Orthodontie : à partir de quel âge ?

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Par Isabelle Coston (ANPM – FRANCE MUTUALITÉ FEVRIER 2017)

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Chez le jeune enfant, l’orthodontie peut aider à limiter d’éventuels problèmes de dentition. Explications.

Déglutir, mastiquer, respirer sont des fonctions naturelles. Pourtant, ces réflexes ne sont pas toujours exécutés correctement et de mauvaises habitudes peuvent entraîner des déformations, des malpositions des mâchoires et des problèmes de dentition.

En prenant en compte l’ensemble des fonctions de la bouche, l’orthodontie fonctionnelle s’adresse particulièrement aux enfants en pleine croissance (de 5 à 11 ans), dont les défauts de respiration, de mastication ou de déglutition pourront être corrigés de manière efficace et rapide.

Cela dit, il n’est jamais trop tard pour agir, et les adultes, jeunes ou moins jeunes, peuvent également y avoir recours. Car en plus d’offrir un joli sourire, un bon alignement des dents évite qu’elles ne se déchaussent ou ne s’usent de manière prématurée.

Entre 6 et 8 ans

Tout commence dès le plus jeune âge. « Les enfants qui ont été allaités ont en général une musculature de la mâchoire mieux développée, observe le docteur Claude Bourdillat-Mikol, orthodontiste membre de la Fédération française d’orthodontie (FFO). Pour renforcer la stimulation musculaire de ceux qui ont pris le biberon, il faut donner à ces derniers des aliments que l’on peut mastiquer, par exemple des purées de légumes ou des compotes contenant de petits morceaux. »

La période la plus propice pour intervenir se situe entre 6 et 8 ans, mais l’orthodontiste peut repérer certains troubles encore plus tôt, vers 4 ou 5 ans. La mise en place de traitements préventifs peut alors permettre d’éviter que les déformations ne s’aggravent tout au long du développement de l’enfant.

Apprendre à mieux respirer…

Le docteur Claude Bourdillat-Mikol confirme que « la rééducation précoce de la langue diminue la complexité des cas ». Elle conseille donc aux parents d’être « attentifs si l’enfant suce son pouce, garde tout le temps la bouche ouverte ou encore respire mal en raison de rhinites fréquentes ». Respirer par le nez, de jour comme de nuit, est en effet essentiel pour que le palais et la mâchoire se développent de façon harmonieuse. La langue se place ainsi correctement, en haut contre le palais, alors qu’avec une respiration par la bouche elle aura tendance à rester en bas et à moins solliciter la croissance du maxillaire.

L’orthodontiste assure qu’une rééducation permet, même aux très jeunes enfants, d’« apprendre à mieux respirer, à se moucher, à fermer les lèvres ». Selon elle, on peut corriger certaines habitudes très tôt, dès 3 à 5 ans, en incitant l’enfant à ne plus sucer son pouce et à bien placer sa langue afin que celle-ci n’appuie pas sur les dents de devant lors de la déglutition, un geste répété des milliers de fois par jour.

… et à mieux mastiquer

La mastication doit également être corrigée si nécessaire, afin que tous les muscles et toutes les dents travaillent, aussi bien du côté gauche et du côté droit que devant. « Normalement, la mâchoire supérieure doit être comme un couvercle et se fermer sur celle du bas à la manière d’une boîte, explique le docteur Bourdillat-Mikol. Lorsqu’elle est trop étroite, il y a généralement un côté qui ne s’adapte pas complètement, et elle n’est pas fonctionnelle, car elle n’est pas assez large pour recouvrir complètement la mâchoire inférieure. »

Le traitement orthodontique vise alors à l’élargir, par le port d’un appareil d’expansion ou d’un éducateur fonctionnel, « un petit appareil amovible – le plus souvent des gouttières en silicone – que l’enfant portera le soir ».

Pour les adultes aussi

Entre 8 et 12 ans, alors que la dentition est encore mixte (dents de lait et dents définitives), l’orthodontiste peut agir sur les fonctions et la croissance. Puis, lorsqu’il n’y a plus que les dents définitives, un appareil avec des bagues peut être prescrit pour jouer sur la position des mâchoires (occlusion) et l’alignement final des dents.

Chez l’adulte et le jeune adulte, l’orthodontiste pose le diagnostic à l’aide de moulages, de radios, et en étudiant des fonctions comme la déglutition, car « une rééducation de la langue, associée au port d’un appareil, peut également être nécessaire dans certains cas », indique Claude Bourdillat-Mikol. Des séances chez un orthophoniste ou chez un kinésithérapeute formé à la rééducation linguale sont parfois prescrites dans le cadre du traitement orthodontique.

Quelle prise en charge ?

Le coût de l’orthodontie varie selon les techniques, la complexité du cas, le type d’appareil (appareil dentaire ou éducateur fonctionnel) et la durée du traitement (de six à trente-six mois). Quel que soit l’appareil, la prise en charge de l’Assurance maladie s’élève à 193,50 euros par semestre, à condition que le traitement soit entrepris avant le seizième anniversaire.

La différence entre le montant des honoraires payés et le montant remboursé par l'Assurance Maladie peut éventuellement être prise en charge par votre complémentaire santé si le contrat que vous avez souscrit le prévoit.

Par Isabelle Coston (ANPM – FRANCE MUTUALITÉ FEVRIER 2017)

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