Quelle contraception après 40 ans ?

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Par Delphine Delarue (ANPM/France Mutualité)

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Pour les femmes, la quarantaine correspond à une période de transition particulière : celle de la pré-ménopause. À ce moment-là, beaucoup d’entre elles ont fondé une famille et ne souhaitent plus avoir d’enfants. La question d’un changement de contraception se pose alors naturellement.

« Après des années de pilule, j’étais fatiguée, explique Sandra, 42 ans. Cette méthode était devenue trop contraignante pour moi, je ne voulais plus avoir à y penser tous les jours. En plus, étant déjà maman, j’étais certaine de ne plus vouloir d’enfants. » Pour trouver la contraception la mieux adaptée à son cas, la jeune femme s’est alors tournée vers son gynécologue.

« Plus vous vieillissez, plus le risque de thrombose, d’AVC et de maladies cardiovasculaires augmente, et encore davantage si vous fumez. Ce qui est fortement déconseillé avec la poursuite d’un oestroprogestatif, c’est-à-dire un contraceptif qui associe à la fois un œstrogène et un progestatif, comme c’est le cas de la pilule combinée, du patch ou de l’anneau, précise le docteur Élisabeth Paganelli, secrétaire général du Syndicat des gynécologues et des obstétriciens de France (Syngof). On conseille alors aux femmes de se tourner vers le stérilet hormonal ou vers les micro-pilules, qui ne contiennent qu’un progestatif et pas d’œstrogène (l’hormone qui augmente le risque vasculaire, N.D.L.R.) ».

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« Pas de modèle unique » en matière de contraception

Pour Sandra, qui ne souhaitait plus subir les contraintes d’une pilule quotidienne, le choix s’est donc porté vers le dispositif intra-utérin (DIU ou stérilet) hormonal. Très efficace en matière de contraception, le DIU hormonal se change tous les cinq ans et diffuse localement du Lévonorgestrel, une hormone de synthèse progestative qui réduit la structure de la paroi utérine pour empêcher la nidation de l’ovule fécondé.

Ce type de dispositif a donc pour effet de réduire les règles voire de complètement les supprimer. « Un vrai bonheur », souligne Sandra. Le DIU hormonal a aussi l’avantage de réduire les signes de pré-ménopause (règles irrégulières, gonflement des seins ou de l’abdomen).

« Pour autant, un tel dispositif ne satisfait pas toutes les femmes, précise le docteur Paganelli. Certaines restent attachées au fait d’avoir leurs règles ou se plaignent de maux de tête, de douleurs aux seins, d’acné, de sautes d’humeur ou de prise de poids. » De plus, le stérilet hormonal est contre-indiqué chez les femmes qui ont déjà eu un cancer du sein ou de l’utérus.

Méthode naturelle

Celles qui ne souhaitent plus du tout prendre d’hormones peuvent quant à elles opter pour un stérilet au cuivre, méthode considérée comme la plus naturelle. Ici, c’est l’élément chimique cuivre qui détruit les spermatozoïdes. Si l’efficacité contraceptive est très légèrement inférieure à celle du DIU hormonal, les grossesses demeurent cependant très rares. En outre, le stérilet au cuivre a l’intérêt de pouvoir être conservé jusqu’à la ménopause (certains dispositifs sont valables pendant dix ans). Il peut en revanche entraîner des règles plus longues et abondantes avec un risque d’anémie à surveiller.

Enfin, pour les femmes qui sont absolument sûres de ne plus vouloir d’enfants, la contraception définitive peut aussi être une solution. Cette décision doit toutefois être mûrement réfléchie, la loi impose d’ailleurs un délai de réflexion de quatre mois après la première consultation. « Jusqu’en 2017, les femmes avaient le choix entre la ligature des trompes par cœlioscopie ou la méthode Essure, qui consistait à introduire des micro-implants dans les trompes par hystéroscopie en suivant les voies naturelles, rappelle le docteur Paganelli. Mais suite aux plaintes d’effets secondaires graves (liés à une allergie au nickel, N.D.L.R.), les micro-implants Essure ont cessé d’être commercialisés. »

Désormais la seule méthode possible reste donc la ligature des trompes. Mais comme elle se fait sous anesthésie générale et nécessite une hospitalisation, les candidates sont beaucoup moins nombreuses.

Par Delphine Delarue (ANPM/France Mutualité)

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