Avec Soliha, un logement plus sûr pour bien vieillir chez soi

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Par Catherine Chausseray (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

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À l’âge de la retraite, il est enfin temps de penser à soi et d’aménager son domicile afin de profiter le plus longtemps possible d’un environnement pratique et sécurisé. L’association Solidaires pour l’habitat (Soliha) conseille les seniors dans l’adaptation de leur habitat et le financement des travaux.

Une baignoire à enjamber, des escaliers trop raides et mal éclairés, ou encore des placards inaccessibles : ces petits inconvénients peuvent devenir problématiques, voire dangereux, lorsque l’on vieillit. Mieux vaut donc anticiper les difficultés et engager des travaux suffisamment tôt pour profiter de son chez-soi le plus longtemps possible. Mais pas question de se fier à n’importe quelle entreprise, car, dans ce domaine, beaucoup s’improvisent experts. Alors, pour éviter les mauvaises surprises, l’association Solidaires pour l’habitat (Soliha) garantit aux seniors, jeunes retraités ou plus de 75 ans, un accompagnement dans leurs démarches en vue d’améliorer l’accessibilité de leur logement. « Soliha ne fait pas de démarchage, ce sont les personnes qui viennent à nous, explique Éric Malevergne, chargé de mission à la fédération Soliha. Nous tenons pour cela des permanences dans les mairies ou dans des locaux mis à disposition par les mairies. Nous sommes référencés par toutes les caisses de retraite avec qui nous avons un partenariat. »

De l’évaluation du projet jusqu’à la réception des travaux

« Présente partout en France et en outre-mer, Soliha évalue chaque demande, assure-t-il. Un technicien et/ou un ergothérapeute se rend au domicile pour faire un diagnostic complet des besoins et conseiller sur les aménagements nécessaires. Les devis sont ensuite étudiés afin de vérifier que les coûts sont raisonnables et les travaux conformes. La mobilisation des financements, le plus souvent sous la forme de subventions, est effectuée par un conseiller habitat dans le cadre d’un plan de financement. Celui-ci a pour objectif d’optimiser la prise en charge des travaux sans mettre en difficulté le ménage. » Une fois les travaux finis, l’association contrôle leur réalisation ; elle peut même intervenir en cas de litige. Les frais de dossier demandés par l’association ne varient pas, que les travaux coûtent 3 000 ou 15 000 euros.

Conseillé par un ergothérapeute

Quel que soit l’âge, engager des travaux dans son domicile effraie toujours un peu et amène à s’interroger : combien cela va-t-il coûter ? Le chantier ne risque-t-il pas de s’éterniser ? À qui faire appel ? Lorsque l’on vieillit et que l’on se sent isolé, cela peut même sembler insurmontable. C’est la raison pour laquelle il est important de « comprendre les facteurs de résistance, souligne Julie Frangeul, ergothérapeute chez Soliha Paris Hauts-de-Seine Val-d’Oise, car iI faut savoir lier l’expertise technique avec l’approche humaine, prendre le temps de l’écoute et valider les points importants du projet. » Quand elle arrive au domicile, elle demande à la personne de réexpliquer sa demande initiale. « On regarde tout, au-delà des travaux. Je la questionne sur ses habitudes de vie, ses difficultés, ses problèmes de santé et les répercussions que cela peut avoir sur son quotidien. Le but est de lui proposer des solutions multiples, que ce soient des travaux, des accessoires, des changements dans ses habitudes de vie, ou des aides humaines pour lui permettre de rester chez elle dans les meilleures conditions. »

Des actions de prévention

La spécialiste, qui rencontre des seniors âgés de 75 ans en moyenne, des propriétaires mais aussi des locataires du parc privé, voire des bailleurs sociaux, insiste sur l’importance de la prévention. « Souvent, ce sont des personnes qui ont déjà chuté mais qui en ont minimisé l’impact », témoigne-t-elle. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Soliha a mis au point des dispositifs de sensibilisation : des logements témoins nomades, des ateliers « Bien chez soi » en partenariat avec la Mutualité Française et les caisses de retraite, des Cafés des aidants, des participations à des forums, à la Semaine bleue, à des salons de l’habitat… Par divers canaux, l’association essaie de convaincre les seniors de la nécessité d’adapter leur logement pour favoriser leur autonomie le plus tôt possible, car « plus on intervient tard, plus il est difficile d’accepter le changement », insiste Julie Frangeul.

Soliha en chiffres

La fédération Soliha, premier opérateur au niveau national concernant l’habitat, représente 140 associations adhérentes. Elle compte 2 800 salariés (techniciens du bâti, conseillers habitat, ergothérapeutes) et 2 200 administrateurs bénévoles. En 2019, sur les 58 770 interventions d’accompagnement des ménages dans leurs projets de travaux pour améliorer leur habitat, 11 800 concernaient le maintien à domicile de personnes âgées.

Par Catherine Chausseray (ANPM-FRANCE MUTUALITÉ)

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