L’hortithérapie : quand le jardinage fait du bien

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Par Violaine Chatal (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

Temps de lecture estimé 3 minute(s)

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© Shutterstock/Ciem

Motricité, mémoire, coordination, équilibre : les bienfaits de l’hortithérapie ne sont plus à démontrer. Contraction des mots « horticulture » et « thérapie », cette discipline montre que cultiver son jardin a bien des vertus, qu’on ait la main verte… ou pas !

Depuis des temps immémoriaux, l’horticulture est utilisée pour soigner. Ainsi, durant l’Égypte antique, les médecins conseillaient à leurs patients qui souffraient de maladies mentales de se promener dans les jardins. Créée dans les années 1970 par un groupe de thérapeutes et chercheurs américains à l’origine du Council for Therapy and Rehabilitation through Horticulture (Conseil pour la thérapie et la réadaptation par l’horticulture, en français), l’hortithérapie étudie les bienfaits psychologiques et physiques du jardinage. Et ils sont nombreux !

En 1986, Roger Ulrich et Robert Simons, deux scientifiques américains, avaient déjà montré que la simple vue des plantes permettait de réduire les symptômes liés au stress et s’accompagnait d’une baisse de la tension musculaire et de la pression artérielle mais aussi d’un ralentissement du rythme cardiaque quand il était trop élevé.

Défenses immunitaires renforcées au contact de la nature

Mais le jardinage a bien d’autres effets. Ainsi, sur le plan biologique, le contact avec la terre et ses bactéries renforce les défenses immunitaires, comme l’ont montré plusieurs études japonaises. Jardiner favorise aussi la concentration, renforce la motricité et entretient la souplesse.

L’hortithérapie est également bénéfique pour les personnes souffrant de problèmes du sommeil, de dépression ou de stress chronique. Elle permet de développer la créativité et d’améliorer l’équilibre tout en gardant la ligne. Une heure de jardinage permet, en effet, de brûler en moyenne près de 400 calories !

Cette activité peut aussi réduire les comportements agressifs chez les jeunes et améliore la prise en charge de personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ou d’autisme en réactivant leurs fonctions sensorielles. Enfin, le contact avec la nature aide les enfants souffrant d’hyperactivité à canaliser leur énergie.

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Des études japonaises ont montré qu'être en contact avec la terre et ses bactéries améliorait les défenses immunitaires. Crédit photo : Shutterstock.

Hortithérapie, mode d’emploi

Nul besoin d’avoir un vaste domaine pour profiter des bienfaits de l’hortithérapie. Vous pouvez vous adonner au jardinage sur votre balcon si vous habitez en ville. L’objectif étant avant tout d’être en contact avec la terre et les végétaux.

Si vous avez un jardin, suivez quelques principes issus de l’hortithérapie. Ainsi, veillez à ce que la vision de ce dernier depuis votre habitation soit apaisante et harmonieuse. Cet espace vert doit idéalement être composé de plantes stimulant les cinq sens. Bannissez les pesticides et les produits toxiques et, si vous le pouvez, installez des espaces pour la détente à côté de ceux dédiés aux activités de jardinage à proprement parler.

Enfin, qui dit jardinage ne veut pas dire travail de force. Si vous avez du mal à vous baisser, privilégiez les plantes en hauteur car le but de l’hortithérapie est avant tout de vous faire du bien !

Si vous habitez en ville, vous pouvez aussi profiter des bienfaits du jardinage en cultivant des plantes dans un jardin partagé situé non loin de chez vous.

Des jardins thérapeutiques dans les unités Alzheimer

Convaincu par les bienfaits de l’hortithérapie, le CHU de Nancy a ouvert en 2010 un jardin thérapeutique baptisé « Art, mémoire et vie », consacré aux malades d’Alzheimer. Quatre carrés thématiques (la Terre, le Feu, l’Eau et le Vent) répartis sur 3 800 m² stimulent les sens et ravivent les émotions de ces malades aux capacités cognitives altérées.

Les résultats d’études sur ce sujet ont montré que ce type d’espace apaisait les malades et que les balades régulières leur permettaient aussi de mieux dormir, de retrouver de l’estime de soi et de renforcer leur autonomie.

Par Violaine Chatal (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

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