Vrai/faux sur l’obésité

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Par Pauline Hervé

Temps de lecture estimé 4 minute(s)

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Selon une étude* présentée lors du Congrès européen contre l’obésité en 2018, un quart de la population mondiale pourrait être touché par l’obésité en 2045. Mais qu’est-ce que vraiment l’obésité? Quelles sont ses causes ? Comment la prévenir ? Peut-on en «guérir» ?

L’obésité ne cesse d’augmenter en France.

Faux. La prévalence de l’obésité en France, autrement dit la proportion de la population qu’elle touche, est estimée à 17 %, hommes et femmes confondus. Une étude menée en 2016 montre que, par rapport à 2006, ce pourcentage est resté stable. Quant au surpoids en général, il n’a pas bougé non plus avec 49 % des Français touchés.

L’obésité est une maladie.

Vrai. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’obésité comme le surpoids se définissent comme « une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé ». C’est l’indice de masse corporelle (IMC), un calcul qui met en rapport la taille et le poids de la personne, qui permet de définir s’il y a surpoids, obésité ou obésité morbide (qui met en danger grave).

L’obésité entraîne plus de risques de développer du diabète de type 2, des accidents cardiovasculaires, des apnées du sommeil, des difficultés respiratoires, des problèmes au niveau des articulations, et davantage de risques en cas d’intervention chirurgicale.

L’obésité est causée par une mauvaise alimentation.

Vrai et Faux. C’est vrai, mais en partie seulement. L’obésité résulte de facteurs multiples : une part d’hérédité (70 % des personnes obèses ont un parent au moins qui l’est aussi), une alimentation trop riche en aliments gras et sucrés, couplée à une vie quotidienne trop sédentaire. Des études sont actuellement menées pour mettre en lumière le rôle des dysfonctionnements de la flore intestinale dans la survenue de l’obésité. Enfin, le mode de vie contemporain, comme la publicité à destination des enfants, pour des sodas et aliments gras et sucrés, est également mis en cause dans certains pays.

N’importe quel régime peut aider à sortir de l’obésité.

Faux. Reprendre ou apprendre à avoir une alimentation équilibrée est une des bases pour prévenir et traiter l’obésité. Mais les régimes sont de faux amis ! Les docteurs Gérard Apfeldorfer, psychiatre, et Jean-Philippe Zermati, nutritionniste, fondateurs du G.R.O.S. (Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids) n’ont de cesse de le clamer : les prétendus régimes miracles ne fonctionnent pas. Pire, en raison de « l’effet yo-yo » désormais prouvé médicalement, ces régimes occasionnent dans la plupart des cas une reprise de poids, parfois encore plus importante qu’avant le régime. Il est bien plus efficace de consulter un médecin spécialisé dans la nutrition ou les troubles de l’alimentation, pour apprendre à retrouver ses sensations de faim, de satiété, et avoir une alimentation simplement saine.

Il existe des médicaments pour soigner l’obésité.

Vrai. En France, une molécule existe sur le marché (sur prescription médicale) avec une indication de lutte contre l’obésité : c’est l’Orlistat. Ce médicament vise une perte de poids, en bloquant partiellement l’absorption des graisses par l’intestin, et ne doit être utilisé qu’en association avec une alimentation équilibrée et de l’activité physique. Néanmoins, il présente des effets indésirables importants. Et, rappelle le G.R.O.S, « aucune molécule ne résout magiquement toutes les difficultés de la vie, et les problèmes auxquels les personnes en difficulté avec leur poids et leur comportement alimentaire sont confrontées. »

Le traitement chirurgical de l’obésité est léger.

Faux. Dans les cas d’obésité morbide, qui présente de grands dangers pour la santé de la personne, on peut proposer une chirurgie bariatrique. Il en existe deux sortes : la pose d’un anneau gastrique, qui oblige la personne à manger en petites quantités et à réduire son apport alimentaire, ou le « bypass », une réduction du volume de l’estomac par un « court-circuit » vers l’intestin. Toutes deux sont des opérations lourdes, qui nécessitent un suivi très sérieux par la suite et un changement drastique de mode alimentaire.

(*) Étude menée par des chercheurs britanniques et danois spécialisés dans le diabète, et présentée par le dr Alan Moses.

Pour en savoir plus :

Organisation mondiale de la santé : page de définition et d’informations sur l’obésité.

Dossier d’information de l’Inserm sur l’obésité.

Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids ( G.R.O.S.) : cette association regroupe à la fois des personnes qui souffrent de surpoids, et des médecins et soignants qui prennent en charge les problématiques liées au surpoids et à l’obésité. Elle propose des rencontres dans toute la France et un annuaire des praticiens qui en sont membres (et donc opposés à la mode des régimes).

Collectif national des associations d’obèses (CNAO) : ce collectif rassemble des associations dans toute la France, qui organisent notamment des groupes de rencontre et de parole.

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