Environnement : comment vous avez changé vos habitudes

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Par Angélique Pineau-Hamaguchi

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Dans notre magazine de juin 2020, nous avions lancé un appel à témoignages sur l’environnement. Nous avions envie de savoir si vous aviez changé vos pratiques quotidiennes en faveur de la planète. Et vous avez été nombreux à nous faire part de vos nouvelles habitudes.

« Avez-vous changé vos pratiques en faveur de l’environnement dans votre vie quotidienne (zéro déchet, tri, compost…) ? Si oui, comment ? » Cet appel à témoignages a été publié dans le numéro 58 d’Essentiel Santé Magazine (juin 2020). Il avait pour but de savoir si vous, nos lecteurs, aviez modifié vos habitudes ces dernières années, en adoptant un mode de vie plus écoresponsable. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que vous avez été nombreux à nous répondre. Voici quelques-uns de vos récits.

Des économies sur la facture d’eau

Viviane

« Cela fait longtemps que je pratique le tri. Avec ma fille, nous apportons régulièrement tous les contenants en verre à la benne proche de chez nous. Les papiers, cartons, bouteilles de lait vont dans le sac de recyclage collecté toutes les semaines par les éboueurs.

Comme nous disposons d’un jardinet, nous avons commencé un compost, mais uniquement pour les fruits et légumes bios. Ceux issus de l’agriculture traditionnelle, je continue à les jeter dans la poubelle ordinaire.

Pour l’eau, je la récupère depuis des années. Par exemple, quand je lave des fruits ou des légumes, je le fais au-dessus d’une bassine et je transvide l’eau recueillie dans un seau. Quand le seau est plein, nous nous en servons pour les toilettes, ça économise une chasse d’eau ; idem pour l’eau chaude. Le matin, pour la douche, nous recueillons l’eau dans un seau jusqu’à ce qu’elle soit chaude et nous nous servons de l’eau pour mettre dans les toilettes. En plus, ça allège la facture ! »

Supprimer ce qui n’est pas indispensable

S.B. (la Réunion)

« Depuis plusieurs années, nous réduisons notre consommation de biens non indispensables pour vivre. Quand notre micro-onde, puis notre bouilloire, ensuite notre yaourtière… ont cessé de fonctionner, nous nous sommes posé la question de leur niveau d’utilité. La réponse fut simple. Nous avons également cessé d’utiliser des mouchoirs jetables, de l’essuie-tout, du coton démaquillant, des cotons-tiges, du papier aluminium, du film plastique. Nous avons réduit notre consommation de viande. Nous n’utilisons plus de sachets plastiques et préférons acheter auprès de nos boulangers, primeurs…

Nous avons la chance d’avoir près de chez nous un magasin où nous apportons nos contenants (boîtes, pots…) et nous profitons de notre jardin pour utiliser notre compost. Ce qui limite beaucoup nos déchets. Et nous circulons à vélo pour aller travailler et pour les petites courses quotidiennes. Nous sommes toujours aussi motivés. »

De l’occasion en toutes circonstances

Patrick (Val d’Oise)

« Ma femme et moi avons été assez tôt sensibilisés par l’environnement, le développement durable, l’écologie… Cela vient tout d’abord de notre éducation, puis de nos habitudes de vie, et enfin de la prise de conscience de réalités (réchauffement climatique, pollution, disparition de certaines espèces…). Je ne supporte pas la chaleur, alors je me rends aussi service à moi-même !

Notre démarche a été facilitée par nos habitudes donc. Mais cela recoupait aussi en partie nos milieux professionnels. Je suis urbaniste, et il m’a suffi de visiter un centre de tri des déchets pour être convaincu de cette nécessité. Les gens savent-ils vraiment que leurs ordures ménagères sont au mieux brûlées, sinon enterrées, voire finissent dans la nature ?

La première réflexion est celle de la vue d’ensemble : changer pour une voiture électrique, est-ce vraiment mieux si on considère que l’électricité est produite par des centrales brûlant du charbon venant de 5 000 km en bateau, et que produire une voiture électrique pollue plus que de rouler 200 000 km avec une essence Crit’Air 1 ?

Au-delà de la mode, le principe de l’occasion en toutes circonstances (Emmaüs, nourriture antigaspi en dates courtes, voiture…) peut être facilement appliqué. Ensuite, un constat s’impose : toute action pollue et va avoir une conséquence néfaste. Alors le plus simple est soit de ne pas la réaliser, soit d’en faire moins.

Nous avons donc commencé par des choses simples : lors de l’achat de la maison (ancien, pas neuf), le fait de pouvoir vivre sans voiture a été le premier critère. Concernant les déchets, notre communauté d’agglomération nous a entièrement financé un lombricomposteur qui présente tous les avantages : réduction des déchets, production d’engrais très puissant et, dans une certaine mesure, production de terreau.

