Il est toujours possible de revendre les objets qui nous encombrent, sur un site internet dédié à l’occasion, dans un dépôt-vente ou un vide-greniers. Mais il existe un autre moyen de faire de la place chez soi : les donner. À un voisin, à des amis, ou encore à des associations et des entreprises de l’économie sociale et solidaire qui récupèrent vos objets pour les valoriser. Comment ? Soit en leur donnant une nouvelle jeunesse pour en faire profiter ceux qui n’ont pas les moyens de les acheter neufs, soit en les recyclant afin de créer des emplois.
Meubles, objets de décoration, électroménager, vêtements, jouets, vélos, outils de jardinage, de bricolage… Si ces différents objets ne vous servent plus, surtout ne les jetez pas à la poubelle, car ils peuvent encore être utiles.
Pensez aux associations de votre quartier et au centre communal d’action sociale, qui en ont peut-être besoin. Vous pouvez aussi les déposer dans l’un des 280 centres Emmaüs. Ou prendre contact avec le centre le plus proche de chez vous pour qu’il vienne les chercher gratuitement à votre domicile. Les objets sont triés puis, selon leur état, démantelés et envoyés dans les filières de recyclage, donnés ou vendus à bas prix. Le produit de la vente permet de faire vivre les compagnons accueillis dans les communautés Emmaüs, et de créer de l’emploi destiné aux personnes en insertion.
Autre possibilité : apporter vos objets dans une ressourcerie (encore appelée « recyclerie »). Il en existe près de 90 en France. Certaines peuvent se déplacer, en cas de gros volume à débarrasser. Comme Emmaüs, ces structures sans but lucratif revendent une partie de leur collecte (un tiers environ) directement dans leurs boutiques.
Vous souhaitez faire du vide dans vos armoires ? Des associations locales, dont certaines appartiennent à des réseaux nationaux comme le Secours populaire ou la Croix-Rouge française, acceptent les dons de vêtements et de chaussures. Des dons qui sont ensuite redistribués aux personnes auxquelles ces associations viennent en aide.
De son côté, le Relais, réseau d’entreprises solidaires, a fait de la récupération et de la valorisation textile sa spécialité. Avec plus de 85 000 tonnes collectées en 2011 : des vêtements et des chaussures, mais aussi du linge de maison et de la petite maroquinerie. Ses 13 000 containers sont installés en centre-ville ou dans des zones commerciales,sur le parking de certains immeubles,et parfois dans les déchetteries. Si vous avez plusieurs sacs à donner, le Relais peut aussi venir les chercher chez vous.
Dans certaines régions, des collectes en porte-à-porte sont également organisées. Au final, 90 % des vêtements sont recyclés : ceux qui ne sont pas revendus dans des friperies solidaires sont transformés en chiffons d’essuyage ou en isolant pour le bâtiment. Des activités qui ont été développées pour créer des emplois localement : 2 000 ont ainsi vu le jour, en France et en Afrique, depuis 1984.
Quid de vos livres en bon état ? Des associations comme Bibliothèques sans frontières peuvent être preneuses. Celle-ci les trie puis les envoie à des bibliothèques et des lieux culturels qu’elle a souvent contribué à créer, situés à l’étranger (Haïti, Cameroun…) ou en France, dans des centres d’accueil pour demandeurs d’asile ou sans domicile fixe.Vous pouvez déposer vos livres dans l’un de ses points de collecte (uniquement en région parisienne) et, si vous en avez beaucoup, l’association peut se déplacer à votre domicile.
Autre idée : les proposer à l’école, au centre de loisirs ou à la crèche de votre quartier. Les jouets et jeux de société de vos enfants, devenus grands, pourront aussi leur être utiles.
Plus insolite, il est également possible de donner votre voiture ou votre deux-roues. Au lieu de les laisser dormir dans votre garage, faites une bonne action en les cédant à l’association Les Autos du cœur (un don ouvrant droit à une réduction d’impôt). Une fois récupéré chez vous puis remis en état, votre véhicule bénéficiera à une personne en difficulté, qui en a besoin pour garder son emploi ou en trouver un.
Ces associations fonctionnent grâce à la mobilisation de leurs bénévoles. Aussi, si vous n’avez rien d’autre à offrir qu’un peu de votre temps, sachez que pour elles, c’est déjà beaucoup.
Gérée par la Mutualité française Anjou-Mayenne, l’entreprise adaptée Arceau Anjou recycle le matériel informatique (unités centrales, ordinateurs portables…). Celui-ci provient d’entreprises qui renouvellent leur parc. Les moins endommagés sont remis en état puis revendus à bas prix. Un moyen pour les personnes qui ont peu de ressources, comme pour les associations ou les écoles des alentours, de s’équiper sans se ruiner. Et un achat solidaire, puisque les salariés de l’entreprise sont handicapés.
Autres solutions pour ne pas jeter vos objets : les réparer ou les échanger. Des pratiques qui se développent en temps de crise. Des initiatives locales et des sites internet se créent pour apprendre à réparer soi-même. Quant au troc, s’il a toujours existé, avec internet il dépasse désormais le cercle de la famille et des amis.
Et si vous préférez vous rencontrer, discuter, vous pouvez opter pour les SEL (systèmes d’échanges locaux). L’avantage : vous n’êtes pas obligé de troquer un objet contre un autre du même type, car les échanges se font entre tous les membres, pas seulement entre deux personnes.