« Chez son médecin ou sa sage-femme, la première consultation de contraception, les consultations de suivi, les actes de pose d’un implant ou de stérilet sont devenus gratuits (en tiers payant) pour les jeunes filles de 12 à 18 ans, rappelle le Dr Élisabeth Paganelli, gynécologue médicale, secrétaire générale du SYNGOF, principal syndicat des gynécologues et obstétriciens de France. L’achat des pilules remboursables en pharmacie et les examens sanguins au laboratoire sont aussi gratuits ».
À noter qu’à partir du 1er janvier 2022, l’Assurance maladie prendra en charge à 100 %, et sans avance de frais, le coût de la contraception et les actes qui y sont liés (une consultation par an avec un médecin ou une sage-femme et les examens biologiques potentiels) pour toutes les femmes jusqu’à l’âge de 25 ans et non plus seulement les mineures, comme c’est le cas actuellement. 3 millions de jeunes femmes sont concernées par cette mesure.
« Il est inutile d’attendre le premier jour des prochaines règles pour commencer une contraception. En méthode quick start, c’est-à-dire n’importe quel jour du cycle, il faut attendre 7 jours pour qu’elle soit efficace comme contraception », complète le Dr Paganelli.
« Le stérilet peut être proposé aux adolescentes et aux nullipares (se dit d’une femme qui n’a jamais accouché) avant l’essai d’une pilule. Il s’accompagne d’une très bonne efficacité et d’un taux élevé de continuation, pour un risque faible de complications », ajoute le Dr Paganelli.
« Toutes les pilules oestro-progestatives augmentent faiblement le risque et ce sont les pilules oestro-progestatives de 3e et 4e génération qui ont le plus de risque. En revanche, les contraceptions progestatives non injectables (pilules microprogestatives, implant, dispositif intra-utérin (DIU) au lévonorgestrel) n’augmentent pas le risque thromboembolique veineux », assure la gynécologue.
« En effet, il est recommandé de ne pas utiliser une pilule oestro-progestative avant 6 semaines en post-partum en raison du risque thromboembolique accru de cette association, insiste le Dr Paganelli. En revanche, les contraceptions progestatives (pilules microprogestatives, implant, DIU-LNG) sont autorisées en post-partum immédiat ».
« La femme peut choisir librement son mode de contraception progestative ainsi que son délai d’initiation après avoir accouché sans que cela ne modifie les paramètres de l’allaitement ni la santé de son enfant », rappelle la gynécologue.
« Elle majore légèrement le risque de cancer du sein, reconnaît le médecin. La pilule est contre-indiquée en cas d’accident cardiovasculaire personnel, en cas de cancer du sein personnel et en cas de cancer du sein chez une personne apparentée au premier degré (mère ou sœur) à plus de 50 ans. La pilule est en revanche autorisée en cas de prédispositions génétiques connues aux cancers du sein (comme la mutation BRCA1) sans évènement personnel de cancer du sein chez la patiente. »
« Au contraire, la pilule oestro-progestative diminue le risque de cancer de l’ovaire, rassure le médecin. Selon une grande étude épidémiologique américaine, plus la contraception orale dure longtemps, plus le bénéfice en termes de réduction des risques des cancers de l’ovaire et de l’endomètre est important. Cette étude montre qu’une contraception orale durant au moins 10 ans diminue le risque de cancer de l’ovaire de 40 % par rapport à l’absence de contraception orale ou une utilisation de moins d’un an ».
« Les pilules oestro-progestatives sont contre-indiquées chez les femmes toxicomanes, car le risque d’infarctus est alors 24 fois plus important que chez un sujet à coronaires saines pendant les 60 minutes suivant la prise de cocaïne. »
« Non, il faut seulement arrêter les pilules oestro-progestatives qui provoquent des fausses règles. À la place, on propose des progestatifs ou un stérilet au cuivre. Après un an d’aménorrhée (pas de règles) chez une femme de plus de 50 ans qui ne prend pas d’hormones, on considère la contraception inutile. » La patiente est alors ménopausée.
* Selon une étude Ifop pour IllicoMed en 2018.