Retravailler après un cancer

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Après la phase aiguë de la maladie et l'arrêt des traitements, la question de la reprise du travail se pose. Comment l’appréhender au mieux ?

homme atteint d'un cancer

Les trois étapes clés du retour à l’emploi

Après un cancer, le parcours du retour à l’emploi est jalonné de plusieurs moments importants. Première étape : décider de retravailler. « C’est la personne qui a subi le cancer qui est à même d’appréhender le moment le plus opportun », estime Agnès Lecas, déléguée aux actions pour les personnes malades à la Ligue contre le cancer. Pour autant, certaines personnes n’ont pas conscience des éventuels handicaps invisibles consécutifs à la maladie. D’autres minimisent la fatigue liée aux traitements, qui peut durer longtemps.

Reprendre trop tôt augmente les risques de devoir à nouveau être arrêté. Une situation qui peut donner – injustement – à la personne le sentiment qu’elle n’est finalement pas capable de reprendre le travail… Attendre d’être vraiment prêt est souvent plus difficile pour les artisans, les indépendants ou les auto-entrepreneurs.

Le retour à l’emploi est une période privilégiée, en tout cas, pour s’interroger sur ses envies, son projet professionnel, en lien ou pas avec l’ancien travail, et sur son rapport au travail. « Le temps de la convalescence est très important pour travailler sur l’acceptation des nouvelles contraintes physiques, des solutions pour gérer la fatigue ou les éventuels problèmes cognitifs », remarque Marie-Hélène Godinot, chargée de projet sur la réinsertion professionnelle au comité des Yvelines de la Ligue contre le cancer. De nombreux dispositifs et services peuvent aider les personnes concernées.

Aménager son temps de travail

La deuxième étape-clé consiste à aller consulter le médecin du travail lors d’une visite de pré-reprise. Cette visite, non obligatoire, s’adresse aux salariés qui ont arrêté de travailler plus de trois mois. Ce sont eux qui la sollicitent. Pour Agnès Lecas, cette visite « permet d’amorcer un dialogue sur le projet de retour à l’emploi » et sur ses modalités pratiques.

Le médecin du travail apporte un regard neutre sur le bien fondé de cette reprise. Il va envisager toutes les possibilités : attendre encore un peu, reprendre à plein temps ou avec un aménagement de poste ou de temps de travail. Au moins pendant une certaine période. Si c’est l’option qui est retenue, le médecin du travail entrera en contact avec l’entreprise, pour organiser ces aménagements avant que la personne revienne. Il contactera aussi le médecin traitant, qui prescrira le temps partiel thérapeutique. Le télétravail peut aussi être envisagé.

Les aménagements de poste et de temps de travail sont plus faciles à mettre en place dans les grandes entreprises que dans les petites. Les premières disposent parfois d’une « mission handicap », d’un médecin et d’une infirmière du travail sur place. Les secondes n’ont pas ces moyens et encore moins de marge de manœuvre.

Une visite de reprise

Il sera plus facile de proposer un poste adapté dans une entreprise où les emplois sont variés que dans une TPE de trois salariés. Or si une adaptation de poste nécessaire n’est pas possible, le licenciement pour inaptitude peut être envisagé.

Troisième étape du retour à l’emploi, la visite de reprise, obligatoire après un arrêt de plus de trois mois, doit avoir lieu dans les huit jours suivant la reprise du travail. Le médecin du travail évoquera les adaptations de poste ou de temps de travail si cela n’a pas été fait en « pré-reprise ». Il déterminera aussi l’aptitude ou l’inaptitude du salarié à reprendre son emploi.

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  • Géraldine Langlois
  • Crédit photo : PeopleImages/Istock

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