Diabète de type 1 : quels sont les symptômes et les traitements ?

Publié le , actualisé le

Par Pauline Hervé

Temps de lecture estimé 7 minute(s)

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© Wavebreakmedia/Getty Images

Encore appelé diabète insulino-dépendant, cette maladie autoimmune touche 300 000 personnes en France. Son seul traitement, l’insulinothérapie, est contraignant à vie. Pourtant, avec de bonnes habitudes et de l’organisation, on peut mener une vie quasi normale avec le diabète de type 1.

Encore appelé diabète insulino-dépendant, cette maladie auto-immune touche 300 000 personnes en France. Son seul traitement, l’insulinothérapie, est contraignant et doit être pris à vie. Pourtant, avec de bonnes habitudes et de l’organisation, on peut mener une vie quasi normale avec le diabète de type 1.

Qu'appelle-t-on diabète de type 1 ?

Le diabète est une maladie caractérisée par un taux de sucre dans le sang (glycémie) en excès. Cela est dû à un dysfonctionnement du pancréas qui n'assure pas ou plus la production d'insuline nécessaire au bon fonctionnement du corps. L’insuline est une hormone qui sert à équilibrer la glycémie et à transporter le sucre présent dans le sang vers les cellules des organes qui en ont besoin. En son absence, la glycémie peut devenir si élevée qu'elle altère le bon fonctionnement de certains organes comme les reins, le cœur, voire mener à la mort. Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune. Ce type de pathologies se caractérise par le fait que le système immunitaire (le système de défense de l’organisme) s’attaque aux propres constituants du corps. À l’inverse, le diabète de type 2 est lié à des facteurs d'âge et de surpoids, précise le Pr. Michel Pinget, diabétologue et fondateur du Centre européen d'étude du diabète (CEED). Chez les personnes atteintes de diabète de type 1, des cellules du pancréas – qui sécrètent l'insuline- sont détruites progressivement. Le corps devient incapable de produire de l'insuline. Le corps devient incapable de produire de l'insuline. L’hormone doit donc être apportée sous la forme d’un traitement à vie avec un diabète de type 1, c'est pourquoi on l'appelle aussi diabète insulino-dépendant. On ne guérit pas du diabète de type 1. Néanmoins il est possible de mener une vie presque normale avec le traitement et l'hygiène de vie adéquats.

Qui est touché par le diabète de type 1 ?

Le diabète de type 1 touche 6 % des malades atteints de diabète en France, contre 92 % pour le diabète de type 2 (le pourcentage restant concerne le diabète gestationnel, pendant la grossesse). Il survient généralement chez les personnes très jeunes, voire chez les enfants. La survenue du diabète de type 1 chez l'enfant augmente d'environ 4 % par an, selon Santé Publique France. Les causes du diabète de type 1 sont encore mal connues. Celui-ci serait lié à la fois à des facteurs génétiques et environnementaux.

Fatigue, soif intense et envie fréquente d’uriner

Dans le diabète de type 1, les symptômes apparaissent lorsque la plupart des cellules productrices d’insuline ont été détruites. Ces premiers signes sont liés à l'hyperglycémie (quantité trop importante de sucre dans le sang) qui engendre de la fatigue, une soif intense, des envies d'uriner de plus en plus fréquentes et parfois une perte de poids malgré un appétit constant. Le diagnostic de diabète est posé après une mesure de la glycémie à jeun. Pour confirmer un diabète de type 1 en particulier, on recherche par une prise de sang la présence d’auto-anticorps caractéristiques (des anticorps qui s'attaquent à l'organisme).
Sans traitement, le diabète de type 1 peut entraîner des complications. Comme dans le diabète de type 2, la présence excessive de sucre dans le sang peut causer une insuffisance rénale chronique (le diabète en est la première cause), augmenter les risques d'infarctus du myocarde, d'accidents vasculaires cérébraux (AVC), d'artérites (obstruction des artères) des jambes … On peut citer aussi des risques de cécité.*L'acidocétose diabétique est la complication la plus grave du diabète de type 1. Celle-ci se produit lorsqu'en l'absence d'insuline dans le sang, les cellules des organes ne peuvent plus utiliser le sucre dont elles ont besoin pour fonctionner. En réponse, le corps va utiliser les graisses stockées pour produire d'autres substances énergétiques, qu'on appelle les corps cétoniques. Or, leur accumulation dans le sang est toxique. L'acidocétose diabétique provoque des douleurs abdominales, une haleine particulière et peut mener au coma. « On estime que deux tiers des diabétiques de type 1 vont faire au moins une acidocétose dans leur vie, précise le Pr Pinget, diabétologue. Celle-ci arrive souvent dans deux situations : lorsque le diabète n'est pas encore connu, ou à l'adolescence, lorsque les jeunes patients arrêtent de suivre leur traitement par lassitude ou rébellion ».

