Covid-19 : les séances de kiné sont désormais très encadrées

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Par Patricia Guipponi

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La majorité des kinésithérapeutes ont fermé leur cabinet durant le confinement, tout en poursuivant les soins d’urgence, et non reportables, à domicile. Avec la réouverture des locaux, ils doivent respecter un certain nombre de mesures. Le point avec Jean-François Dumas, secrétaire général de l’ordre national des masseurs kinésithérapeute.

Les fenêtres sont grandes ouvertes entre les soins, pour faire du courant d’air, bien aérer les pièces du cabinet de Jean-François Dumas, secrétaire général de l’ordre national des masseurs kinésithérapeutes. Les locaux ont rouvert le 11 mai dernier, dès que le déconfinement a été acté. « À l’instauration du confinement, l’ordre a fortement déconseillé les activités en cabinet afin de ne pas favoriser la circulation du coronavirus. 80 % de la profession a suivi la recommandation ».

Certains actes impossibles à domicile

Cela ne signifie pas que les kinés étaient à l’arrêt pour autant. Les soins d’une extrême urgence, qui ne pouvaient être reportés, étaient poursuivis à domicile. « Il s’agissait de rééducation consécutive à de la chirurgie, par exemple. D’actes de kinésithérapie qui, non prodigués, pouvaient entraîner un risque de décompensation et conduire à l’hôpital », précise Jean-François Dumas. « En revanche, la balnéothérapie, les soins vestibulaires, uro-gynécologiques ou encore maxillofaciaux, qui nécessitent un matériel particulier, ne pouvaient se faire qu’en cabinet ».

Certains kinés ont pratiqué le télésuivi quand cela était possible.

Le maintien des soins à domicile a permis à la profession de poursuivre entre 10 et 20 % de ses activités. Chaque visite aux patients s’accompagnait d’un lavage des mains dès l’arrivée et le départ, du port du masque chirurgical, de la blouse professionnelle d’usage. « Lorsque nous étions face à une personne possiblement infectée, ou contaminée par le Covid-19, nous portions des masques FFP2, des surblouses, charlottes, gants et surchaussures ». Ces mesures sanitaires sont encore en vigueur, aujourd’hui, lorsqu’un déplacement chez un patient s’impose.

Rendez-vous non suivis de peur du Covid-19

A la reprise, Jean-François Dumas a constaté que certains patients avaient perdu de leurs capacités physiques, faute de n’avoir pu continuer la kinésithérapie. « Ainsi qu’un certain nombre de personnes qui ne souhaitent pas venir au cabinet, par crainte du virus », reconnaît le professionnel de santé, chez qui tout est mis en œuvre pour éviter les croisements, pour désinfecter tous les instruments, tables, tapis, poignées de porte… L’ordre national des masseurs kinésithérapeutes a édité toute une série de consignes que le kiné suit à la lettre. « Les rendez-vous ne sont pris qu’au téléphone. Il y a des lignes apposées au sol pour le maintien de la distanciation. Des vaporisateurs de solution hydroalcoolique sont disponibles à l’entrée de chaque porte pour se laver les mains ». Et il est impératif de porter un masque.

Les séances sont espacées. Les patients doivent arriver seuls. Les accompagnements sont limités. « Une personne en perte d’autonomie ne viendra qu’avec un seul ambulancier… Le nombre de contacts doit être encadré au maximum », rappelle le secrétaire-général de l’ordre. Lui a condamné sa salle d’attente, excepté pour les personnes qui ne peuvent rester debout. « J’invite à arriver à l’heure dite pour qu’il n’y ait pas d’attente et une prise en charge immédiate ».

Le retour de pratiques perdues

Les activités de balnéothérapie en piscine sont toujours à l’arrêt. « Il ne faut prendre aucun risque. On peut poursuivre ces séances autrement par l’accomplissement d’exercices adaptés ». Travailler en faisant preuve d’une extrême prudence et vigilance n’est pas aisé. Jean-François Dumas le reconnaît. Toutefois, il tire un constat positif des règles d’hygiène à tenir. « Nous avons perdu, au fil du temps, certaines pratiques : mettre une blouse professionnelle, se laver systématiquement les mains… J’espère que nous allons tous garder ces gestes essentiels ».

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