Burn-out, comment s’en sortir ?

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Par Isabelle Blin

Temps de lecture estimé 3 minute(s)

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© Poike / iStockphotos

Que ce soit à la maison ou au travail, lorsque l’on se sent débordé(e) en permanence, épuisé(e) physiquement et psychologiquement, il faut réagir sans attendre.

« Il a fallu que je sois au fond du trou pour accepter, se souvient Cédric. Je ne vivais plus que pour mon boulot, mais je n’en éprouvais plus aucun plaisir. » Insidieusement, au fil des jours, s’installe le burn-out qui traduit cet état d’immense fatigue associé à une profonde culpabilité de ne plus y arriver.

Oser en parler

S’il n’y a pas de recette miracle pour sortir du burn-out, reconnaître son épuisement et en parler autour de soi est essentiel. Il n’y a pas de honte à avoir, tout le monde peut « craquer » un jour ou l’autre, personne n’est à l’abri. Alors, n’hésitez pas à demander de l’aide à votre conjoint, à vos proches, vos collègues, prenez rendez-vous avec votre supérieur hiérarchique, avec un délégué du CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail). « Tout employeur, public ou privé, a l’obligation de protéger la santé de ses employés. Pour prévenir ce syndrome d’épuisement professionnel, il devient nécessaire de le reconnaître en maladie professionnelle », rappelle le Pr Michel Debout, psychiatre et spécialiste des risques psycho-sociaux. Que vous souffriez de burn-out parental ou professionnel, ce n’est qu’en mettant des mots sur votre malaise, en dressant un état des lieux de votre situation, que vous pourrez ensuite chercher ensemble des solutions.

Un accompagnement nécessaire

Si vous sentez que ce grand « ras-le-bol » monte en vous, consultez un professionnel de santé avec qui vous pourrez parler librement sans jugement, ni tabou : médecin généraliste, médecin du travail, psychiatre ou psychologue « formé aux thérapies cognitives et comportementales, conseille Anne Bacus, psychologue clinicienne. Il va vous aider à identifier vos ressources personnelles et à les développer, vous donner des outils pour mieux vous organiser, prendre les bonnes décisions. » Il existe aussi des consultations « Souffrance et travail » et des associations de soutien et d’échanges (Association France Burn-out, Association France Prévention…) qui peuvent vous conseiller et vous apporter une aide précieuse. Dans certains cas, la prescription d’antidépresseurs, d’anxiolytiques ou/et un arrêt de travail seront nécessaires pour aider la personne à affronter cette situation, parallèlement à une prise en charge psychologique.

Faites-en une chance

Bien sûr, vous n’allez pas bouleverser toute votre vie d’un coup de baguette magique, mais cette « pause forcée » peut et doit être l’occasion de redéfinir vos priorités : pourquoi avez-vous tant besoin de vous investir « corps et âme » ? Quelle place offrez-vous à vos proches, votre famille ? Pourquoi ne savez-vous pas dire non ? En fonction de ses réponses, chacun trouvera ses propres solutions qui lui permettront un meilleur épanouissement personnel, garde-fou le plus efficace contre le burn-out. C’est aussi l’occasion d’identifier vos sources de stress et d’apprendre à mieux les gérer, que ce soit par une activité physique régulière, des méthodes de relaxation comme le yoga, la sophrologie ou la méditation ou tout autre activité qui procure détente et bien-être.

À l’intérieur même de l’entreprise votre expérience peut susciter une réflexion collective sur l’organisation du travail : n’a-t-on pas trop d’exigences ? Respecte-t-on le repos de chacun ? Assure-t-on les remplacements correctement pour que la charge de travail de l’absent ne retombe pas sur ses collègues, etc. ? Votre burn-out peut ainsi contribuer à une remise en question du management et à instaurer au travail, un climat plus respectueux de la personne. Et si ce n’est pas le cas, enrichi par cette expérience, vous aurez plus d’atouts pour décrocher un nouveau travail.

Bien pris en charge et surmonté, le burn-out permet en effet souvent de rebondir. À l’instar de Thierry Chavel, auteur de Je peux guérir, qui affirme « On devrait dire reborn plutôt que burn-out tant je me sens renaître à la liberté. Le burn-out m’a fait l’effet d’une érosion qui aurait enlevé tous les faux-semblants et je me sens 100 fois mieux maintenant. » Aujourd’hui guéri, ce coach en développement personnel refuse désormais plus facilement certaines obligations professionnelles (conférences, réunions, déjeuners…) et accorde davantage de temps à ses proches.

En savoir plus

Le burn out, Philippe Zawieja, psychosociologue, collection Que sais-je, éditions PUF

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