Vrai/Faux sur l’activité physique

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Par Jean-Philippe Arrouet

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L’activité physique améliore la qualité de vie. Chacun peut s’y adonner quels que soient ses capacités, son expérience et son âge. Et il n’est jamais trop tard pour débuter !

Pratiquer une activité physique, c’est bon pour la santé.

VRAI. Les bénéfices d’une activité physique sont réels : un meilleur tonus musculaire mais aussi un bien-être qui se traduit par moins de stress, d’anxiété et de prise de médicaments. Ses vertus vont même au-delà en agissant sur le système cardiovasculaire, les os et même la longévité avec une diminution de 34 % des décès prématurés. Des études* ont également montré les effets positifs de l’activité physique dans la prévention des cancers du côlon, du sein, de l’endomètre, du poumon ou de la prostate.

L’activité physique, c’est l’affaire des sportifs.

FAUX. L’activité physique, ce n’est pas seulement enfiler ses baskets pour pratiquer un sport. Aller travailler à vélo, faire ses courses à pied ou prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur permet déjà d’améliorer sa condition cardiaque et musculaire. Une véritable activité sportive sera un pas de plus mais pas besoin de se tourner vers une pratique intensive et exigeante. De multiples activités, comme la marche, la natation ou le vélo, peuvent être débutées facilement par tout un chacun.

On risque surtout de se blesser.

VRAI ET FAUX. Les blessures surviennent souvent quand on ne s’est pas suffisamment échauffé ou quand on oublie de s’étirer avant et après l’effort. Il faut aussi bien s’équiper notamment de chaussures en bon état, et adaptées à l’activité car les contraintes ne sont pas les mêmes pour pratiquer la course à pied, le vélo ou le tennis par exemple.

Je peux me lancer dans n’importe quelle discipline sportive.

FAUX. Il faut choisir une activité adaptée à sa condition physique et à son âge car la masse musculaire diminue dès l’âge de vingt ans. C’est ce que les médecins appellent la sarcopénie, un processus inévitable dont on peut limiter les effets… en faisant du sport. Avec l’âge, il faut privilégier l’endurance, le renforcement musculaire et la stabilité, au détriment des efforts brefs et intenses. Pas question non plus de négliger ses goûts (histoire de ne pas abandonner !) ni le temps dont on dispose (pour que ce soit gérable dans son emploi du temps). L’idéal est de s’inscrire dans un club pour se motiver au contact des autres participants ou de faire appel à un coach personnel pour progresser à son rythme. Il existe aussi beaucoup d’applications avec des programmes personnalisés, dont certaines avec des vidéos explicatives ou « tutos », pour progresser en solo.

Je bouge, donc je maigris.

VRAI ET FAUX. La pratique d’une activité physique brûle des calories mais elle accroît également la masse musculaire. Dès lors, les effets positifs ne se ressentiront pas nécessairement sur la balance. L’exercice régulier permet surtout de lutter contre la prise de poids lié à la sédentarité à condition d’adopter une alimentation équilibrée.

L’activité physique rend « accro ».

VRAI ET FAUX. L’addiction au sport existe, c’est la bigorexie qui est liée à la production d’endorphines, une hormone du bien-être qui agit comme une drogue avec un phénomène de dépendance. Il n’existe pas de seuil défini mais tant que votre pratique sportive reste modérée et que son interruption ne crée pas de frustration, il n’y a pas de risque de devenir un « sport addict ».

* Les études internationales ont été recensées par l’INSERM in Activité physique, contextes et effets sur la santé, expertise collective, 2008.

Pour en savoir plus

Point de vue : Docteur Marc Rozenblat, président du Syndicat national des médecins du sport santé (SNMS Santé)

« Il est important d’être conseillé et accompagné quand on débute ou reprend un sport »

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Docteur Marc Rozenblat ©DR

« Chacun peut débuter une activité physique sans avis médical, mais il est conseillé de choisir une discipline qui soit la moins traumatisante possible : éviter les sports de combat ou la course automobile par exemple. Privilégier également des activités sans impact pour les articulations telles que le cyclisme, la natation ou le yoga plutôt que des sports de ballons ou de raquettes.
L’idéal est de commencer par pratiquer une activité physique régulière à raison de 30 minutes quotidiennement. Comme ce n’est pas toujours simple à gérer dans une journée de travail, on peut répartir cet effort en trois fois dix minutes voire six fois cinq minutes. Le seul repère à garder à l’esprit est de toujours rester en-deçà du seuil d’essoufflement où le cœur fonctionne au début à environ 40 % de ses capacités. En respectant ces règles, les performances s’amélioreront et le seuil d’essoufflement sera repoussé sans douleur.
Avant la reprise d’une activité physique après une longue interruption ou en cas de maladie chronique, il est préférable de consulter son médecin traitant ou l’un des 8 500 médecins du sport formés pour cela. Il sera en mesure d’évaluer l’état de santé du patient. Il pourra notamment prescrire un bilan biologique ou une épreuve cardiologique d’effort et orienter le choix des exercices. »

Par Jean-Philippe Arrouet

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