Cryothérapie : quand le froid soigne les blessures

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Par Isabelle Coston (ANPM-France Mutualité)

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La cryothérapie, autrement dit le soin par le froid, est de plus en plus utilisée pour soulager les douleurs et traiter certaines blessures comme les entorses, les tendinites ou encore les lombalgies.

La cryothérapie englobe plusieurs techniques, de la plus simple à la plus sophistiquée. « Au départ, cela consistait à refroidir une zone du corps, à l’aide, par exemple, d’une poche de gel glacée ou d’un spray gazeux », explique Jean-Philippe Ramirez, kinésithérapeute du sport à Carcassonne et membre de la Société française de traumatologie du sport (SFTS). Au fur et à mesure, se sont développés deux nouveaux procédés : l’immersion de tout ou partie du corps dans de l’eau glacée et, plus récemment, son exposition à un froid intense, compris généralement entre – 110 °C et – 140 °C, dans une cuve ou une chambre spéciale pendant une à trois minutes.

Calmer la douleur

La cryothérapie combat la douleur, stoppe l’inflammation et améliore la circulation sanguine. « Que ce soit dans un bain aquatique à 10 °C ou dans une chambre à – 140 °C, le principal but est de calmer la douleur », souligne Jean-Philippe Ramirez. Convaincu par l’efficacité de cette méthode thérapeutique, il utilise dans son cabinet des bombonnes de gaz CO2, munies d’un pistolet qui projette du froid à – 70 °C. « Cela provoque un choc thermique local. Cette baisse très rapide de température stimule les récepteurs situés sur la zone refroidie. Grâce à cette neurostimulation, le cerveau envoie un influx nerveux qui favorise la réparation des tissus endommagés. »

Régénérer le muscle

Particulièrement utile chez les sportifs ayant subi des chocs, la cryothérapie bloque non seulement le processus inflammatoire, mais favorise aussi la récupération et la régénérescence musculaires, car elle accélère l’élimination de l’acide lactique et favorise l’apport de nutriments (glucides et protéines). « La vasoconstriction causée par le froid entraîne une vasodilatation réflexe, donc un afflux important de sang, précise le kinésithérapeute. Pendant l’effort, avec ou sans choc, des microlésions et des saignements apparaissent. Le muscle se détruit avant de se reconstruire, et le froid limite au maximum l’inflammation grâce à la vasoconstriction. En favorisant la vascularisation, il permet aussi une régénération plus rapide du muscle. » Bien que ces nouvelles techniques n’aient pas été encore validées scientifiquement, elles sont très prometteuses. « On constate des résultats visibles, notamment une diminution des blessures musculaires, des inflammations tendineuses, de meilleures capacités pour réitérer l’effort au cours des jours suivants », assure le kiné, avant d’ajouter : « Je soigne les lombalgies, les sciatiques, les inflammations du dos avec la technique des ondes de choc et des massages, auxquels j’associe la cryothérapie. En effet, pourquoi mettre du chaud sur du chaud alors que l’on obtient plus de résultats avec le froid ? ».

Des applications médicales

La cryothérapie gazeuse commence à se développer dans certaines cliniques, particulièrement en rhumatologie. Elle est utilisée pour soigner les polyarthrites rhumatoïdes, les maladies déformantes ou encore les spondylarthrites. D’autres pathologies peuvent être traitées efficacement par cryothérapie, comme la lombalgie ou la sciatique. Cette pratique est aussi intéressante pour soulager les patients atteints d’hémiplégie (paralysie d’un côté du corps), qui connaissent une hypercontraction permanente, car elle ralentit la conduction nerveuse.

Par Isabelle Coston (ANPM-France Mutualité)

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