Injections, pompe à insuline et pancréas artificiel comme traitements

  • Insuline

Le traitement du diabète de type 1 repose sur des mesures de glycémie deux à quatre fois par jour et des injections sous-cutanées d’insuline, plusieurs fois par jour et à vie. Il existe aujourd'hui plusieurs modalités pour ce traitement.
Soit le patient fait ses mesures de glycémie en se piquant le bout du doigt, et adapte ensuite la quantité d'insuline à s'injecter lui-même grâce à des seringues ou stylos. Soit il est équipé d'une pompe à insuline externe : un petit boîtier qui délivre en continu, via un cathéter, de petites quantités d'insuline à effet rapide. Le patient programme lui-même la diffusion en l'adaptant si besoin notamment au moment des repas. Il est nécessaire de changer le dispositif de perfusion tous les deux à trois jours. Elle peut être adaptée aux enfants, avec une surveillance nécessaire de la programmation par les parents. Soit il peut bénéficier de ce qu'on appelle un « pancréas artificiel ». Contrairement à ce que son nom pourrait faire penser, il ne s'agit pas d'un organe implanté mais d'un dispositif composé d'une pompe à insuline avec un système de mesure en continu du sucre. Un algorithme calcule en permanence les besoins pour délivrer la bonne dose d'insuline. Ce dispositif apporte une meilleure qualité de vie aux malades diabétiques : moins de temps passé à calculer son traitement, et surtout moins de périodes d'hypoglycémie, particulièrement la nuit. À ce jour, trois dispositifs de ce genre sont disponibles en France et deux d'entre eux sont pris en charge par l'Assurance Maladie. Les trois sont réservés aux patients diabétiques de type 1, à partir de 7 ans, sous pompe à insuline depuis au moins 6 mois avec un équilibre glycémique insuffisant.

  • Éducation thérapeutique pour gérer soins et alimentation

Qu’il ait besoin de plusieurs injections quotidiennes ou qu’il soit équipé d’une pompe à insuline, le diabétique va apprendre à gérer lui-même ses soins. Cela demande un temps d’apprentissage et de nouveaux réflexes à chaque déplacement par exemple : prévoir tout son matériel, à l’étranger, vérifier le niveau d’équipements sanitaires du pays… Mais, « c’est le médecin traitant ou le diabétologue qui adaptera au mieux le traitement en fonction de la destination et du schéma de l’insulinothérapie », précise la Fédération française des diabétiques (FFD).
C’est un endocrinologue ou diabétologue qui assurera le suivi principal. Mais il peut être nécessaire de faire appel à un(e) infirmier(e) pour aider à effectuer ses soins, un diététicien ou nutritionniste pour apprendre à gérer son alimentation et un podologue au moindre problème concernant les pieds, une zone particulièrement sensible aux conséquences du diabète.

Greffes de cellules ou de pancréas

Dans les cas les plus graves, on peut envisager une greffe.

  • La greffe des cellules qui sécrètent de l'insuline. On appelle cette technique « thérapie cellulaire du diabète ». Elle consiste à prélever, sur les pancréas de donneurs décédés, les tissus (les îlots de Langerhans) qui contiennent les cellules qui produisent l’insuline. On les injecte dans le foie des patients afin qu'elle assure de nouveau leur fonction, jusqu'à retrouver le niveau d’insuline d'un patient non diabétique. Selon un essai mené au CHU de Lille, dix ans après, un quart des patients qui ont bénéficié de cette thérapie cellulaire peuvent encore se passer d'injections d'insulines. Les autres voient disparaître les hypoglycémies sévères. Ce traitement est réservé aux cas de diabète instable ou avec hypoglycémies sévères, plutôt après 45 ans. Il n'est pas anodin, puisque comme pour toute greffe, un traitement immunosuppresseur lourd est nécessaire.
  • La greffe de pancréas est réservée aux cas extrêmes car c'est une opération très lourde. A noter que pour accompagner les personnes souffrant de diabète de type 1 ou 2, l'Assurance-Maladie met à disposition un service d'accompagnement en ligne, Sophia ,disponible sur leur site ameli.

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