Les personnes qui ont vécu l’expérience du cancer et souhaitent reprendre le travail peuvent bénéficier de plusieurs services et dispositifs d’accompagnement.
Les Caisses (régionales) d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) proposent à tous les salariés dépendant du régime général en arrêt de travail depuis trois mois de rencontrer une de leurs assistantes sociales. « Cela permet aux personnes de se projeter dans la reprise du travail, explique Sylvie Gillet, cadre en charge de la mission Prévention de la désinsertion professionnelle à la Carsat Nord-Picardie. Pour certains, c’est trop tôt mais ils savent ainsi vers qui se tourner quand ils seront prêts à l’envisager. »
Les rencontres se déroulent lors de réunions collectives ou de rendez-vous individuels au domicile des personnes ou dans des lieux de consultation sociale (mairie, centre social). Elles visent à explorer l’ensemble de leurs droits, à faire le point sur leurs démarches et à évaluer leur rapport au travail et leurs perspectives professionnelles. Si nécessaire, l’accompagnement peut se poursuivre sur plusieurs entretiens.
Le RSI et la MSA proposent aussi un dispositif de maintien dans l’emploi pour leurs assurés indépendants et agriculteurs.
Certaines Carsat ont noué des partenariats avec la Ligue contre le cancer pour lutter contre la désinsertion sociale. Elles proposent ensemble des séries d’ateliers collectifs sur le retour à l’emploi. Ces ateliers réunissent des travailleurs sociaux, des « experts » (médecin du travail, DRH, inspecteur du travail) et des « témoins » qui ont vécu le retour à l’emploi après un long arrêt et partagent leur expérience.
Par ailleurs, les comités départementaux de la Ligue offrent partout un accompagnement au retour à l’emploi. Dans celui des Yvelines, Marie-Hélène Godinot, chargée de projet en réinsertion professionnelle, propose un coaching individuel et co-anime des ateliers de retour à l’emploi avec des assistantes sociales.
« L’enjeu, explique-t-elle, c’est d’aider les gens à reprendre le travail en douceur », qu’ils souhaitent revenir à leur poste, changer d’emploi ou entreprendre une recherche d’emploi. Elle les accompagne dans leur cheminement, leurs questionnements. Elle leur propose des outils, des thèmes de réflexion et les informe sur leurs droits. D’autres ateliers sont aussi organisés une fois par mois sur des thèmes variés : « mon cancer j’en parle ou pas ? », « gérer sa fatigue », « booster sa recherche d’emploi par les réseaux sociaux », etc.
Pour les personnes qui préfèrent s’en remettre à internet, Anne-Sophie Tuszynski, consultante en développement des entreprises, a créé le site web www.alloalex.com. « Une sorte d’accompagnant personnel », commente-t-elle. Il propose d’une part une réflexion guidée adaptée à plusieurs profils professionnels. L’objectif : permettre aux personnes de se questionner sur leurs envies ou leur façon de communiquer sur la maladie dans le monde professionnel. Ce qui les aide aussi à prendre conscience de la façon dont leurs collègues ou leurs supérieurs vivent leur retour. Le site offre d’autre part un carnet d’adresses utiles, un espace de partage de « trucs et astuces » et un espace de sauvegarde des documents importants.
Une sorte d’écho pratique au livre qu’Anne-Sophie Tuszynski a écrit après son expérience de la maladie*. La consultante a aussi créé une hotline gratuite. Les ex-malades qui se posent des questions sur la reprise du travail après un cancer peuvent ainsi appeler « Alex » (0800 400 310), une ancienne malade formée au sujet.
Pour aider les entreprises à mieux anticiper et gérer le retour de salariés après un cancer, le réseau de l’Association nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) et ses déclinaisons régionales (les Aract) sensibilisent les acteurs du monde professionnel. Ils proposent aussi aux entreprises un accompagnement sur le sujet.
*«Cancer, maladies et travail : pour améliorer la qualité de vie de tous les salariés» (février 2017)