On peut craindre les araignées, redouter la foule ou encore être préoccupé par un examen, sans pour autant être phobique. Rien à voir non plus avec la peur, bien compréhensible, du cancer, de la mort ou de la guerre. La phobie, du grec phobos (crainte soudaine, effroi) est une peur irraisonnée d’un objet, d’un animal ou d’une situation. La personne phobique sait que sa crainte est disproportionnée et injustifiée, mais elle ne parvient pas à se raisonner.
Parmi les troubles anxieux, on distingue schématiquement trois grandes familles de phobies : les phobies spécifiques (serpents, médecins, sang…), les phobies sociales (peur du jugement des autres) et les agoraphobies (crainte de se retrouver dans un lieu où l’on ne pourra pas être secouru en cas de malaise). Au total, on dénombre plusieurs centaines de phobies, des plus fréquentes comme la claustrophobie (peur des espaces clos), l’acrophobie (peur des hauteurs), l’aviophobie (peur de l’avion) ou l’amaxophobie (peur de conduire), aux plus étonnantes comme la coulrophobie (peur des clowns), la saponiphobie (peur du savon) ou la carophobie (peur des fruits).
Chaque fois que la personne phobique est confrontée à l’objet de sa peur, elle ressent un malaise qui se traduit par des sueurs, des tremblements, des vertiges, la sensation d’étouffer, l’impossibilité de bouger. Elle finit par éprouver une véritable angoisse, à la simple idée d’être obligée de se trouver dans la situation qui lui procure un tel malaise. Au fil du temps, elle élabore des stratégies d’évitement qui certes la protègent de la confrontation à l’objet de sa peur, mais l’incitent aussi à restreindre sa vie sociale, à se replier sur elle-même.
On peut consulter un psychiatre, un psychothérapeute ou encore un psychanalyste formés à l’hypnose, aux thérapies comportementales et cognitives (TCC), à l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) ou à la thérapie par l’exposition à la réalité virtuelle (TERV).
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Il faut compter au moins une dizaine de séances pour surmonter sa phobie. Et plus elle est installée depuis longtemps, plus il faudra de temps pour la soigner. Ensuite, pour éviter les rechutes, les thérapeutes recommandent de se confronter régulièrement à l’ancien objet de sa phobie.