Sport sur ordonnance : l’activité physique, nouveau médicament ?

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Par Carole Filiu-Mouhali

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15 millions de personnes sont atteintes d’une maladie chronique en France. La thérapie par le sport, aussi appelée « sport sur ordonnance », constitue aujourd'hui l’un des nouveaux moyens pour améliorer leurs conditions de vie.

Au début des années 2000, l’association CAMI est l’une des premières en France à vanter les mérites du sport en cas de maladie chronique. Initiée par le docteur Thierry Bouillet et Jean-Marc Descotes, éducateur médico-sportif et professeur de karaté-do, elle offre des activités physiques aux patients atteints de cancer.

Ces cours sont encadrés par des intervenants formés, respectant les critères d’intensité et de régularité nécessaires à l’efficacité de l’activité physique. « Le sport est le seul traitement validé contre la fatigue, le premier symptôme décrit par les patients pendant et après leur cancer, explique Thierry Bouillet, médecin spécialisé en oncologie médicale et en radiothérapie au sein du CHU Avicenne de Bobigny. L’activité physique intense permet de réduire l’insuline et la masse graisseuse abdominale, ce que ne permet pas l’alimentation. »

Le sport, un médicament peu onéreux

Ce credo, Alexandre Feltz, médecin et adjoint au maire de Strasbourg en charge de la santé, le partage. Il a lancé le 1er avril 2012 le dispositif Sport Santé sur ordonnance à Strasbourg. Son objectif : donner la possibilité aux médecins traitants de prescrire une activité physique régulière et modérée à leurs patients atteints de maladie chronique. « Le corps n’est pas fait pour être sédentaire, argumente-t-il. Le sport est un médicament qui est aujourd'hui défini, dont l’utilité est démontrée et qui coûte très peu cher. ».

De fait, la première année du dispositif est gratuite pour les Strasbourgeois, financée par la Direction régionale de la jeunesse et des Sports, l’Agence régionale de Santé et la Ville. Le coût des deux années suivantes est solidaire et évolue en fonction des revenus de la personne.

À Strasbourg, la mairie utilise les structures existantes et lance un appel d’offres une fois par an auquel répondent les fédérations et les associations qui proposent entre autres de la marche nordique ou de la gymnastique. Dans les parcs, les patients peuvent également bénéficier d’activités comme le tai-chi.

Un amendement pour structurer le dispositif

Aujourd'hui, 66 centres de la CAMI accueillent 5000 patients. Et 1000 patients sont intégrés au dispositif strasbourgeois. Le succès de ces programmes, développés également par d’autres collectivités, des centres hospitaliers et certains clubs sportifs, a poussé l’État à agir.

Il a créé en 2012 les réseaux Sport Santé constitués de représentants des collectivités locales, de l’État mais aussi de mutuelles ou d’antennes régionales d’associations de malades. Ces réseaux financent les heures d’activité physique prescrites par le médecin.

Le 10 avril 2015, les députés ont voté l’amendement de la loi Santé proposé par Valérie Fourneyron, ancienne ministre des Sports et députée de Seine-Maritime, offrant un cadre législatif aux prescriptions d’une pratique physique à vocation thérapeutique.

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