La santé produit 8 % du total national des émissions de gaz à effet de serre*. Face à ce constat, 10 dirigeants d’entreprises et d’organisations du monde de la santé ont réfléchi à la manière de réduire l’impact écologique de leurs pratiques. De cette réflexion est née une tribune, intitulée « Nous ne le savons pas encore : la sobriété va nous permettre de vivre en meilleure santé » et publiée le 24 août 2022 sur le site du média La Tribune.
« A l’heure où la sobriété s’impose comme une priorité nationale, il est naturel de mettre en lien cet enjeu avec une composante essentielle de nos vies : la santé. Ce secteur en lui-même génère une empreinte carbone importante », soulignent les auteurs de la tribune.
A noter que cette tribune a été présentée lors des Universités d’été de l’économie de demain, le 30 août 2022 à Paris, dans le cadre d’un atelier intitulé « La sobriété au secours de la santé ? ».
Avec cette tribune, il s’agit avant tout de réfléchir à la manière d’intégrer « l’enjeu de la sobriété pour mieux prendre en compte la singularité de chaque personne avec une santé centrée sur la préservation du bien-être tout au long de la vie ».
Le but de la tribune n’est donc pas d’apporter une réponse tranchée concernant deux modèles souvent opposés : un premier, qui entrevoit la santé à travers des actes, et un second, passant plus par la prévention et l’accompagnement.
Pour atteindre l’objectif de sobriété, trois axes clés ont été identifiés :
« Notre santé n’est pas uniquement dépendante de notre patrimoine génétique : elle est étroitement liée à des facteurs environnementaux qui peuvent entraîner de nombreuses maladies chroniques », précisent les dirigeants signataires de la tribune.
Il est donc judicieux, selon eux, d’intégrer de nouvelles façons de se déplacer, de se nourrir, de travailler, de consommer plus « sobre », pour améliorer le bien-être à long terme.
Toutefois, ils estiment que ces changements ne peuvent pas uniquement relever de la responsabilité individuelle. La mise en place d’une action conjointe des pouvoirs publics et des acteurs associatifs et mutualistes s’impose.
Par ailleurs, pour répondre à cet enjeu de sobriété, « un rapprochement entre le secteur sanitaire (celui du soin), et le secteur de l’aide et de l’accompagnement (celui du prendre soin) » est nécessaire, soulignent les auteurs de la tribune.
« Le soin et le prendre soin doivent être désormais indissociables et pensés ensemble », ajoutent-ils. Le soin apporte au prendre soin, et inversement.
Enfin, « incarner cette dimension de sobriété au quotidien permettra également de redonner du sens à nos métiers », soulignent ces dirigeants du secteur de la santé. Ce qui implique de faire évoluer ses pratiques.
Mais ils estiment que cela ne pourra se faire sans une autonomie retrouvée des professionnels, confrontés au développement des normes et des procédures. « Car ce sont bien eux, sur le terrain, qui vont devoir s’adapter. »
*Selon le plan de transformation de l’économie française présenté par le Shift project en janvier 2022. Le Shift project est une association française et un laboratoire d’idées, créé en 2010, qui œuvre « en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone ».