Vaccination : le cocooning, une stratégie de protection des nouveaux-nés

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Depuis 2004, la stratégie visant à faire vacciner l’entourage des nourrissons, notamment contre la coqueluche, s’est répandue. Cela permet de protéger les bébés trop jeunes pour être vaccinés.

Cocooning

Vacciner l’entourage d’un nourrisson pour le protéger : c’est ce que l’on appelle la stratégie du cocooning. Du fait que les personnes vivant avec le bébé ne puissent pas attraper une maladie découle celui qu’ils ne peuvent pas la lui transmettre. On vaccine donc ses parents, voire ses frères et sœurs, avant sa naissance ou peu de temps après.

Il y a en effet certains vaccins qui ne peuvent pas être administrés aux nouveaux-nés. Daniel Floret, vice-président de la commission technique des vaccinations de la Haute Autorité de santé, explique : « Si on vaccine un nouveau-né contre la coqueluche, il ne va pas développer une réaction immunitaire suffisante pour être protégé. C’est un problème de maturation du système immunitaire. Et puis certains vaccins ne peuvent pas être efficaces chez lui car il a les anticorps maternels transmis. Si vous vaccinez un nouveau-né contre la rougeole, ces anticorps détruisent le virus vaccinal. » La première dose du vaccin contre la rougeole s’injecte à 1 an.

Une stratégie similaire est employée pour les personnes âgées et les malades souffrant d’un déficit immunitaire du fait de leur traitement. Ces personnes sont également très vulnérables face aux maladies. C’est pourquoi il est souvent conseillé à leurs proches ou aux personnels des Ehpad de se faire vacciner, notamment contre la grippe.

Vacciner les mères durant leur grossesse

La stratégie du cocooning a été mise en place en 2004. Elle concerne principalement le vaccin contre la coqueluche. Cette maladie très contagieuse peut causer le décès des nourrissons. Elle est aussi souvent utilisée, pour les bébés à risque (les prématurés, ceux souffrant de malformation cardiaque, de pathologie respiratoire, d’un déficit immunitaire…), contre la grippe.

Daniel Floret raconte : « Cela a été long à se mettre en place, mais des enquêtes récentes disent qu’environ 50 % des mères sont aujourd’hui protégées contre la coqueluche. Un peu moins pour les pères. » Dans l’idéal, il faudrait que le personnel des hôpitaux et des maternités soit lui aussi vacciné contre la coqueluche, afin de protéger les nouveaux-nés.

Dans certains pays, les mères sont vaccinées contre la coqueluche durant leur grossesse. Cela permet au bébé à venir de bénéficier non seulement du cocooning, mais aussi des anticorps générés par le vaccin chez sa mère, et qui vont le protéger durant ses premières semaines de vie. Ceci n’est pas actuellement recommandé en France mais pourrait le devenir.

  • Crédit photo : Getty Images
Auteur article
Charlotte de L’escale

journaliste spécialisée en santé et société.

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