Sport sur ordonnance : reportage près de Marseille

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Par Carole Filiu-Mouhali

Temps de lecture estimé 3 minute(s)

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© Thomas EyeDesign iStock

Certains clubs de sport proposent aujourd'hui aux patients atteints de pathologie chronique une activité physique encadrée et individualisée. Reportage dans l’un d’entre eux.

C’est en pleine pinède, à une trentaine de kilomètres de Marseille, qu’est situé le club omnisport Olympique Cabriès Calas (OCC). Ici, Martine et Marie-Thérèse marchent et font de la gymnastique douce malgré leur maladie.

L’OCC est en effet l’unique club de sport de la région Provence-Alpes-Côte-d’azur à proposer un dispositif Sport Santé adapté aux patients atteints de pathologies chroniques. « Nous avons lancé ce programme en 2013 pour répondre à la demande de nos adhérents, explique Olivier Espagnac, directeur de l’OCC. L’objectif n’est pas d’apprendre un sport ou de le pratiquer en loisir mais bien d’améliorer sa santé. ».

Le club a ainsi démarché des professionnels de santé prêts à prescrire des séances d’activité physique à leurs patients. Médecins généralistes, cardiologues ou oncologues, certains d’entre eux craignaient un manque de compétence des éducateurs et ignoraient où adresser leurs patients. Aujourd'hui, le club a formé ses éducateurs et est reconnu dans la région pour cette activité. Et une cinquantaine de patients y pratiquent le sport.

 

« Plus tonique et plus zen »

« Je voulais pratiquer une activité physique régulière et assidue, raconte avec le sourire Martine Houlès. J’ai commencé par la marche puis j’ai ajouté la gymnastique douce. Aujourd'hui, je ressens une réelle amélioration dans la coordination de mes mouvements, ce qui est essentiel pour ma pathologie, la sclérose en plaques. Je suis plus tonique et plus zen ! ».

Les patients sont suivis individuellement dès leur arrivée au club. Ils effectuent des tests physiques et répondent à un questionnaire psychologique avec Arnaud Pellae, éducateur et coordinateur du dispositif. Ce dernier leur concocte ensuite un programme d’activité physique d’1 h 30 à 3 heures par semaine, pendant un an. « Le patient peut nous appeler à tout moment en cas de problème, précise-t-il. Nous réalisons une seconde batterie de tests après six mois pour connaître l’évolution physique de la personne. Et à la fin de l’année, son médecin traitant réalise un bilan médical. »

 

Pratiquer, malgré la fatigue

Au-delà des améliorations physiques, l’Olympique Cabriès Calas met en avant les vertus sociales du sport. Les patients sont en effet intégrés à des groupes d’adhérents traditionnels, mais l’éducateur leur porte toutefois un regard attentif. « Le groupe nous soutient et nous ressentons une véritable solidarité entre les malades », affirme Martine Houlès.

Elle y a rencontré Marie-Thérèse Cava, atteinte d’une récidive du cancer du sein, qui pratique la marche malgré la fatigue ressentie après ses opérations : « Je dois prendre un traitement lourd, l’hormonothérapie, pendant 5 ans. Après deux dépressions, le sport me permet de rencontrer d’autres personnes et de me vider la tête. Je me sens mieux aujourd'hui. »

 

Étendre le programme

Deux ans après le lancement du dispositif, le club réfléchit au suivi de ces patients après ce programme d’un an. « Nous travaillons sur leur réintégration en douceur et avec des aménagements au sein d’activités traditionnelles, indique Olivier Espagnac.

Mais ce suivi continue à être individualisé. » L’OCC bénéficie des financements de l’Agence régionale de santé et du ministère des Sports, ce qui lui permet d’offrir un programme Sport Santé à 10 euros par an. Il espère aujourd'hui dupliquer son dispositif au sein d’autres associations sportives de la région.

 

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