Le diabète, une maladie silencieuse

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Par Cécile Fratellini

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Près de quatre millions de personnes sont touchées par le diabète en France. Au début, cette maladie ne provoque pas de symptômes et se développe bien souvent en silence.

Il n’existe qu’un seul diabète.

FAUX. Le diabète se caractérise par une hyperglycémie chronique, c’est-à-dire un excès de sucre dans le sang. Il en existe plusieurs. Le diabète de type 1 est lié à une absence de sécrétion d’insuline par le pancréas. Il concerne environ 6 % des diabétiques*. La moitié des cas se déclarent avant l’âge de 20 ans, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Le diabète de type 2 est lié à une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules de l’organisme et à un défaut dans la sécrétion d’insuline. C’est le plus fréquent, il concerne plus de 90 % des diabétiques*. Il est diagnostiqué autour de 65 ans en moyenne, selon l’Inserm.
À noter qu'il existe d’autres formes de diabète comme le diabète gestationnel, qui apparaît pendant la grossesse et disparaît après l’accouchement, et le diabète néonatal qui apparaît dès les premiers jours du nourrisson.

*Santé Publique France

On peut être atteint de diabète sans symptômes.

VRAI. Pour le diabète de type 2, il n’y a pas de symptômes particuliers, dans un premier temps. Il est donc recommandé de faire vérifier régulièrement sa glycémie (à réaliser à jeun), notamment à partir de 50 ans, le risque augmentant avec l’âge. Entre 1,10 et 1,26 g/l, le patient est considéré comme prédiabétique. Et si la glycémie dépasse 1,26 g/l lors de deux dosages successifs, le diabète est déclaré.
Pour le diabète de type 1, quelques signes doivent alerter : une soif intense, une perte de poids malgré un bon appétit, l’envie fréquente d’uriner…

Le diabète est héréditaire.

VRAI. « Le diabète est vraiment l’exemple de maladie où il y a une interaction entre environnement et génétique », explique le Pr Jean-François Gautier, endocrinologue, chef du service diabétologie à l'hôpital Lariboisière à Paris. L’inactivité physique, une alimentation trop grasse ou riche en sucres raffinés (sucre, pain blancs…) ainsi que le surpoids favorisent le développement du diabète de type 2. « Et il y a une part d’hérédité avec environ 500 variants génétiques associés au diabète de type 2. Quand on a des antécédents familiaux de diabète et de facteurs de risque comme l’hypertension ou le cholestérol, il faut se faire dépister à partir de 40 ans », insiste le Pr Jean-François Gautier.

Le diabète se guérit.

FAUX. Le diabète se soigne mais ne se guérit pas. Pour le diabète de type 2, avant tout traitement, un changement de mode de vie est nécessaire avec une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. « Le régime diabétique n’est pas un régime spécifique, c’est le régime recommandé pour tout un chacun par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) : 50 % de glucides, 30 % de graisse et 20 % de protéines. Et pour l’activité physique il faut mixer endurance et résistance avec notamment de la musculation », précise le Pr Gautier. Si ces mesures ne suffisent pas, un traitement adapté doit être envisagé (médicament par voie orale, traitement injectable dont l’insuline, si nécessaire…) Il s’agit d’un traitement personnalisé en fonction des risques de complications et des autres pathologies du patient.
Pour le diabète de type 1, le traitement repose essentiellement sur des injections d’insuline.

Le diabète peut entraîner des complications.

VRAI. Risque d’infarctus, d’insuffisance rénale, d'accident vasculaire urétéral (AVC)… Les complications liées au diabète sont nombreuses. « Il faut bien contrôler sa glycémie pour éviter des années plus tard des complications chroniques qui font la gravité de la maladie. Une visite annuelle est nécessaire pour les pieds, les yeux, la fonction rénale, le cœur… Le diabète est une maladie pernicieuse. Les patients peuvent perdre leur sensibilité au niveau des pieds, le risque d’infection augmente alors. 6 % des patients ont eu une amputation », rappelle le Pr Gautier.

Point de vue

Claude Chaumeil, patient expert, président de l’Association des diabétiques d’Île-de-France.

« Le patient expert accompagne d’autres patients dans la gestion au quotidien de la maladie »

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(DR)

« Quand mon diabète est survenu, j’ai ressenti le besoin d’échanger avec d’autres patients. J’ai ainsi mieux accepté la maladie. Et puis je me suis formé pour devenir patient expert. En groupe ou individuellement, le patient expert accompagne d’autres patients dans la gestion au quotidien de la maladie, notamment. Les principales questions tournent autour de la vie avec le diabète, la prise et la gestion des traitements, le travail… Il s’agit souvent de questions très basiques auxquelles les professionnels de santé ne répondent pas souvent par manque de temps. Le patient se retrouve alors parfois isolé. Dans ces groupes de parole, les proches sont les bienvenus car le diabète impacte la vie de toute la famille. Avant de rejoindre un groupe de parole, les personnes diabétiques peuvent appeler le 01 84 79 21 56 où des bénévoles de la Fédération française des diabétiques formés à l’écoute répondent 7j/7 de 10 heures à 20 heures. Ils les guideront vers l’association la plus proche de chez elles, si nécessaire. »

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