Aujourd’hui encore, après plus de quarante ans d’existence, il attire toujours la curiosité. Le Park Slope Food Coop de Brooklyn, à New York, n’est pas un supermarché comme les autres. C’est une coopérative, devenue au fil des ans une vraie institution. Tout le monde ne peut pas y faire ses courses. Il faut d’abord adhérer à la structure et acheter une part du capital. Ce qui permet d’en devenir copropriétaire et de participer à toutes les décisions la concernant, sur le principe « une personne = une voix ».
Une fois par mois, il faut aussi donner quelques heures de son temps pour assurer le bon fonctionnement du magasin : tenir la caisse, réceptionner les livraisons, ranger les produits dans les rayons, effectuer des tâches administratives… Un engagement bénévole qui permet de réduire les coûts et de vendre moins cher les produits (le plus souvent locaux et biologiques). Tout en rémunérant correctement les producteurs, car l’objectif n’est pas de faire des profits.
Deux Américains, installés à Paris, ont décidé d’importer en France ce modèle de magasin autogéré et à but non lucratif. « La Louve », premier supermarché coopératif et participatif du pays, a ainsi ouvert ses portes en novembre dans le 18e arrondissement et compte 5 000 coopérateurs (c’est plus de 16 000 pour celui de New York).
Quelle différence avec les coopératives de consommation ?
Les supermarchés coopératifs et participatifs ne sont pas sans rappeler les coopératives de consommation. Apparues au XIXe siècle, elles visent à se regrouper pour acheter en gros et donc payer moins cher. Avec une différence (notable) toutefois : l’obligation de mettre la main à la pâte. Dans ces nouveaux supermarchés, il faut travailler bénévolement pour avoir le droit d’y faire ses courses.
Devant un tel engouement, ils sont nombreux à vouloir en créer un dans leur ville. Pour consommer mieux, en dépensant moins, et faire partie d’une aventure collective. Certains ont déjà franchi le pas et monté leur propre supermarché à Montpellier, Lille ou Bayonne. Et une vingtaine d’autres sont actuellement en projet, comme à Nantes, Bordeaux, Nancy, Toulouse, Grenoble, Lyon, Orléans, Rennes… De là à penser que les citoyens ont envie de reprendre leur alimentation en main, il n’y a qu’un pas.
Où trouver ces supermarchés ?
Plusieurs supermarchés coopératifs et participatifs ont créé un site internet. Il donne la liste (non exhaustive, précisent-ils) des villes où des projets sont en cours, en France métropolitaine et en outre-mer. Elles sont également localisables sur une carte.