Ado : bien préparer son premier rendez-vous gynéco

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Par Léa Vandeputte (ANPM-France Mutualité)

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© Katarzyna Bialasiewicz / Getty

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Pour une jeune fille, la première consultation chez le gynécologue peut être source d’inquiétudes. Aborder sereinement ce rendez-vous est pourtant capital pour tisser une relation de confiance avec le médecin.

La première visite chez le gynécologue, parfois redoutée, est souvent source d’interrogations. Les jeunes filles se demandent comment va se dérouler cette rencontre avec le spécialiste de l’appareil génital féminin. Qu’elles consultent pour une raison précise ou qu’elles y aient été encouragées par leur mère ou leur entourage, ce rendez-vous est surtout l’occasion d’échanger sur la santé sexuelle.

Pas d’âge idéal

Il n’y a pas d’âge pour débuter son suivi gynécologique. Les adolescentes peuvent consulter à partir de leurs premières règles, au moment des premiers rapports sexuels ou dès qu’elles se posent des questions sur leur corps ou leur sexualité. Selon Élisabeth Paganelli, secrétaire générale du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof), il est important de « ne pas forcer, ne pas imposer ce rendez-vous et d’attendre que la jeune fille en fasse la demande ».

Certaines situations nécessitent toutefois une consultation en urgence : un rapport non protégé, un retard de règles, des pertes ou des saignements vaginaux inhabituels, des démangeaisons génitales ou encore des douleurs au ventre ou pendant les rapports.

Dans tous les cas, l’adolescente peut choisir de se rendre au cabinet seule ou accompagnée, de sa mère ou d’une amie par exemple. Mais le médecin pourra demander à la personne accompagnante de sortir, ne serait-ce qu’un instant. « Avoir un moment seul à seul avec la patiente permet souvent de libérer la parole », explique le docteur Paganelli.

Information et prévention

La première visite est donc surtout un moment d’échange. « Les tampons et les coupes menstruelles sont des sujets de discussion récurrents, observe Élisabeth Paganelli. Elles me parlent souvent de leurs règles douloureuses ou irrégulières et des pertes blanches. Elles s’interrogent aussi sur la normalité de leur corps : des seins asymétriques, un téton rétracté, des petites lèvres qui dépassent… Il faut alors les rassurer et les informer. » 

La gynécologue profite de cette consultation pour passer en revue les antécédents personnels et familiaux et pour vérifier le carnet de vaccination. La prévention tient une place importante. « J’aborde le sujet des maladies sexuellement transmissibles. Il n’y a pas que le sida dont il faut se protéger. Et j’explique les risques et les signes qui doivent alerter », précise le docteur Paganelli.

La question de la contraception n’est pas laissée de côté. Lors du rendez-vous, une méthode adaptée à la jeune patiente est choisie en fonction de ses habitudes de vie et d’éventuelles contre-indications. Entre 15 et 18 ans, les adolescentes peuvent d’ailleurs bénéficier d’une consultation gratuite dédiée à la contraception. Celle-ci est protégée par le secret. Le consentement des parents n’est pas nécessaire et l’Assurance maladie ne leur transmet pas de relevé de remboursement.

L’examen n’est pas obligatoire

L’examen gynécologique n’est quant à lui pas systématique lors des premières consultations. « Le frottis de dépistage du cancer du col de l’utérus n’est recommandé qu’à partir de 25 ans, rappelle Élisabeth Paganelli. L’examen n’est donc pas obligatoire avant cet âge. » Le praticien peut cependant le juger nécessaire quand la patiente consulte pour un problème gynécologique ou avant la pose d’un stérilet.

Selon les cas, un ou plusieurs examens lui seront proposés : la palpation des seins, l’inspection de la vulve, l’utilisation du spéculum (qui permet de regarder le vagin et le col de l’utérus et, au besoin, de réaliser des prélèvements) ou encore le toucher vaginal pour évaluer taille et sensibilité de l’utérus et des ovaires.

À tout moment la patiente a la possibilité d’exprimer son refus. La relation de confiance est essentielle. Et, si le premier rendez-vous n’a pas été concluant, la jeune fille peut tout à fait choisir de changer de praticien.

Pour aller plus loin

Bien choisir son praticien

Chacune est libre de choisir son gynécologue. Il peut s’agir de celui de sa mère, de sa sœur ou d’une amie, ou encore d’un praticien recommandé par l’infirmière scolaire ou par le généraliste. La consultation se déroule dans un cabinet médical en ville, à l’hôpital, dans une clinique, dans un centre de santé, dans une maison des adolescents ou encore dans un centre de planification et d’éducation familiale (CPEF) ou au Planning familial. L’important est de trouver quelqu’un avec qui l’on est à l’aise et en confiance.

À noter : pour les jeunes filles en bonne santé, il est également possible de consulter une sage-femme. Ces dernières ont dans leurs missions le suivi gynécologique de prévention de toutes les femmes. Et ce, dès l'adolescence.

Par Léa Vandeputte (ANPM-France Mutualité)

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