Cancer et travail : quels accompagnements pendant et après la maladie ?

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Par Violaine Chatal (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

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Avec un cancer, il est parfois difficile de concilier traitement contre la maladie et activité professionnelle. Comment annoncer la nouvelle à son employeur ? Quels sont les dispositifs d’aide lors du retour au travail ?

Une personne sur trois perd ou quitte son emploi dans les deux ans après avoir appris qu’elle avait un cancer, selon la Ligue contre le Cancer. L’annonce de la maladie dans le cadre professionnel reste, en effet, un moment compliqué. Sachez que vous n’êtes pas obligé d’informer votre employeur que vous souffrez d’un cancer. Néanmoins, si votre environnement le permet, il est préférable de révéler votre maladie car les traitements fatiguent et vous pouvez être amené à vous absenter régulièrement pour des examens et ces absences peuvent susciter l’incompréhension. La plupart des personnes atteintes d’un cancer prennent un arrêt maladie pour suivre leur traitement sereinement. Mais si vous le souhaitez, vous pouvez continuer à travailler. N’hésitez pas à solliciter le médecin du travail qui pourra proposer des aménagements de votre poste de travail. Il vous aidera à continuer votre activité professionnelle tout en préservant votre capital santé et est tenu au secret professionnel.

Préparer son retour au travail

La reprise du travail après la fin des traitements doit aussi se préparer. Ce n’est pas toujours le cas. 54 % des salariés ayant eu un cancer n’ont pas eu de visite de pré-reprise avant leur retour au travail, selon l’étude « Cancer et travail » menée par le centre Léon Bérard et l’association Entreprise et Cancer, et soutenue par l’Agefiph. Pourtant, avant la reprise de l’activité professionnelle, il ne faut pas nier la fatigue ou surestimer ses capacités.
Il existe de nombreux dispositifs d’accompagnement pour les personnes qui ont vaincu un cancer. Outre la visite de pré-reprise, un mi-temps ou un temps partiel thérapeutique peuvent vous permettre de reprendre votre emploi en douceur. Ils nécessitent une prescription médicale rédigée par le médecin traitant ou l’oncologue, l’accord de principe de l’employeur et un accord du médecin conseil de la Sécurité sociale.

Les dispositifs de soutien

Autres solutions, les horaires décalés peuvent vous permettre de vous remettre dans le bain sans vous fatiguer inutilement. Le médecin du travail peut demander que votre poste soit aménagé afin de vous permettre de remplir vos missions tout en étant protégé. Vous pouvez aussi demander un accompagnement durant les premiers mois. Dans certains services médicaux du travail, les infirmières peuvent vous donner des conseils et un service social du travail est proposé dans les établissements de plus de 250 salariés. N’hésitez pas non plus à échanger, avec votre supérieur hiérarchique, sur les horaires et l’allègement éventuel de la charge de travail. Le service des ressources humaines peut au besoin évoquer avec vous un éventuel changement de poste.
Enfin, sachez que les personnes ayant eu un cancer peuvent prétendre au statut RQTH (Reconnaissance Qualité Travailleur Handicapé).Ce statut facilite les aménagements de poste nécessaires à une réinsertion en adéquation avec l’état de santé et permet de bénéficier d’aides spécifiques pour suivre une formation professionnelle.

La visite de pré-reprise, une étape capitale

La visite de pré-reprise avec le médecin du travail, au cours de l’arrêt de travail, est un dispositif légal destiné à faciliter le retour professionnel. Depuis juillet 2012, elle doit être organisée par le médecin du travail à la demande du salarié, de son médecin traitant ou du médecin conseil de la Sécurité sociale dans le cadre d’un arrêt de travail de plus de trois mois. Pour un arrêt inférieur à trois mois, elle peut être demandée par le salarié directement auprès du médecin du travail. Essentielle, cette visite a pour objectif de favoriser le maintien dans l’emploi. Lors de cet échange, le médecin du travail aborde les modalités de la reprise en se basant sur l’état de santé du salarié et sur le poste de travail. Ensuite, il émet des recommandations qui sont transmises à l’employeur.

 

Par Violaine Chatal (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

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