La vente de médicaments sur internet est désormais autorisée en France, mais uniquement pour les officines ayant pignon sur rue… Pour autant, il semble que nous soyons un peu réticents : un sondage réalisé en mars dernier indique ainsi que 8 Français sur 10 ne se voient pas acheter des médicaments sur la toile. De plus, 74 % des personnes interrogées redoutent que les produits y soient de moins bonne qualité voire falsifiés. Une crainte fondée puisque, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus de la moitié des médicaments vendus sur Internet dans le monde sont des contrefaçons. Pour ne pas courir de risques, mieux vaut donc respecter quelques règles.
La législation actuelle précise que seuls les médicaments à usage humain qui ne sont pas soumis à une prescription médicale obligatoire peuvent être achetés sur internet. Cela représente environ 4 000 spécialités qui ne sont pas remboursées par l’assurance maladie.
Les sites doivent par ailleurs afficher clairement un minimum d’informations : indications thérapeutiques, forme (sachet, comprimé, gellule…), ou encore, posologie et prix.
Seuls les pharmaciens établis en France et exerçant dans une pharmacie ayant pignon sur rue (officine, pharmacie mutualiste ou pharmacie d’une société de secours minière) sont autorisés à vendre des médicaments sur internet. Cette vente doit être réalisée uniquement à partir du site internet de l’officine de pharmacie et sur son propre stock. L’internaute, qui ne peut acheter sans avoir répondu à un questionnaire, doit aussi pouvoir échanger avec le pharmacien via une boîte de dialogue ou par mail.
Avant d’ouvrir un site de vente en ligne, le pharmacien doit avoir informé l’Ordre national des pharmaciens et obtenu l’autorisation de l’Agence régionale de santé (ARS).
Par ailleurs, il doit arborer le logo officiel commun à tous les Etats membres de l’Union européenne, relatif au commerce électronique de médicaments (le logo est en cours de création, il devrait être disponible au second semestre 2013).
Concrètement, pour savoir si un site est autorisé ou non, il suffit de consulter la liste officielle sur le site du ministère de la Santé ou sur celui de l’Ordre national des pharmaciens (voir rubrique « pour en savoir plus »).
Les médicaments ne sont pas des marchandises comme les autres. Acheter sur un site non autorisé, c’est courir un certain nombre de risques, au premier rang desquels la contrefaçon. Dans le meilleur des cas les médicaments contrefaits sont inefficaces, dans le pire des cas ils peuvent s’avérer dangereux pour votre santé. D’après l’Ordre national des pharmaciens, plus de 18 000 sites illégaux de commerce en ligne de médicaments ont été identifiés et fermés récemment dans le monde. En France, les saisies douanières de médicaments contrefaits augmentent chaque année.
L’Académie nationale de pharmacie rappelle par ailleurs qu’il faut éviter tout achat sur des sites internationaux non labellisés, et vérifier, dans tous les cas que l’acheminement des médicaments respecte les règles de conditionnement et de conservation.