L’activité des cabinets dentaires a repris le lundi 11 mai, date de la fin du confinement. Entre le 16 et le 17 mars, ils avaient fermé leurs portes afin de juguler la propagation du coronavirus. Un service de garde, mis en place par les conseils départementaux de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes, assurait les urgences extrêmes.
La réouverture des cabinets s’est accompagnée d’aménagements spécifiques et sanitaires pour la sécurité des patients et des praticiens. « Nous sommes déjà habitués, au quotidien, à une hygiène irréprochable, à désinfecter, stériliser nos instruments », souligne le docteur Christophe Lequart, porte-parole de l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD).
D’autres mesures ont été prises pour éviter toute infection. « À la fin de chaque intervention, nous décontaminons tout. Le plan de travail est dégagé pour avoir le moins d’instruments à proximité. Entre les soins, la salle est aérée durant au moins 15 minutes ».
La conséquence est que deux fois moins de patients sont reçus en journée. « À cela se rajoutent les délais habituels pour obtenir un rendez-vous et les reports dus aux deux mois de confinement qui ont rallongé la période d’attente », reconnaît Christophe Lequart. Toutefois, la sécurité de la patientèle prime. « C’est tendu mais cela va se régulariser ».
Les rendez-vous se prennent par téléphone ou par le biais des plateformes dédiées, car il n’y a plus d’accueil en présentiel. « Il faut limiter la circulation dans les cabinets. On demande de venir avec un masque – sinon, nous en fournissons un – et seul, excepté pour les enfants ou personnes qui ont besoin d’être accompagnés. La personne accompagnante, masquée également, ne rentrera pas dans la salle de soins », précise le docteur Lequart.
Plexiglas à l’accueil, gel hydroalcoolique à portée de main, désinfection des terminaux de paiement, des cartes vitales et bancaires, un certain nombre de sièges condamnés dans les salles d’attente pour éviter que les patients ne se croisent… Tout est pensé pour une sécurité maximale.
« Nous-mêmes portons des masques FFP2, des charlottes ou calots, des visières, des surblouses et surchaussures », indique le porte-parole de l’UFSBD. Car la profession est très exposée au risque de contaminations. « Nous travaillons à moins de 40 cm de la bouche des patients ». Les éclaboussures sont fréquentes dès qu’un soin est effectué. Le fonctionnement des instruments, comme les appareils à détartrage, provoque un phénomène d’aérosolisation. « C’est un nuage de gouttelettes, de salive, d’air, projeté environ à 2 mètres autour de la bouche du patient. Ce qui explique que nous devons être très vigilants et nous protéger nous aussi ».
Christophe Lequart insiste sur le fait que les cabinets sont des lieux très sûrs et qu’il faut poursuivre les soins dentaires. Durant le confinement, le tiers des personnes qui appelaient les services de garde n’avaient pas de chirurgien-dentiste traitant. « Nous avons constaté des infections, des couronnes décelées, des dents fracturées, des douleurs articulaires. Certains patients ont bruxé* plus que d’habitude ».
Le confinement a aussi engendré une modification des habitudes alimentaires, comme le grignotage qui favorise l’apparition des caries. « On ne peut être en bonne santé générale si on n’a pas une bonne santé bucco-dentaire ».
* Le bruxisme est le grincement des dents ou le fait de serrer les mâchoires très fortement. Il se manifeste consciemment de jour et/ou inconsciemment la nuit. Sa principale cause est le stress.
Face au Covid-19, des règles d’usage de la brosse à dents s’imposent.