Un mois pour mieux connaître l’ESS et ses acteurs partout en France

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Par Alexandra Luthereau

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Novembre est le mois de l’économie sociale et solidaire avec des centaines de manifestations dans tous les territoires. À l’occasion de cette 12e édition, l’observatoire national de l’ESS publie sa première étude sur la conjoncture de l’emploi dans le secteur.

C’est parti ! Le mois de l’ESS, organisé par le conseil national des chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (CNCRESS), démarre ce 6 novembre dans toute la France.

Pour cette 12e édition, sont attendus pas moins de 2 200 événements dans les territoires, 4 prix nationaux et 18 prix régionaux pour mettre en avant des pratiques exemplaires à dupliquer. Le mois de l’ESS c’est aussi un Forum national de l’ESS et de l’innovation sociale les 6, 7 et 8 novembre à Niort pour ouvrir la manifestation. Et les Journées de l’économie autrement les 29 et 30 novembre à Lyon pour le clôturer.

Le programme est riche avec toute sorte de manifestations (portes ouvertes, conférences, ateliers, formations, rendez-vous festifs…), dans tous les secteurs d’activité où est présente l’ESS (services à la personne, action sociale et solidarité, culture, sport, insertion, développement durable, entrepreneuriat…).

« L’objectif est de promouvoir l’ESS en France », souligne Éric Forti, vice-président du CNCRESS. « Et de montrer ce qu’est l’ESS et sa place dans la vie quotidienne des salariés, des consommateurs, des citoyens », précise Jérôme Saddier, président d’ESS France. « L’ESS est au service des territoires, répond aux défis sociétaux que nous devons affronter comme la transition écologique », complète Marie-Martine Lips, présidente du CNCRESS, lors de la conférence de presse de lancement du Mois de l’ESS, le 4 novembre à Paris.

ESS, secteur résilient, créateur d’emplois durables

L’édition 2019 est marquée par une nouveauté. Cette année pour la première fois, une étude a été réalisée par l’Observatoire national de l’ESS - CNCRESS sur la conjoncture de l’emploi dans l’ESS entre 2010 et 2018, à partir des données issues de l’ACOSS-Ursaff.

Premier enseignement de cette étude : entre 2010 et 2018, l’ESS a créé 71 000 emplois, ce qui représente une croissance de 0,4 % par an en moyenne. Une hausse modeste mais continue, et ce malgré la crise de 2008. Les quatre secteurs les plus dynamiques sont l’hébergement pour personnes âgées, la petite enfance (crèches associatives), l’insertion par l’activité économique et les sports et loisirs. À noter également, qu’entre 2012 et 2016, la croissance en termes d’emploi dans l’ESS est plus forte que celle dans le secteur privé lucratif. « L’ESS est toujours aussi résiliente face aux crises et sait créer de l’emploi dans des périodes difficiles », commente Jérôme Saddier.

Les associations impactées par les politiques publiques de 2017

L’étude montre également un fléchissement en 2017 et 2018 avec une perte de 16 100 emplois, surtout dans l’aide à domicile, les sports et loisirs, l’art et le spectacle et l’hébergement-restauration. Cette baisse s’explique comme la conséquence des politiques publiques menées à partir de 2017. En effet, la réduction du nombre de contrats aidés entre 2016 et 2018, avec 324 131 contrats en moins, s’est traduite par une baisse de 150 000 emplois pour les associations. Les différentes réformes fiscales (hausse de la CSG, Impôt sur les grandes fortunes, le prélèvement à la source ou la suppression de la réserve parlementaire) expliquent la baisse des dons de moins 4,2 points. Enfin la réforme territoriale et la contraction des finances publiques peuvent avoir contribué à cette baisse du nombre d’emplois dans l’ESS, qui s’observe surtout dans les associations.

Au-delà de l’emploi, l’ESS apporte des services d’utilité sociale, notamment dans les quartiers prioritaires de la ville ou les territoires ruraux, là où l’initiative privée et les services publics sont absents ou peu présents. De ce fait, « la baisse des emplois dans ces associations signifie une baisse de l’offre de services aux populations dans les territoires les plus fragiles », s’inquiète Marie-Martine Lips.

Un tissu associatif toujours dynamique

Si certaines structures de l’ESS, comme les associations, peuvent subir les politiques publiques, avec la baisse des subventions, néanmoins, cela n’entame pas la vitalité du secteur, qui ne dépend pas de ces politiques. D’ailleurs, dans les associations, « la dynamique est toujours importante avec de nombreuses créations et l’augmentation du nombre de bénévoles », souligne Marie-Martine Lips. Une bonne nouvelle pour démarrer ce mois consacré à une économie qui contribue à l’intérêt général de la société.

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