Enfin, le développement durable est censé allier un développement respectueux de la nature, des Hommes, et économiquement viable. Donc plutôt que de manger absolument du bio (qui a traversé la terre en bateau puis en camion), mangeons plutôt une pomme produite dans notre département. Il est honorable de vouloir qu’un paysan africain soit rémunéré au juste prix pour son café, mais nous devrions commencer par veiller à ce que les agriculteurs français soient justement rémunérés.

Plutôt que de partir en vacances en avion à l’autre bout du monde, allons - même en voiture - dans des lieux beaucoup plus proches (combien de gens ne connaissent pas le centre-ville de la préfecture de leur département ?).

Enfin, concernant notre jardin, celui-ci n’est pas un parc à la Versailles mais nous n’utilisons aucun produit et essayons d’être autosuffisants sur certaines productions : pourquoi importer des herbes aromatiques cultivées dans des pays arides alors que le basilic pousse en jardinière et peut être conservé ? Même notre mobilier de jardin est en plastique recyclé ! »

Une nouvelle façon d’acheter

Valentine

« J'ai commencé par changer mon alimentation, en passant à une alimentation essentiellement bio et de plus en plus fait maison. En quelques mois, je me suis sentie beaucoup mieux au niveau digestif, au niveau de ma forme aussi. Et je me suis rendu compte que mes crises d'eczéma avaient presque entièrement disparu (je fais de l'eczéma depuis ma naissance).

Ensuite, j'ai grandement diminué ma consommation et mes achats d'objets en tout genre. J'ai changé ma façon d'acheter et j'ai appris à réparer et utiliser mes affaires d'une autre manière. Je me suis sentie particulièrement fière lorsque j'ai démonté, puis remonté une machine à pâtes trouvée dans un vide-greniers pour la nettoyer ou lorsque j'ai réparé le vélo de ma mère, qui avait traîné sur un balcon pendant 15 ans.

Enfin, il y a deux ans, j'ai passé deux mois complets à trier toutes mes affaires, que ce soient des vêtements, des livres ou d'autres objets, et à ne garder que l'essentiel, ceux que j'utilisais le plus et ceux qui avaient le plus de valeur sentimentale. Je me suis rendu compte à quel point on pouvait accumuler des choses, dont la grande majorité ne sert pas, et indirectement à quel point on impacte l'environnement par les matières premières prélevées, mais également la production de ces objets. Pour au final ne pas s'en servir. Aujourd'hui, je continue d'acheter très peu, juste l'essentiel et lorsque je le peux, en seconde main.

Je suis passée à une alimentation 100 % bio, en privilégiant le plus le fait maison et les produits de saison, y compris pour la viande, le poisson et le fromage. À ce propos, depuis un an, je travaille à réduire ma consommation de viande et de poisson. Pour le moment, j’essaie de ne plus en manger le soir.

Je travaille également à réduire ma quantité de déchets. Je faisais déjà un tri poussé dans mes corbeilles, mais aujourd'hui je tente de réduire grandement ma consommation de plastique. Et je profite d'avoir un balcon et des plantes en pot pour y mettre le plus possible de déchets végétaux de cuisine. Pour la suite, j'espère convaincre les copropriétaires de mon immeuble d'installer un composteur collectif dans le jardin de la résidence.

Et me concernant, je souhaiterais changer de banque pour une qui investit dans des projets favorables à l'environnement. »

Voiture électrique et peu de voyages en avion

Lisette

« Ma prise de conscience de l’impact des activités humaines sur l’environnement remonte à 45 ans, quand j’avais une vingtaine d’années. J’ai toujours essayé de limiter mon impact en consommant modérément, en triant les déchets, au fur et à mesure de la mise en place des procédures de tri sélectif, en ayant un composteur dans le jardin, en isolant au mieux ma maison, en pratiquant des activités sportives peu mécanisées (voile, randonnées à pied, à skis). En ville, je me déplace à vélo ou en bus chaque fois que possible.

Depuis deux ans, avec mon compagnon, nous avons décidé de passer à une vitesse supérieure : diminution de notre consommation de viande, pas d’avion sur les lignes intérieures (nous habitons à 1 h 10 de Paris en avion, 4 h 15 en train), un voyage lointain seulement tous les deux ans et nous attendons notre voiture électrique.

Nous habitons dans le Sud-Ouest, près du centre d’une ville de 100 000 habitants environ. »

Prendre soin de soi aussi

Anne

« Depuis que j’ai une pathologie de la glande thyroïde et que j’ai compris que certains produits étaient des perturbateurs endocriniens, j’ai changé beaucoup de choses dans ma vie quotidienne.

