Du collaboratif solidaire, c’est possible

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Par Angélique Pineau-Hamaguchi

Temps de lecture estimé 2 minute(s)

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© Rawpixel Ltd / iStockphoto et Alain Bujak (portrait d’Hugues Sibille)

L’économie collaborative peut-elle être sociale et solidaire ? Le point avec Hugues Sibille, président du Labo de l'ESS*.

Il y a parfois une confusion entre consommation collaborative et économie sociale et solidaire. Elles ne sont pourtant pas similaires…

Hugues Sibille : L’économie collaborative comprend non seulement la consommation collaborative (partage et échange de biens ou de services) mais aussi le pair-à-pair (production de biens communs, comme Wikipédia ou Linux), les modes de vie collaboratifs (coworking par exemple), le financement participatif (crowdfunding)… Toutefois, être un acteur de cette économie collaborative ne dit rien de la nature juridique de la structure qu’il y a derrière. Il peut tout à fait s’agir d’entreprises capitalistes classiques, comme Uber, Airbnb ou encore Blablacar. Celles-ci sont à but lucratif, leur objectif est bien de tirer profit de leur activité commerciale. C’est une logique tout à fait respectable, je ne la critique pas. Simplement, elle est différente de celle qui anime l’économie sociale et solidaire. Les entreprises de l’ESS (coopératives, mutuelles, associations, fondations et entreprises sociales) partagent des règles de fonctionnement et des valeurs qui reposent sur la solidarité, la démocratie et l’utilité sociale. Il est donc essentiel de ne pas les confondre.

Pour autant, il existe aussi des initiatives très positives dans cette nouvelle économie, qui innovent et créent de l’emploi ?

H.S. : C’est vrai. L’économie collaborative est une mutation considérable qui est en train de révolutionner de nombreuses sphères : la finance, la consommation, l’alimentation… Elle repose beaucoup sur de jeunes créateurs d’entreprises, sur des start-up, qui fourmillent d’idées. L’économie sociale et solidaire doit être au contact de cette économie émergente pour que ces nouveaux acteurs choisissent plutôt l’utilité sociale que le seul enrichissement, et rejoignent ainsi l’ESS.

Selon vous, l’ESS a donc tout intérêt à investir le champ de la consommation collaborative ?

H.S. : Elle doit en effet y entrer de plain-pied, notamment pour défendre une diversité économique et donner plus de choix aux consommateurs, aux citoyens. Un choix vers plus de solidarité, qui privilégie l’humain, doit lui aussi exister. On peut tout à fait concilier le meilleur de ces deux mondes : collaboratif et économie sociale et solidaire. D’ailleurs, l’économie collaborative est issue de mouvances citoyennes dont les racines sont communes à l’ESS. Circuits courts, finance participative citoyenne, savoir partagé, ou encore le troc, existaient déjà avant l’invention d’internet.

* Le Labo de l'ESS est un think tank dédié à l’économie sociale et solidaire.

Par Angélique Pineau-Hamaguchi

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