L’économie sociale et solidaire (ESS) se porte bien en France. Pour preuve, l’emploi y a progressé de 26 % entre 2010 et 2015, contre seulement 7 % dans l’ensemble du secteur privé. En 2015, la hausse a été de 0,4 %, soit deux fois plus que dans le reste du privé. C’est ce qu’indique le dernier bilan dressé par l’association Recherches & Solidarités.
L’économie sociale (entendue ici comme les associations, les coopératives, les mutuelles et les fondations uniquement*) compte 2,39 millions de salariés. Ils travaillent principalement dans le secteur associatif (77 % des emplois), présenté dans cette étude comme « la colonne vertébrale de l’économie sociale ». Les associations emploient d’ailleurs davantage de personnes que la construction ou les transports par exemple.
* La loi ESS du 31 juillet 2014 a intégré les sociétés commerciales d’utilité sociale dans l’économie sociale et solidaire, en plus de ses acteurs historiques (associations, coopératives, fondations et mutuelles).
L’ESS représente 1 emploi privé sur 8 (12,7 %) au niveau national, avec des différences notables selon les territoires. Le Limousin arrive en tête avec 17,3 %. La Basse-Normandie, le Poitou-Charentes, la Bretagne, le Languedoc-Roussillon, l’Auvergne et la Franche-Comté atteignent ou dépassent également les 16 %. En queue de peloton, on trouve l’île-de-France où l’économie sociale et solidaire ne représente que 8,7 % de l’emploi privé.
À l’échelle des départements, sept d’entre eux dépassent même les 20 % (soit 1 emploi sur 5 occupé par l’ESS). Il s’agit des Deux-Sèvres, de la Creuse et du Tarn (où les mutuelles et les fondations sont nombreuses) et de l’Aveyron, du Cantal, de la Haute-Loire et de la Lozère (où l’emploi associatif est important).
Crédit carte : Carte réalisée avec le logiciel libre QGIS, avec l’appui de l’association CartONG. Données ACOSS-URSSAF – MSA 2015. Traitement R&S.
Toutefois, si l’emploi en général progresse dans l’ESS, toutes ses composantes ne sont pas logées à la même enseigne. Certaines connaissent en effet davantage de difficultés. C’est le cas notamment des coopératives qui ont perdu plus de 2 500 salariés en un an, pour la plupart des coopératives agricoles. À l’inverse, les fondations en ont gagné près de 4 000 (+ 5 % en 2015 et même + 26 % entre 2010 et 2015). Une bonne santé liée essentiellement au développement des fondations d’entreprises.
Les mutuelles sont elles aussi un important pourvoyeur d’emplois. Le nombre de salariés y est en hausse constante depuis plusieurs années. Ainsi, 157 000 personnes travaillaient pour une mutuelle l’an dernier, dont plus des deux tiers dans une mutuelle de santé.