Faux. À lui seul, le bronchodilatateur n’est pas suffisant car la crise d’asthme n’est que le symptôme d’un phénomène chronique : l’inflammation des bronches, que ne traite pas un bronchodilatateur. Il est donc impératif, dès que l’asthme survient plusieurs fois par semaine, que le malade suive un traitement de fond en plus d’utiliser un bronchodilatateur à action rapide lors des crises. Ce traitement comprend un corticoïde inhalé, à action anti-inflammatoire, éventuellement associé à un bronchodilatateur de longue durée d’action.
Faux. « Généralement, si l’on se rend compte que l’on utilise de plus en plus son bronchodilatateur, c’est que le traitement de fond n’est pas adapté, et non qu’il y a une dépendance », note le Pr Magnan, pneumologue à l’Institut du thorax, à Nantes. Il ne faut donc pas essayer d’arrêter ce médicament. Ceci est également vrai pour les bronchodilatateurs à longue durée d’action et les corticoïdes inhalés.
Faux. La cortisone prise par voie générale (par injection ou en comprimés) fait grossir parce qu’elle passe dans le sang. Ce n’est pas le cas des corticoïdes inhalés pris en traitement de fond aux doses habituelles qui, eux, se déposent au niveau des voies respiratoires. Il ne faut donc pas craindre de prendre ce type de traitement. « Au contraire, si on ne le prend pas, le risque est d’avoir besoin de recourir, à un moment ou à un autre, à une corticothérapie par voie générale qui, elle, fait grossir », fait remarquer Antoine Magnan.
Faux. Les substances dites « naturelles » peuvent être dangereuses pour les asthmatiques lorsqu’elles sont allergisantes ou irritantes. C’est le cas notamment des huiles essentielles. « Elles sont dangereuses pour les personnes asthmatiques car elles provoquent les crises d’asthme », souligne le pneumologue. Même chose pour certaines plantes ou traitements à base de plantes. Prudence, donc…
Faux. « Des études ont effectivement relevé que l’adolescence était un moment où l’asthme changeait », note le Pr Magnan. Mais il peut disparaître à cet âge-là tout comme il peut réapparaître, voire changer. Chez l’adulte également, l’asthme peut disparaître, puis ressurgir quelques années après.
Vrai. La pollution est probablement responsable, dans un certain nombre de cas, du développement de l’asthme. Il y a peu, on pensait qu’elle ne faisait qu’aggraver les symptômes chez des sujets asthmatiques. On pense désormais, d’après certaines études épidémiologiques, qu’elle pourrait agir comme un cofacteur de déclenchement de l’asthme.
Faux. D’une façon générale, le sport est bon pour la santé, même chez les personnes asthmatiques. Il est même conseillé aux asthmatiques sévères d’avoir une activité physique régulière pour qu’ils conservent leurs capacités à l’effort, note le pneumologue.
Faux. Le bébé a besoin d’oxygène pour se développer, il est donc capital que la maman n’en manque pas. Les corticoïdes inhalés, pris aux doses usuelles, qui ne passent pas dans le sang, ne posent aucun problème pour le fœtus. En revanche, si une femme enceinte doit prendre des corticoïdes par voie générale à forte dose, qui alors passent dans le sang. « Elle pourra éventuellement donner naissance à un bébé plus petit que la normale, mais qui rattrapera son retard de croissance après », précise le Pr Magnan. Les traitements de l’asthme doivent donc être poursuivis pendant la grossesse.
Vrai et faux. La plupart des asthmes sont d’origine allergique et donc en lien avec l’environnement. « L’asthme provient d’un dérèglement du système immunitaire qui sur-réagit au contact des allergènes de l’environnement », fait remarquer le Pr Antoine Magnan. Mais il existe également des facteurs génétiques puisque le fait d’avoir des asthmatiques dans la famille, ou des parents porteurs de rhinite allergique ou de dermatite atopique augmente le risque d’asthme.