5 questions sur la contraception d’urgence

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Par Émilie Gillet

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© portishead1 / Getty

Une pilule oubliée, un préservatif qui se déchire… Pour éviter une grossesse non souhaitée, il est possible, en dernier recours, de se tourner vers la contraception d’urgence, à condition d’intervenir dans les 3 à 5 jours maximum après un rapport à risque.

La contraception d’urgence est une contraception de « secours », utilisable dans les quelques jours qui suivent un rapport sexuel non ou mal protégé pour éviter une grossesse non souhaitée. Peu connue, elle est pourtant facile d’accès (au moins pour la pilule d’urgence) et son usage est simple.

Quelles sont les différentes méthodes de contraception d’urgence ?

Deux possibilités permettent de limiter le risque de grossesse a posteriori :

  • la pilule d’urgence, souvent appelée à tort « pilule du lendemain » (alors qu’elle est efficace au-delà), à prendre dans les 3 à 5 jours maximum. Il existe deux types de pilules d’urgence :
    • la plus couramment utilisée, est le lévonorgestrel (Norlevo® et sa version générique) qui peut être prise jusqu’à 3 jours après le rapport
    • l’autre pilule, l’acetate d’ulipristal (Ellaone®), est efficace jusqu’à 5 jours
  • la pose d’un stérilet en cuivre, appelé dispositif intra utérin ou DIU, dans les 5 jours maximum. C’est la méthode la plus efficace, mais qui peut être difficile à mettre en œuvre du fait des délais d’obtention d’un rendez-vous, avec un médecin ou un gynécologue, pour obtenir une ordonnance.

Où se procurer la pilule d’urgence ?

  • L’acétate d’ulipristal :

Cette pilule est disponible uniquement sur ordonnance, et coûte 23,59 € (elle est remboursable à 65 % par le régime obligatoire et à 35 % par votre complémentaire santé, selon votre garantie). Si vous êtes mineure, elle n’est pas recommandée, car les études n’ont pas permis de vérifier son efficacité et sa sécurité chez les moins de 18 ans.

Quand prendre la pilule d’urgence ?

Le plus rapidement possible après un rapport à risque, car c’est ce qui conditionne son efficacité.

Si vous prenez la pilule et que vous l’avez oubliée au-delà du délai acceptable (3 heures ou 12 heures selon le type de pilule, à vérifier sur la notice ou auprès de votre pharmacien), vous devez, si vous avez eu des rapports dans les 5 jours précédant cet oubli, prendre immédiatement le dernier comprimé oublié ET la pilule d’urgence, puis continuer votre plaquette jusqu’à la fin.

Il est par ailleurs impératif d’utiliser un préservatif (masculin ou féminin) pour tout rapport sexuel jusqu’à vos prochaines règles.

Mieux vaut ensuite procéder à un test de grossesse trois semaines après le rapport sexuel à risque. Des tests urinaires sont disponibles, sans ordonnance, en pharmacie, et ils sont gratuits dans les centres de planification.

Existe-il des risques à utiliser une pilule d’urgence ?

  • Le lévonorgestrel n’est pas dangereux. Il peut être pris chaque fois qu’il y a un risque de grossesse non souhaitée. Il n’y a aucun risque de stérilité lié à son utilisation. Mais il peut provoquer quelques effets secondaires légers (maux de tête, saignements légers, nausées). Son usage en contraception régulière est déconseillé, tout simplement parce qu’il est un peu moins efficace qu’une pilule classique.
  • Concernant l’acétate d’ulipristal, il faut être plus prudent : il n’est pas recommandé de le prendre plusieurs fois au cours du même cycle car aucune étude ne permet d’affirmer son innocuité.

Et en cas de grossesse ?

  • Si le lévonorgestrel n’a pas fonctionné et que vous découvrez votre grossesse quelques semaines plus tard, il est toujours possible de recourir à une interruption volontaire de grossesse (IVG). Si par contre, vous décidez de poursuivre votre grossesse, sachez qu’il n’y a aucun risque d’anomalie ou de malformation du fœtus.
  • Si c’est l’acétate d'ulipristal qui n’a pas fonctionné, il faut savoir qu’aucune étude n’a permis, à ce jour, d’affirmer qu’il ne présente aucun risque pour le fœtus si la grossesse est finalement menée à son terme.

Peut-on se faire prescrire à l’avance la pilule d’urgence ?

Oui, c’est même ce que recommande la Haute autorité de santé (HAS) dans certaines situations particulières, et au cas par cas.

Notamment pour des femmes ayant des difficultés d’accès à la contraception d’urgence pour des raisons géographiques (éloignement d’une pharmacie, voyage à l’étranger…) ou financières. Ou pour les femmes qui utilisent des moyens de contraception modérément efficaces (préservatifs, spermicides ou méthodes naturelles).

Pour en savoir plus

  • Que faire en cas de problème ? Sur le site Choisir sa contraception, développé par le ministère de la Santé et l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (INPES).
  • Le site du planning familial, pour s’informer sur la contraception en général, la contraception d’urgence et trouver les coordonnées du centre de planification le plus proche.
  • Sur le site officiel Service-Public.fr, on trouve des informations sur les conditions de délivrance de la pilule d’urgence, en pharmacie et en milieu scolaire ou étudiant.
  • La « fiche mémo » de la Haute autorité de santé (HAS) sur la contraception d’urgence.

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