Je ne mange plus de viande, de gros poissons, des œufs ou des laitages. Je mange le plus possible bio et, grâce aux circuits courts et locaux, j’évite au maximum les emballages plastiques (je les refuse même dans les bars ou les restaurants !). J’ai toujours avec moi des sacs pour faire les courses et des sachets en tissu pour les denrées au détail. Et je réutilise les sachets papier ou plastique (je lave ces derniers pour les réutiliser plusieurs fois).

Je fabrique moi-même ma lessive, mon dentifrice. J’utilise beaucoup le vinaigre blanc et le bicarbonate de soude pour le nettoyage. J’achète du maquillage bio, du shampooing bio sous forme de savon et donc sans emballage. J’habite près du centre-ville et je me déplace beaucoup à vélo. Je nettoie ma voiture avec l’eau de pluie, de même pour arroser mes plantes. J’essaie d’inciter les personnes autour de moi à faire de même. Pendant le confinement, j’ai ramassé 4 sacs de déchets dans ma rue longue d’1 km environ, surtout du plastique et des mégots…

C’est peut-être triste d’en arriver là mais je m’y suis habituée et je ressens même du bonheur à faire tout cela pour protéger les animaux, qui sont aussi des êtres vivants, l’environnement et donc, ma santé et celle des autres. Prendre soin de l’environnement, c’est prendre soin de soi. »

De nombreux changements au quotidien

Sarah

« Nous avons beaucoup modifié notre mode de vie par souci de la protection de l'environnement :

  1. Nous sommes devenus végétariens (mes deux enfants) ou flexitariens (mon mari et moi). Nous n’achetons plus de viande, mais nous la mangeons chez des amis ou dans un restaurant, comme ça reste souvent assez difficile d'avoir un choix convenable en France. Nous achetons des produits laitiers biologiques.
  2. Nous n'achetons pas de fruits et légumes sous plastique. Je fais très attention aux emballages des autres produits et vais toujours privilégier ceux avec le moins d'emballage. Nous essayons d'acheter chez des producteurs locaux. Je n'achète pas de plats déjà cuisinés : je prépare tous les repas avec des produits frais.
  3. Grâce aux recyclages du verre, des emballages, à un composteur et à des poules, nous ne remplissons qu'un sac-poubelle par semaine (pour 4-5 personnes).
  4. J'ai essayé d'avoir une salle de bains sans plastique: pas totalement réussi ! J'achète des shampooings/déodorants solides et du savon au lieu du gel douche. Le dentifrice en poudre par contre n'est pas efficace ni bon, et très cher donc nous avons gardé le dentifrice en tube mais je suis toujours à la recherche des emballages en carton…
  5. Nous emballons des cadeaux avec du papier Kraft recyclé et recyclable au lieu d'emballage cadeau classique.
  6. Nous avons réduit nos voyages en avion. Nous restons en France et nous prenons la voiture. J'aimerais pouvoir privilégier le train mais ce n'est pas pratique pour des vacances loin de tout le monde.
  7. Je prends le vélo pour me rendre au travail. Mon mari travaille à la maison.
  8. Nous avons deux cochons d'Inde dans un enclos que je déplace quotidiennement pour "tondre" la pelouse devant la maison et les poules font le même travail derrière !
  9. Nous buvons de l'eau du robinet.

Nous essayons de notre mieux d'aider la planète, mais sommes très conscients que c’est dérisoire. Et nous sommes un peu (beaucoup) désespérés par le manque de volonté de la part des gouvernements du monde, des grandes sociétés de faire ce qu'il faut. »

Tendre vers le zéro déchet

Marie-Dominique (Alsace)

« À 66 ans, j'habite un petit appartement dans un village alsacien que j'ai acheté pour son poêle à bois qui est un mode de chauffage sain et économe. Je roule à vélo électrique pour mes déplacements courants et en voiture hybride afin de réduire mon impact carbone.

Je fais mes courses en bio chez un maraîcher pour favoriser la production locale et dans un magasin de vente en vrac où l'on apporte ses bocaux pour tendre au zéro déchet.

Dans cet esprit, je fabrique mes produits ménagers et je réutilise les sachets plastiques. Je répare, je me mets à la couture et j'évite les achats inutiles sur internet. Je cultive des légumes en bacs et mes déchets organiques vont dans un compost et un collecteur destiné à une usine de méthanisation.

Sur le plan de l'hygiène de vie, je fais attention à mon alimentation et je pratique des exercices physiques énergétiques pour être en harmonie avec mon environnement car je crois aux vertus de la prévention. Enfin, je suis engagée dans plusieurs associations de défense de l'environnement dont une est un centre de formation à l'agroécologie en Alsace.

Ce mode de vie m'apporte beaucoup de satisfaction car je sens que j'agis positivement autour de moi. »

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Par Angélique Pineau-Hamaguchi

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