La Fabrique Spinoza est un think tank du bonheur citoyen. Sa mission : remettre le bonheur au cœur du débat public. Pilote « Bonheur et Santé » et experte en vitalité au travail de La Fabrique Spinoza, Estelle Becuwe décrypte pour nous les conditions du bonheur au travail.
Estelle Becuwe : Les travaux scientifiques de La Fabrique Spinoza ont identifié douze paramètres qui conditionnent le bonheur au travail. Il y a les conditions de travail, le style managérial, l’organisation du travail, la gouvernance, les relations sociales, la rémunération et les avantages, la nature du travail, la relation au temps, la relation à la vie privée, l’éthique et les valeurs de l’organisation, les possibilités de formation et les perspectives et enfin la sécurité de l’emploi. Établir un diagnostic du bonheur au travail nécessite d’évaluer chacun de ces paramètres, afin d’agir sur ceux qui peuvent renforcer l’épanouissement professionnel.
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Son rôle ? Contribuer au bonheur des collaborateurs de son entreprise.
E.B. : L’entreprise a indéniablement sa part de responsabilité dans le bien-être de ses salariés. Mais ces derniers sont en mesure de faire des choix pour s’épanouir et se sentir le mieux possible au sein d’une organisation. Ensuite, chacun peut décider d’être porteur de bonheur en interne. C’est ce que La Fabrique Spinoza appelle les « passeurs de bonheur au travail ». Ils ont pour mission d’encourager les bonnes pratiques au sein de leur entreprise.
Si la tâche leur paraît immense, ils peuvent se contenter d’agir dans leur environnement de travail immédiat et espérer donner envie à l’ensemble de l’entreprise d’en faire autant. La Fabrique Spinoza les accompagne en favorisant le partage d’expériences, en proposant des formations et en facilitant l’accès à des personnalités et des experts.
E.B. : La santé économique de l’entreprise et la force de l’habitude. Une entreprise qui fait face à des difficultés de trésorerie aura plus à cœur de remplir son carnet de commandes que de s’investir dans le bien-être de ses salariés. Même si les deux sont pourtant liés. En outre, en France, on a encore du mal à mettre le bonheur au cœur du travail.
La Fabrique Spinoza a organisé la première université du bonheur au travail en 2015, la deuxième en juillet 2017. Elle a aussi créé un indicateur trimestriel du bonheur des Français (sorte de PIB du bonheur en France), fondé sur près de 50 critères (logement, santé, famille, environnement, confiance…).