Maladie de Parkinson : quelles sont les idées reçues ?

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Par Anne-Sophie Glover-Bondeau (ANPM-France Mutualité)

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La maladie de Parkinson est en constante progression. Si personne n’ignore que cette maladie existe, elle est cependant mal connue et fait l’objet de nombreuses idées reçues.

C’est une maladie rare

FAUX. 84 % des Français assimilent la maladie de Parkinson à une maladie rare*. « Or, il ne s’agit pas du tout d’une maladie rare. C’est la deuxième pathologie neuro-dégénérative après Alzheimer », corrige le Pr Stéphane Thobois, chef de service de l’unité pathologies du mouvement à l’hôpital neurologique de Lyon. Dans le monde, on compte 6,7 millions de cas de maladie de Parkinson. Plus de 200 000 personnes sont aujourd’hui touchées en France et 25 000 nouveaux cas se déclarent chaque année. « L’incidence de la maladie de Parkinson va en outre augmenter dans le futur du fait du vieillissement de la population. Le nombre de malades devrait jusqu’à doubler à moyen terme », informe le médecin. On estime que d’ici 2040, il y aura 12,9 millions de malades dans le monde.

Parkinson : où en est la recherche ?

La maladie de Parkinson est une pathologie très complexe pour laquelle il n’existe à ce jour aucun traitement pour en guérir ni pour en ralentir l’évolution. On traite « seulement » les symptômes. L’objectif de la recherche, très active dans ce domaine, est de trouver des médicaments qui vont ralentir l’évolution de la maladie. Plusieurs pistes de traitements sont à l’étude, dont les cellules souches et l’immunothérapie.

La maladie de Parkinson ne touche que des personnes âgées

FAUX. « Il faut déconstruire cette image d’Épinal de la personne parkinsonienne qui est en retraite », indique le Pr Thobois. Cette maladie touche des personnes ayant une vie active. « 25 à 30 % des personnes souffrant de la maladie de Parkinson ont entre 40 et 50 ans et la maladie touche de façon plus rare des personnes de moins de 30 ans », informe-t-il. La maladie de Parkinson est probablement l’une des premières causes de handicap invisible en entreprise pour les personnes en âge de travailler**.

Il existe des formes familiales de la maladie

VRAI. 15 % des cas de Parkinson sont des formes familiales/génétiques. Ces formes héréditaires sont liées à des mutations affectant des gènes spécifiques, comme le gène de l’alphasynucléine, de la parkine, le gène LRRK2 ou encore le gène de la glucocérébrosidase. « Ces formes génétiques sont parfois à l’origine de formes précoces, chez des personnes de moins de 40 ans, mais aussi de formes plus tardives, indique le Pr Thobois. Ces formes précoces génétiques ont une évolution plus lente que les formes non-génétiques et répondent bien aux traitements antiparkinsoniens. » Plusieurs cas de maladie de Parkinson dans une famille indiquent une composante génétique.

Les tremblements sont les symptômes principaux de la maladie

FAUX. Les tremblements (au repos) sont associés à la maladie de Parkinson or deux tiers des malades ne trembleront jamais. « Il existe deux formes de la maladie : une forme tremblante et une forme akinéto-rigide », informe le professeur. Il souligne que Parkinson est une maladie polymorphe qui dépasse le cadre de la motricité : « La maladie de Parkinson entraîne des signes moteurs, notamment le ralentissement des gestes (akinésie), la raideur, parfois les tremblements, et aussi des symptômes non-moteurs, comme les troubles de l’humeur, une dépression, des douleurs, de la fatigue ». Les signes « non moteurs » handicapent souvent plus les malades que le ralentissement moteur, indique-t-il.

*Étude France Parkinson réalisée en ligne du 25 janvier au 2 février 2022 auprès d’un échantillon de 1 001 Français âgés de 18 ans et plus, représentatifs en termes de sexe, d’âge, de CSP et de région.

Par Anne-Sophie Glover-Bondeau (ANPM-France Mutualité)

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