Qu’est-ce que l’hospitalisation à domicile ?

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Par Aurélia Descamps

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Même si elle reste peu courante, l’hospitalisation à domicile (HAD) se développe de plus en plus. Elle permet à des personnes gravement malades de recevoir des soins lourds et complexes tout en restant avec leur famille.

L’hôpital peut-il se déplacer à domicile ?

Pas tout à fait. L’hospitalisation à domicile (HAD) permet de recevoir à la maison des soins particulièrement lourds et complexes. Au quotidien, pendant quelques jours à plusieurs mois. Mais l’état de la personne doit être suffisamment stable et ne pas nécessiter d’accès immédiat à un bloc opératoire, une salle de scanner…

Dans les faits, l’HAD concerne des pathologies graves, comme les cancers, les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson, la sclérose en plaques… À domicile, on fait en majorité des pansements « complexes » (pour des plaies qui cicatrisent mal) et des soins de fin de vie, mais aussi de l’assistance respiratoire ou nutritionnelle, des traitements intraveineux, des chimiothérapies…

« Attention, l’HAD ne s’adresse pas qu’aux plus âgés ! Nous prenons aussi en charge des enfants malades ou des grossesses à risque par exemple », souligne Nicolas Noiriel, délégué national de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (Fnehad).

Et quand on habite en maison de retraite ?
L’HAD est possible en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou en résidence-autonomie (ex-logements-foyers) et, de manière générale, dans tous les centres d’hébergement pour personnes âgées, handicapées ou en difficultés sociales.

Quel est l’intérêt d’être hospitalisé à la maison ?

« La principale motivation est de rester auprès de sa famille et de préserver son confort de vie, ses habitudes. À l’inverse, la crainte d’être une charge pour ses proches retient certains patients d’envisager une HAD », constate Nicolas Noiriel.

Dans l’intimité du domicile, des relations plus fortes peuvent se nouer avec l’équipe d’intervenants, qui est aussi plus resserrée qu’à l’hôpital. Enfin, éviter ou réduire la durée de séjour en chambre d’hôpital est parfois un objectif en soi, tant cette perspective est angoissante pour certaines personnes.

Pour quel coût ?

L’HAD est remboursée de la même manière qu’une hospitalisation classique. L’Assurance maladie prend en charge 80 % des dépenses de santé (voire 100 % si la personne est reconnue en « affection de longue durée » comme le cancer par exemple). Le montant restant peut être couvert par une complémentaire santé, en fonction du contrat souscrit. Quoi qu’il en soit, des frais supplémentaires comme le forfait journaliser hospitalier (20 euros par jour) ou les prestations de confort (télévision par exemple), n’ont pas lieu d’être à domicile.

La prise en charge à domicile est-elle aussi sûre qu’à l’hôpital ?

Les établissements d’HAD sont des établissements de santé à part entière. Ils sont autonomes ou rattachés à une clinique, un hôpital. « Tout le matériel nécessaire est installé dans le logement : lit médicalisé, lève-personne… Les produits potentiellement dangereux sont gardés dans un coffre sécurisé », expose Nicolas Noiriel.

Plusieurs professionnels peuvent se relayer au chevet de la personne malade : infirmier, kinésithérapeute, psychologue… Leur action est soutenue et coordonnée par l’établissement d’HAD. « On fait intervenir à domicile nos propres salariés ou des indépendants, poursuit-il. Si le patient a déjà ses habitudes avec certains libéraux, c’est à eux qu’on va en priorité proposer la prise en charge. »

Comme à l’hôpital, la continuité des soins est assurée vingt-quatre heures sur vingt-quatre, week-end compris. À tout moment, une infirmière peut se déplacer et un médecin peut être consulté, au moins par téléphone.

Où trouver des établissements d’HAD ?
Ils couvrent l’ensemble du territoire. Un annuaire est disponible en ligne sur le site de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (Fnehad).

Qui décide d’une hospitalisation à domicile ?

Si la personne est déjà à l’hôpital, l’HAD peut être prescrite par le médecin du service où elle se trouve. C’est la majorité des cas. Mais rien n’empêche un médecin traitant de faire la démarche pour quelqu’un encore à domicile : « C’est moins courant, car les professionnels de ville nous connaissent encore mal, comme l’a montré une récente enquête* », pointe Nicolas Noiriel. L’idée peut bien sûr avoir été suggérée par le patient. Et dans tous les cas, l’accord de ce dernier ainsi que de son médecin traitant sont indispensables.

Une fois sollicitée par un médecin, l’équipe d’HAD locale vérifie que l’intervention à domicile est faisable. « On évalue l’état de la personne ainsi que de son logement. Est-il bien salubre ? Peut-il accueillir le matériel médical ? L’admission est prononcée sous 24 à 72 heures, », précise-t-il. Si le patient change d’avis, si son état s’aggrave, un transfert à l’hôpital peut être décidé.

* Enquête ViaVoice pour la Fnehad (novembre 2017).

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