Logements étudiants : des solutions pour tous

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Par Émilie Gillet

Temps de lecture estimé 7 minute(s)

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© Gérard Monico / Mutualité Française

Mener des études supérieures oblige souvent à quitter le logement familial et à trouver une solution d’hébergement adaptée à son budget. Résidence universitaire, colocation... il existe de nombreuses possibilités.

Chaque rentrée ou presque, c’est la même galère pour les étudiants, il faut trouver un logement qui corresponde à son budget. Selon la situation de chacun et les solutions disponibles dans chaque ville, il existe pourtant de nombreuses possibilités. Mais avant de faire un choix, il faut connaître les avantages et les inconvénients de chacune d’entre elles.

Les résidences universitaires

C’est le mode de logement le plus recherché, car le moins cher : en moyenne 200 euros par mois pour une chambre standard de 9 m2, jusqu’à 400 euros pour un studio. Mais les places sont rares (il existe seulement 170 000 logements de ce type, et principalement dans les grandes villes universitaires). L’hébergement en cités U, géré par les Centres Régionaux des Œuvres Universitaires et Scolaires (CROUS) ne représente que 11 % du mode d’hébergement des étudiants*. En théorie, ces logements sont accessibles à tous, mais les places sont attribuées en priorité aux boursiers et aux étudiants éloignés de leur domicile familial.

Pour obtenir un logement en cité U, il faut déposer un dossier social étudiant (DES) auprès du CROUS de votre académie entre le 15 janvier et le 30 avril précédant votre rentrée étudiante.

* Source : « Enquête nationale : Conditions de vie des étudiants 2013 - Le logement étudiant » par l’Observatoire national de la Vie Étudiante (juillet 2014).

Les résidences universitaires privées

Parce que les cités U ne peuvent accueillir tous les étudiants, des résidences universitaires privées se sont développées depuis quelques années, gérées par des organismes privés. Il en existe environ soixante, implantées dans les grandes villes universitaires, qui proposent des chambres, des studios et même des deux pièces meublés.

Les lieux sont assez sécurisés, proches des facs et des écoles ainsi que des transports publics. Elles offrent souvent des services annexes (laverie, cafétéria, accès internet…). Les loyers sont équivalents à ceux d’une location dans le parc privé, des frais de dossier et une caution vous seront demandés à l’entrée.

La location

C’est le mode d’hébergement le plus fréquent, mais aussi le plus cher ! Surtout lorsqu’il s’agit de petites surfaces (attention tout de même, la superficie minimale prévue par la loi est de 9 m2). L’avantage c’est que vous êtes totalement libre de votre choix, l’inconvénient c’est que pour trouver un logement disponible dans le parc privé, c’est un véritable parcours du combattant car la demande est supérieure à l’offre, et les propriétaires redoublent d’exigences quant aux ressources financières du locataire et de ses garants. Si vous passez par une agence immobilière, des frais annexes peuvent s’ajouter. Attention aux arnaques, très nombreuses : n’achetez pas de « listes d’annonces » et ne payez rien avant la signature effective du bail.

La colocation

Disposer d’une chambre bien à soi, mais partager la cuisine, le salon et la salle de bain, et pourquoi pas ses préoccupations d’étudiant, c’est tentant lorsqu’on veut gagner en qualité de vie sans trop grignoter son budget. La colocation est une vraie alternative économique : proportionnellement, le mètre carré à louer est toujours moins cher lorsqu’il s’agit d’une grande surface, idem pour les charges.

Mais les exigences et les formalités peuvent à l’inverse être beaucoup plus compliquées que pour une location seul(e). Au-delà de deux colocataires, les propriétaires sont souvent réticents. Et la vie en communauté impose quelques règles de savoir-vivre. Soyez vigilant(e) aussi au sujet de la clause de solidarité : si l’un des colocataires ne paie pas, le propriétaire peut être en droit de réclamer la somme due aux autres colocataires…

Les maisons d’étudiants, les résidences Habitat Jeunes, les foyers de jeunes travailleurs

Les maisons (ou foyers) d’étudiants sont gérées par des associations, le plus souvent religieuses. Elles proposent des chambres simples ou doubles, réservées en très grande majorité aux filles. Le loyer y est modeste, et l’environnement plutôt studieux. Mais les places sont rares et le règlement intérieur très strict (donc propice au travail…).

Les résidences Habitat Jeunes et les foyers de jeunes travailleurs sont eux aussi gérés par des associations. Ils sont plutôt ouverts aux étudiants en alternance, en stage ou déjà salariés. Ils proposent des studios, des chambres, mais aussi des logements pour des couples. Moins chers que des logements dans le parc privé, ils imposent parfois une vie en communauté qui ne convient pas forcément à tout le monde.

Le logement au pair

La formule de jeune fille ou jeune homme au pair est en général du donnant-donnant : contre un logement sommaire (il s’agit parfois d’une chambre de bonne, c’est-à-dire à l’extérieur du logement de la famille) et éventuellement une modeste somme, vous devez vous occuper des enfants de cette famille une partie de la journée. Le plus souvent, il s’agit de les chercher à la sortie de l’école, de les aider à faire leurs devoirs, de leur donner le bain et le dîner, et une ou deux soirées de babysitting par semaine. Vous êtes logé(e), nourri(e) et blanchi(e). C’est souvent l’expérience d’un premier job.

L’inconvénient c’est que l’emploi du temps de vos études n’est pas toujours compatible avec les tâches que l’on vous octroie, et certaines familles en demandent parfois beaucoup.

La cohabitation avec un senior

Depuis quelques années, des initiatives de logement intergénérationnel se développent. C’est un peu comme l’expérience au pair, mais dans ce cas on peut attendre de vous que vous rendiez quelques services à la personne âgée qui vous héberge : faire ses courses, sortir les poubelles, éventuellement un peu de ménage ou de cuisine… Ou tout simplement, discuter et passer du temps avec elle.

Attention cependant, vous n’êtes pas auxiliaire de vie, ni aide-soignant(e), il faut donc prendre le temps de bien s’entendre sur ce que l’on attend de vous. Si vous êtes tenté(e) par l’expérience, privilégiez les logements intergénérationnels, organisés par des associations, qui s’engagent sur une charte de bonnes pratiques.

Les aides financières

Selon vos conditions de ressources, la Caisse d’Allocation Familiale (CAF) peut vous attribuer une aide personnalisée au logement (APL) si le logement est conventionné, ou une allocation de logement social (ALS) afin de financer tout ou partie de vos loyers et de vos charges locatives. Attention, ces aides ne sont pas rétroactives, mieux vaut donc déposer son dossier dès la signature du bail. Pour en bénéficier, le logement ne doit pas appartenir à quelqu’un de votre famille, et c’est à vous, étudiant, de signer le contrat de location (et non à vos parents).

À savoir : un étudiant qui bénéficie d’une aide au logement ne peut plus être fiscalement considéré comme un enfant à charge pour ses parents.

Par ailleurs, il existe des solutions pour financer le dépôt de garantie exigé à l’entrée d’un logement. L’avance loca-pass est un prêt à taux zéro, accordé par un organisme d’action logement. Quant à la Caution Logement Etudiant (CLé), c‘est une garantie de l'État, gérée par le CROUS, qui facilite l’accès à un logement aux étudiants dépourvus de garants personnels.

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