Dans les Landes, une famille (presque) zéro déchet

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Par Angélique Pineau

Temps de lecture estimé 5 minute(s)

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© DR Thierry Souccar éditions

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Elle ne produit plus qu’un litre de déchets par an. Dans ses livres et sur son leur blog, la famille (presque) zéro déchet raconte son mode de vie « durable, sobre et heureux ».

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Jérémie Pichon et Bénédicte Moret, les heureux parents de la famille (presque) zéro déchet. Crédit : Thierry Souccar éditions.

Jérémie Pichon est militant associatif, Bénédicte Moret dessinatrice (plus connue sous le nom de « Bloutouf »). Depuis qu’ils se sont rencontrés, ils ont fait deux enfants. Et sorti deux livres. Ils racontent avec humour le destin de leur famille (presque) zéro déchet sur leur blog, qui a déjà attiré plus d’1,5 million de visiteurs. Ils animent aussi des conférences dans toute la France.

Depuis longtemps, cette famille installée à Hossegor, sur la côte landaise, est très préoccupée par l’avenir de la planète. Jérémie et Bénédicte ont d’ailleurs travaillé tous les deux pour des associations dédiées aux questions environnementales. Mais un jour, ils ont décidé d’aller plus loin. C’était en 2014.

« Ce jour-là, on a vidé notre poubelle dans le jardin et on a étalé tous nos déchets. On y a vu beaucoup d’emballages. On a pris conscience de tout ce que l’on produisait à notre échelle, alors même qu’on était des gens concernés, déjà impliqués. La première année, on est arrivé à un sac-poubelle de 20 litres par mois. Et puis, petit à petit, on s’est amélioré, en s’y mettant tous ensemble. »

Un pari réussi. D’ailleurs, ils ont remisé leur poubelle. Elle ne leur était plus utile. Et ils affichent fièrement sur leur blog leur bocal d’un litre. Un litre de déchets non recyclables en un an pour une famille de quatre personnes. Car leurs biodéchets sont compostés, les recyclables recyclés. Même s’ils n’ont presque plus d’emballages depuis qu’ils achètent la plupart de leur nourriture en vrac et se rendent dans les magasins avec leurs propres contenants.

 

La « sobriété volontaire » les rend heureux

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Un bocal d’un litre soit un an de déchets non recyclables pour cette famille. Crédit : DR.

Alors, que reste-t-il dans ce fameux bocal ? Ce que Jérémie et Bénédicte appellent les « impondérables ». Quelques bâtons de sucettes et emballages de bonbons des enfants, l’opercule du ketchup (bio évidemment) ou du sirop (bio lui aussi), des pansements, une plaquette de médicaments (non recyclable) et d’autres « merdouilles », souvent en plastique. Parfois, ces déchets viennent de l’extérieur. Des « cadeaux » gentiment offerts par un vendeur, un ami, et qu’il aurait été trop impoli de refuser ou alors ils ont tout simplement oublié de dire « non, merci ».

Pour Jérémie, il est donc possible d’aller vers ce qu’il appelle « la sobriété volontaire ». Et il ne regrette sa vie d’avant « pour rien au monde ». Il se dit plus heureux, estime avoir « tellement gagné » en qualité de vie.

« Avant, faire les courses au centre commercial, le samedi, c’était une vraie corvée. Désormais, on va au marché avec les enfants. On discute avec les commerçants. Ils nous parlent de leurs produits, nous les font goûter. On en profite pour boire un café avec les copains. On passe un bon moment en famille. Et on apprend à nos enfants à manger local, bio et de saison, à savoir reconnaître ce qui a du goût et ce qui est bon pour l’économie de notre région. »

 

30 % d’économies en réduisant leurs déchets

La première année, ils ont beaucoup vendu (des meubles, des vêtements…), ont cherché à se « désencombrer ». Et en plus de renoncer aux produits emballés, ils se sont mis à consommer avec davantage de mesure. Uniquement en fonction de leurs (vrais) besoins. Résultat : 30 % d’économies sur leur budget « courses ». Ils ont aussi le sentiment de manger beaucoup plus sainement aujourd’hui.

« On en a fini avec les chips et la pâte à tartiner industrielle. Des produits addictifs (et plein d’additifs !) qui vont donnent envie d’y revenir. Du coup, on mange moins. Et on pense que c’est bon pour notre santé. Dans notre famille, on n’est pas en surpoids et on a l’impression d’être moins malades maintenant. »

Pour autant, si Mali et Dia, leurs enfants de 9 et 6 ans, veulent de la pâte à tartiner, Jérémie et Bénédicte ne leur refuseront pas. D’ailleurs, ils aiment ça aussi. Simplement, elle sera bio ou fabriquée « maison ». Pour éviter de produire des déchets inutiles et « parce que c’est meilleur. »

 

Un livre pour les parents, un autre pour les enfants

Leur premier livre, « Famille (presque) zéro déchet. Ze guide »*, sorti en mars 2016, a été un succès de librairie. Avec plus de 90000 exemplaires vendus. Jérémie Pichon et Bénédicte Moret y livrent leurs recettes pour venir à bout de leurs déchets. Et ce, dans tous les domaines : les courses, la cuisine, l’hygiène de la maison, les cosmétiques, les enfants, les fêtes, la maison et le jardin. L’aventure dans laquelle s’est lancée leur famille en 2014 y est racontée avec humour et autodérision à travers les dessins de Bénédicte (alias Bloutouf).

Quelques mois plus tard, ils ont récidivé en s’adressant cette fois-ci à la jeune génération. « Les enfants zéro déchet. Ze mission »* est conçu lui aussi comme un guide illustré, pour les enfants à partir de 8 ans. Ils y apprennent notamment à fabriquer leur propre pâte à modeler, à créer des sacs en tissu personnalisés ou encore à organiser un anniversaire ou un pique-nique sans déchet (évidemment).

* Thierry Souccar éditions.

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