors une réaction non-allergique due à un conflit physique qui engendre une libération d’histamine. L’urticaire chronique peut durer plusieurs mois, et également disparaître sans raison apparente.

Conséquences et traitements de l’urticaire

« La principale conséquence de l’urticaire est gênante mais pas dangereuse : ce sont les démangeaisons qu’elle provoque », raconte le Dr Marc Perrussel. « Certaines personnes ont même l’impression d’être dans un bain d’orties ! Pour soulager ces démangeaisons, on prescrit alors des antihistaminiques en comprimés. » La couche superficielle de l’épiderme n’étant pas altérée, les traitements par crèmes sont en général peu préconisés.

Quand l’urticaire touche les muqueuses, la réaction peut se transformer en un œdème de Quincke*, très impressionnant. Les crises les plus graves peuvent même provoquer un choc anaphylactique, une réaction allergique très violente qui entraîne une chute très brutale de la tension artérielle. Elle met en danger les organes vitaux, notamment le cœur et le cerveau. C’est alors une urgence, qui doit être prise en charge très rapidement et se soigne par injection d’adrénaline. « La peur de l’œdème ou du choc anaphylactique est également une gêne pour certains patients atteints d’urticaire. Cette angoisse peut altérer leur qualité de vie ».

* Gonflement rapide de la peau et des muqueuses au niveau de la tête et du cou.

Prévenir pour éviter les crises de démangeaisons

« Un des meilleurs traitements de l’urticaire est tout simplement de faire de la prévention lorsque c’est possible. Quand on connaît la cause des crises, il est impératif d’éviter l’élément qui les provoque », confie le Dr Marc Perrussel. En cas d’allergie, il est donc primordial de connaître le nom du médicament ou de la substance en cause et de pouvoir en informer son entourage.

En cas d’urticaire chronique, l’alcool, le café ou le stress peuvent également aggraver les symptômes, voire déclencher des crises. Des thérapies douces, comme la méditation ou l’hypnose peuvent alors atténuer la gravité des symptômes. Mais de nouveaux médicaments (sur prescription hospitalière) viennent de voir le jour. « De nouvelles molécules font actuellement leur apparition sur le marché, qui semblent bien fonctionner. Nous avons l’espoir de pouvoir améliorer la qualité de vie des patients les plus impactés. »

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