Vrai et Faux. Les chiffres de la pression artérielle augmentent un peu chaque année au fil des consultations. Ils varient aussi d’un jour à l’autre, selon les moments de la journée et de façon provisoire, sous l’effet du stress, du froid, de l’activité physique et des émotions telles que la colère, l’excitation ou la peur. Une mesure de pression artérielle ponctuellement supérieure à 14/9 n’est donc pas suffisante pour faire le diagnostic d’hypertension artérielle. « Il faut que la pression artérielle soit supérieure à 14/9 au cours de deux consultations consécutives, avec au moins deux mesures à chaque fois, et surtout que l’hypertension soit confirmée par les différentes mesures effectuées par le patient ou enregistrées par un appareil spécifique (holter tensionnel)* à domicile», précise le Dr Antoine Cremer, cardiologue spécialiste de l’hypertension à l’hôpital Saint-André (CHU de Bordeaux).
Vrai. Cette maladie chronique peut en effet passer inaperçue pendant des années et n’être découverte qu’à l’occasion de graves complications, rénales, cérébrales et cardiaques notamment. C’est ce qui explique que les spécialistes considèrent qu’en France, 4 millions de personnes ignorent qu’elles sont hypertendues. « Il est donc essentiel de faire contrôler sa tension au moins une fois par an chez le médecin ou en allant dans la pharmacie de son quartier », précise le Dr Antoine Cremer.
Vrai. Une susceptibilité génétique à l’hypertension peut exister, mais c’est surtout le surpoids, la consommation excessive de sel (qui augmente le volume sanguin), d’alcool, de tabac, le manque d’activité physique et à un moindre degré, le stress qui favorisent ce vieillissement accéléré des artères. Des études ont ainsi démontré que les conjoints et les enfants d’hypertendus risquent davantage de souffrir d’hypertension, tout simplement parce qu’ils ont une alimentation et un mode de vie identiques.
Vrai. Le risque de développer une hypertension artérielle est plus important chez la femme à trois périodes clés de sa vie hormonale : avec la première contraception, lors de la grossesse et plus encore à partir de la ménopause. En cause aux alentours de la cinquantaine, la disparition progressive des œstrogènes, qui favorise la rigidification des artères, la prise de poids, abdominale notamment, et une concentration trop élevée de graisses dans le sang. Un suivi cardiaque et gynécologique s’impose à partir de cette période, car à la ménopause, une femme hypertendue a plus de risques qu’un homme d’avoir un accident cardio-vasculaire et notamment un accident vasculaire cérébral (AVC). Or, on sait qu’après 65 ans, l’hypertension touche plus d’une femme sur deux.
Faux. « Si l’activité physique augmente la pression artérielle pendant l’exercice de manière physiologique, faire régulièrement de l’activité physique (au moins 20 minutes, 3 fois par semaine) abaisse la pression artérielle moyenne », explique le médecin. Pendant l’effort, nos muscles ont besoin d’un apport plus important de sang. Pour y faire face, nos artères s’assouplissent et se dilatent. Les disciplines les plus recommandées sont celles qui favorisent l’endurance comme la natation, la marche rapide, le vélo… Cela permet parfois de corriger l’hypertension et d’éviter le traitement médicamenteux, ou de réduire les doses de médicaments antihypertenseurs. En plus d’avoir un effet antistress, l’activité physique contribue aussi à lutter contre le surpoids, autre facteur de risque d’hypertension.
Vrai. Au début, lorsque l’hypertension a été confirmée par holter tensionnel ou automesure tensionnelle et qu’un traitement est initié, jusqu’à l’équilibre de la tension, il faut effectivement consulter son médecin chaque mois. Ensuite, lorsque la tension est redevenue normale et est stabilisée, une consultation tous les six mois suffit, mais reste nécessaire. Les automesures permettent de vérifier que le traitement est efficace sur le long terme.
Vrai. L’hypertension est une maladie chronique qui nécessite un traitement à vie. Le médecin précise : « Si on l’interrompt, la pression artérielle augmente à nouveau et avec elle, les risques de complications. » Il existe diverses molécules (bêtabloquants, inhibiteurs calciques, diurétiques thiazidiques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion…) qui agissent chacune sur l’une des multiples voies qui régulent la pression artérielle. En les associant, on parvient à bloquer deux ou trois systèmes défaillants. Heureusement, plusieurs spécialités renferment deux ou trois molécules différentes, ce qui permet au malade de ne prendre qu’un ou deux comprimés. Le patient devra y associer un régime alimentaire (moins gras, moins salé) parfaitement suivi, afin d’aider les médicaments à agir et d’obtenir un meilleur contrôle de la maladie.
Faux. Cela risquerait de devenir une obsession et donc une source de stress supplémentaire qui ne peut qu’augmenter la pression artérielle. En général, on recommande d’effectuer le relevé d’automesure seulement la semaine qui précède la visite chez le médecin ou si on se sent vraiment mal. Il faut cependant toujours respecter des conditions standards : être assis ou allongé au calme, après quelques minutes de repos mettre le brassard en place toujours sur le même bras, à hauteur du cœur, effectuer trois mesures le matin et trois le soir…
*Brassard pour le bras relié à un appareil d’enregistrement automatique programmable.