Vous avez déjà entendu parler des AMAP ? Un partenariat entre un producteur et des consommateurs. C’est ainsi que l’on pourrait définir les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne. Il y en aurait environ 2 000 en France* (voir l’annuaire). Elles regrouperaient 350 000 personnes au total (de la plus petite AMAP avec 20 familles à la plus grosse qui en compte plus de 200).
La première association pour le maintien d’une agriculture paysanne est née en 2001, à Ollioules dans le Var. Mais le concept est à l’origine japonais et remonte au milieu des années soixante. À l’époque, des mères de familles s’inquiètent de l’intensification des cultures au Japon et des conséquences sur l’alimentation de leurs enfants. Elles passent alors un contrat avec un agriculteur : elles achèteront sa production à l’avance s’il renonce à utiliser des produits chimiques. Les premières « teikei » (« collaboration » en japonais) voient ainsi le jour.
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On entend souvent que, pour bien manger, il vaut mieux privilégier les circuits courts. Oui, mais c’est quoi au juste ?
Une AMAP naît de ce partenariat direct (donc sans intermédiaire) entre un agriculteur et un groupe de consommateurs. Ces derniers s’engagent à acheter sa production sur une période donnée (une saison ou une année), à un prix équitable et en payant à l’avance. En échange, celui-ci fournit à une fréquence définie (chaque semaine, tous les quinze jours…) des paniers de produits de saison. Ils contiennent surtout des légumes et des fruits mais aussi souvent des œufs, de la viande, du fromage, et même des produits transformés comme des confitures ou des jus de fruits par exemple.
Pour les légumes, c’est l’agriculteur qui détermine le contenu des paniers. Celui-ci varie selon les saisons, le rythme de production et les rendements. Ils peuvent être plus ou moins garnis en fonction des conditions climatiques. La distribution se fait directement à la ferme ou dans un local proche du lieu de vie des consommateurs (notamment quand ils habitent en ville).
Pour fonctionner, les AMAP s’appuient sur une charte. Celle-ci précise que chaque association « soutient une agriculture respectueuse des hommes, de l’environnement et de l’animal, en référence aux fondamentaux de l’agriculture biologique ». Pour autant, les fermes en AMAP n’ont pas l’obligation de disposer d’une certification « bio ». Même si, dans les faits, la plupart ont le label AB (agriculture biologique) ou Nature et Progrès. Certaines sont aussi en cours de conversion vers le bio. Le fait d’être en AMAP peut les aider dans cette démarche, en leur garantissant des revenus stables.
Pouvoir vendre sa production à l’avance, c’est bien le principal avantage pour un agriculteur engagé dans une AMAP. Cela lui procure une sécurité financière. Le prix du panier, identique sur la période du contrat, ne fluctue pas en fonction du marché. Équitable, il est établi de façon à pouvoir couvrir ses frais et à lui dégager une marge suffisante pour vivre. Par ailleurs, l’exploitant peut avoir une relation directe avec les personnes qui vont consommer ses produits, échanger avec elles. Un lien social plus difficile à tisser dans le circuit classique de distribution.
Pour les consommateurs, c’est la garantie de manger des produits frais et de saison et de connaître leur origine. La plupart des AMAP permettent aussi de découvrir des fruits et légumes oubliés. Mais pour les familles, la démarche est souvent militante. À la volonté de manger mieux s’ajoute celle de soutenir une agriculture de proximité, respectueuse de l’environnement.
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Le saviez-vous ? On ne trouve pas des « circuits courts » que dans l’alimentation. Mais où alors ?
* Selon le dernier recensement du Mouvement inter-régional des AMAP (Miramap), datant de 2015. Le nombre d’AMAP a augmenté ces dernières années, passant de 1 500 en 2011 à 2 000 en 2015.
La naissance des AMAP, au début des années 2000, est venue compléter d’autres formes de circuits courts alimentaires de proximité qui existaient déjà. Comme la vente directe à la ferme ou sur les marchés. Depuis, d’autres ont vu le jour. Les « drive fermiers » ou le réseau de La Ruche qui dit oui, par exemple, permettent aux particuliers de commander sur internet les produits de leur choix, vendus par des producteurs locaux. Ils viennent ensuite les chercher dans un point de retrait près de chez eux. À la différence des AMAP, il n’y a pas d’obligation de commander ni de payer les produits à l’avance. Les revenus des exploitants ne sont pas donc pas garantis.
Autre formule : les magasins de producteurs. Ils regroupent plusieurs agriculteurs dans un même point de vente. Ces derniers ne peuvent y proposer que des produits issus de leur propre ferme. Il en existe plusieurs en France. Fin 2016, une trentaine de producteurs ont par exemple racheté un supermarché à Colmar, dans le Haut-Rhin.
Aujourd’hui, un producteur sur cinq vendrait en circuit court selon le ministère de l’Agriculture (voir d’autres exemples en région sur son site).